© koen bauters

En visite chez le Père Noël à Canet del Mar

Jordi Amat (Eupen) nous raconte comment se passent les fêtes de fin d’année d’un footballeur espagnol installé en Belgique, et évoque les chances de la Roja de briller l’été prochain sur le Vieux Continent.

« Noël est une fête très importante pour les Espagnols. Chez nous, c’est presque inconcevable d’imaginer qu’un jour, il puisse y avoir des matches à ce moment de l’année. Généralement, la Liga s’arrête aux alentours du 20 décembre, et tout le monde passe les fêtes de fin d’année en famille avant de préparer le deuxième tour.

En arrivant en Belgique, j’étais au courant du fait qu’il y avait encore une journée de championnat après le jour de Noël. Ici, le 25 décembre, on aura un entraînement au programme. Mais pour moi, ce n’est pas une découverte. Il y a quelques années, j’ai joué en Premier League à Swansea, avec Michael Laudrup comme manager. D’ailleurs, dans mon équipe, j’avais Alejandro Pozuelo. Il paraît qu’il a laissé de bons souvenirs ici en Belgique. Là, j’ai appris à apprécier le fait de jouer au lendemain de Noël. Le Boxing Day, c’est vraiment une institution.

Chez les Anglais, c’est pire qu’ici, parce que le football ne s’arrête jamais. En Belgique, après le dernier match à Genk, on aura quelques jours de vacances. J’en profiterai pour rentrer en Espagne avec ma femme et passer le Nouvel An en famille avant de reprendre avec le stage hivernal au Qatar. Ce sera plus agréable au niveau des températures parce que pour l’instant, même si on n’a pas encore eu beaucoup de neige, il commence à faire vraiment froid ici (rires). C’est sans doute la chose la plus difficile à laquelle j’ai dû m’adapter dans la vie en Belgique.

Puisqu’on sera en train de préparer notre match contre Genk le 24 puis le 25 décembre, on a déjà organisé un repas de Noël avec tous nos coéquipiers. On s’est rassemblé avec nos femmes, c’est un bon moyen d’apprendre à connaître les familles de nos équipiers. Parce que finalement, ce sont quand même des gens qu’on voit tous les jours. En plus, on a la chance d’avoir un groupe très soudé, avec des gars vraiment humbles, ça met une très bonne atmosphère dans le vestiaire.

Distances ridicules

Ma femme vit avec moi à Eupen, donc on sera quand même ensemble le soir de Noël. Elle m’a toujours accompagné, partout en Espagne ou même au pays de Galles, en suivant ma carrière. Comme notre petit chien, d’ailleurs. Il aime bien voyager (il rit). On se plaît beaucoup ici. Les gens sont très accueillants dans cette ville. En fait, ce n’est même pas réellement une ville. Plutôt un grand village. Et l’avantage, c’est que rien n’est vraiment loin. Par rapport à l’Espagne, les distances sont ridicules. En une petite demi-heure, on peut être à Maastricht ou à Aix-la-Chapelle. Et si on a un peu plus de temps, on prend la voiture pour aller visiter Bruxelles ou Gand.

Même un retour en Espagne, ce n’est pas vraiment compliqué. L’aéroport de Cologne n’est pas loin d’ici, celui de Düsseldorf non plus… On a toujours des opportunités de retourner voir nos familles et nos amis au pays. Pour Noël, ce sera impossible, le timing est un peu serré (rires). Mais on aura l’occasion de le fêter tous ensemble quand on sera de retour chez nous, après ce dernier match à Genk. « 

L’espagne à l’euro

 » Je ne crois pas que la question du sélectionneur va perturber l’équipe. La Selección a fait de bons résultats pendant son absence, mais Luis Enrique a repris sa place, et ce n’est quand même pas n’importe qui. C’est un grand entraîneur.

Pour moi, l’Espagne fera partie des grands favoris à l’EURO. La majeure partie de l’équipe est aujourd’hui constituée par une génération exceptionnelle, qui a tout gagné dans les catégories d’âge et qui était encore très impressionnante en U21. En plus, ils sont épaulés par certains anciens comme Sergio Busquets, Gerard Piqué ou Sergio Ramos, qui font toujours partie des meilleurs joueurs du monde. Avec une grande équipe et un grand coach, tu ne peux pas être ailleurs que parmi les favoris.

Je ne pense pas que l’irruption de la nouvelle génération soit due aux échecs que l’Espagne a connus dans les trois derniers grands tournois. C’était tout simplement le bon moment pour confier les clés à ces joueurs, qui deviennent de plus en plus importants dans leurs clubs respectifs. Au pays, tout le monde semble d’ailleurs assez confiant en vue de l’EURO. C’est la compétition idéale pour que la Roja se relance, après la désillusion que le pays a connue lors de la Coupe du monde en Russie, où l’équipe était arrivée avec un statut important, parmi les trois grands favoris du tournoi.

Ce qui ressort des matches, c’est que ce nouveau groupe de joueurs est animé d’une faim importante et d’un état d’esprit conquérant. Quand on les voit jouer, on se rend compte d’une chose : ils ont envie d’arriver à l’EURO pour y jouer un rôle en vue, se montrer sous leur meilleur jour, et remettre l’Espagne à sa place dans la hiérarchie du football européen.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire