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En visite chez le Père Noël à Wels

Kevin Wimmer (Royal Excel Mouscron) explique que les fêtes de fin d’année constituent un moment particulier en Autriche mais il parle surtout des chances de son équipe nationale à l’EURO.

Kevin Wimmer :  » Comme Peter Zulj, je suis originaire de Wels, une ville de plus de 60.000 habitants située en Haute-Autriche. Dans notre région, seule la ville de Linz est encore plus grande. Enfant unique, je me réjouissais toujours à l’approche des fêtes de fin d’année, empreintes de tradition. Le soir de Noël, nous allions chez mes grands-parents où nous retrouvions toute la famille pour faire la fête et, surtout, profiter d’un bon repas. Souvent, c’était des saucisses avec de la purée et de la bière mais les femmes préféraient un verre de vin. Nous nous réunissions autour du sapin, qui était dressé après le départ de Saint-Nicolas. Nous avions le temps de jouer et de bavarder. Je trouvais ça très amusant car mes nombreux neveux et nièces avaient plus ou moins le même âge que moi. Ensuite, nous ouvrions les paquets pour découvrir des cadeaux qui ne nous décevaient jamais.

Nous n’allions jamais à la messe de minuit. Parfois, nous la suivions à la télévision mais nous ne nous rendions pas à l’église. Nous passions généralement la nuit chez nos grands-parents et le lendemain, nous dînions chez une de nos tantes car les 25 et 26 décembre sont aussi l’occasion de rendre visite à la famille et aux amis, le tout autour d’une bonne table. Ces jours-là, l’essentiel est de profiter de la compagnie de ses proches.

Tout le monde est à la maison le jour de Noël. C’est un jour de détente. Compte tenu de notre histoire, nous écoutons de la musique classique. De même que le jour de l’an : il y a le célèbre concert de Vienne. J’en suis très fier.

J’ai 27 ans mais je n’ai pas modifié ma façon de célébrer les fêtes, même si ma profession m’a contraint à faire l’impasse sur ce rendez-vous annuel depuis quelques saisons. Je le regrette car ce sont des moments uniques. Heureusement, mes parents s’y sont habitués puisque j’ai joué pour Tottenham et Stoke City avant de rejoindre Mouscron. J’ai découvert la dinde en Angleterre. Le 24 décembre, les clubs assument leur rôle social en organisant une petite fête de Noël pour les joueurs, leurs partenaires et leurs enfants. C’est vraiment bien pour les étrangers. Les enfants ne sont pas oubliés : il y a des animations et ils reçoivent des friandises.

Je suis particulièrement heureux que mes parents viennent en Belgique pour Noël. Comme l’Excel Mouscron ne m’a loué que fin août, mon habitation est très sobre. Je n’ai pas de sapin ni d’illuminations mais je vais faire en sorte que le 24 décembre soit agréable. Ma mère est la meilleure des cuisinières. Elle va encore préparer quelque chose de spécial pour nous mettre dans l’ambiance. Normalement, cette fois, ce sera une raclette. En principe, elle est plutôt réservée au réveillon du Nouvel-An. Depuis cinq ans, je le passe avec une quinzaine d’amis à Vienne. Mes parents m’ont laissé le choix. Nous avons opté pour un menu qui ne demande pas trop de travail. Le 27 décembre, nous prenons l’avion pour l’Autriche, où nous avons déjà programmé plusieurs visites.

Je me suis également produit pour Cologne et Hanovre. J’ai visité les marchés de Noël allemands. Ils proposent des tas de mets, en plus du vin chaud. Des crêpes, des gaufres… Et à cette époque de l’année, je peux me permettre une entorse à mon régime. Par contre, je n’aime pas le schnaps. Mais j’ai déjà remarqué que pas mal de gens le digéraient très bien. »

 » La deuxième place est accessible  »

 » Nous sommes qualifiés pour notre troisième EURO « , rappelle Kevin Wimmer.  » En 2008, nous étions automatiquement qualifiés, puisque nous organisions le tournoi avec la Suisse mais nous avons aussi joué l’EURO 2016. Marcel Koller m’avait sélectionné. Nous avons terminé derniers du groupe F avec un seul point, derrière la Hongrie, l’Islande et le futur lauréat, le Portugal. J’ai joué trois minutes contre celui-ci, en fin de match.  »

Cette fois, la phalange de Franco Foda a terminé deuxième du groupe G avec 14 points, devant la Macédoine du Nord et la Slovénie (11) mais derrière la Pologne (25).  » C’est logique. Nos débuts ont été difficiles. Nous avons essuyé deux revers, contre la Pologne (0-1) et en Israël (4-2) mais nous nous sommes ressaisis à temps. Notre noyau ne manque pas de possibilités car beaucoup de joueurs sont titulaires en Angleterre ou en Allemagne et nous possédons aussi des jeunes de talent. Quelque chose de beau est en train de prendre forme. Nos stars absolues restent David Alaba, qui est toutefois soumis à une terrible pression, et Marko Arnautovic. Nous sommes très difficiles à démanteler. Nous exerçons un pressing élevé, un jeu empreint de saine agressivité et d’actions offensives. Notre football est attrayant.  »

L’Autriche va être confrontée à des adversaires de qualité durant l’EURO : le 14 juin, elle affrontera à Bucarest une équipe issue des barrages, le 18 juin, elle jouera contre les Pays-Bas à Amsterdam puis le 22 contre l’Ukraine, à Bucarest.  » La deuxième place est accessible. Après les Pays-Bas « , pense le défenseur.  » C’est une poule difficile mais toute l’Autriche rêve déjà du deuxième tour. A partir de là, tout est possible.  »

Wimmer a collecté neuf caps de novembre 2013 à octobre 2018. Il a opté pour Mouscron sur le conseil de Foda.  » Il n’est pas évident de reconquérir une place avec des rivaux tels qu’ Aleksandar Dragovic du Bayer Leverkusen et Martin Hinteregger de l’Eintracht Francfort. Mais si je parviens à m’imposer et à jouer chaque semaine, je me remettrai en vitrine. Le sélectionneur a promis de me visionner. Je sais donc ce qu’il me reste à faire. Et si je ne suis pas repris, je suivrai quand même l’équipe aux Pays-Bas et en Roumanie. Je serai son supporter numéro un.  »

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