En mars, l’IFAB frappe !

Comme chaque année, l’AG du Board a donc pondu ses réformettes. Ou pas : car on avait parlé de la suppression des remplacements durant le temps additionnel, …broquette ! Car on envisageait d’accélérer les coups francs en n’immobilisant pas forcément le ballon, …des clous ! Car certains auraient voulu que le penalty soit clôturé dès après la frappe (que soit donc exclue une reprise si le gardien avait repoussé), …nuts ! Restent donc 7 décisions qui valent qu’on les commente. Ou pas : car filer du carton aux membres du staff sur le banc, ça n’intéresse personne…

Accélérer la sortie du gars remplacé en l’évacuant par la ligne la plus proche, c’est bienvenu …sans toutefois se bercer d’illusions : le gars va désormais avoir consigne de se planquer au rond central, pour pouvoir quand même se traîner sur une trentaine de mètres ! On aurait pu l’obliger à trottiner, autoriser le ref à lui botter le cul, ou lui appliquer la règle des 6 secondes comme au gardien de but, non ?

Jusqu’ici, lors d’un coup de pied de but du gardien ou lors d’un coup franc défensif, fallait que le ballon sorte du grand rectangle. Et si, sur passe courte, un attaquant malin pressait, obligeant un défenseur à réceptionner le ballon dans ce rectangle, l’arbitre faisait recommencer : l’attaquant ne tirait aucun avantage de sa vivacité ou sa roublardise, et ça m’a énervé durant un demi-siècle ! Désormais, ça ne m’énervera plus, le ballon ne doit plus sortir du rectangle. Mais ça m’énervera encore, parce que le bon correctif, c’eût été de récompenser l’attaquant fute-fute en lui accordant un coup franc indirect !

Réformette 4 : balle à terre, désormais, dans certaines situations où le ballon touche le referee. Aïe, faudra voir lesquelles ! Car à chaque siffleur heurté par le ballon, tout le camp que ça aura un rien desservi hurlera à la mort comme pour les hands ! Une réformette ô combien symbolique des temps nouveaux : l’arbitre était jusqu’ici intouchable, presque hollow man, évanescent, …le voici affublé d’un corps, et même d’un corps étranger.

Lors des coups francs, les partenaires du frappeur ne pourront désormais plus s’immiscer dans le mur défensif. Bonne idée ! Mieux vaut une action claire que des vicelardises en catimini lorsqu’on peut s’agglutiner. L’attaquant qui libérait ainsi, dans le mur, un espace par lequel passait le ballon, était plus souvent un gros bras bousculant l’esprit du jeu qu’un subtil créatif… Ceci dit, si le Board a enfin les roupettes pour s’attaquer aux méfaits de la promiscuité, faudra qu’il aborde très vite le gros chantier des coups de coin…

L’innovation suivante me laisse bouche bée, qui a proposé pareille ineptie ? Sur peno, jusqu’au moment du botté, le gardien ne devra plus garder qu’un pied sur sa ligne ! Mais aucun gardien, sauf de rares grands ingénus, n’y garde plus depuis lurette aucun de ses deux pieds au moment-même de la frappe : juste avant, tous se propulsent au moins 1 mètre en avant …et aucun siffleur ne siffle jamais, sauf de rarissimes procéduriers ! Ce nouveau truc ne va donc rien changer, …sauf peut-être une meilleure battue vers l’avant ! La seule consigne parfaitement applicable, ce serait autoriser le gardien à quitter sa ligne dès le coup de sifflet. Le taux de réussite serait moindre ? Et alors ?

Reste l’innovation sur laquelle tous les médias ont fait leur une, à croire qu’il n’y avait qu’elle, allant parfois jusqu’à titrer sur la  » suppression de la notion d’intentionnalité  » pour les fautes de main ! Gaffe, ce n’est pas clair. L’IFAB ne fournira qu’en juin, pour les Lois du Jeu 2019/20, une nouvelle définition détaillée de ce qu’est une faute de main, … waitand see ! Durant l’AG, elle a seulement dit qu’un but inscrit accidentellement du bras ne serait plus toléré ! Mais tout le bordel des fautes de main concerne à 90% non pas des buts inscrits, mais des penaltys refusés ou pas !

Perso, je crois mordicus qu’au moins 70% des penos ainsi accordés résultent de gestes parfaitement involontaires, accidentels, tout le contraire de délibérés ! Au top, au moment où je vous ponds, le dernier catastrophé en date s’appelait Presnel Kimpembe, face à Man U. Depuis, il y en a déjà eu bien d’autres sur les terrains du monde…

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