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En construction

Ça fait longtemps que les plans sont signés mais les travaux ont enfin débuté. En juin, le nouveau complexe d’entraînement du Club Bruges ouvrira ses portes. À quoi ressemblera le Belfius Basecamp ?

« J’avais imaginé un autre nom mais celui-ci est meilleur « , rigole Leopold Lippens, bourgmestre de Knokke-Heist, en apprenant que le centre d’entraînement du Club Bruges s’appellera Belfius Basecamp. Il ne veut pas dire à quel nom il avait pensé mais il indique du doigt un endroit où l’hôpital AZ Zeno – basé sur une oeuvre surréaliste de René Magritte – surgit des polders.  » On avait dit qu’il ne verrait jamais le jour mais il est là.  »

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Bart Verhaeghe, le président du Club Bruges, l’écoute en ne sachant trop que penser. Quelques jours plus tôt, il a appris que le rapport de l’auditeur du Conseil d’État, qui traite l’appel des propriétaires terriens, des promoteurs et des associations de défense de l’environnement, n’est attendu que pour juin 2019.

Il constate que cela fera alors près d’un an que le gouvernement flamand a approuvé les plans d’un stade le long de la chaussée de Blankenberge mais que le dossier n’a pas avancé d’un pouce alors que le premier projet date de janvier… 2007. Dans le pire des cas, si les plans sont rejetés l’année prochaine,  » il faudra encore six ou sept ans. Nous perdrons des dizaines de millions.  »

Pour la FC Bruges Taskforce 5 na 12, un think tank de fans brugeois, c’est effrayant. Le stade où le Club Bruges a disputé (et perdu) son premier match officiel en 1975 face au RWDM est dépassé.

 » En 2018, le Club, ambassadeur par excellence de la ville de Bruges, joue toujours dans un stade démodé : béton corrodé, odeur d’égouts insoutenable, toilettes bouchées, conduites d’eau et d’électricité abîmées… « , peut-on lire sur la page Facebook du groupe de supporters qui a franchi le cap des 1891 likes. Un nombre symbolique puisqu’il s’agit de l’année de fondation du club. Vendredi soir, avant le match contre Lokeren, il s’est fait entendre pour la première fois dans le stade.

À Westkapelle, village de la commune de Knokke-Heist, où le noyau A s’entraîne depuis plusieurs années, le dossier a contourné les obstacles à la vitesse d’un TGV. Trois ans à peine après la bénédiction du conseil communal, le président a assisté à la pose de la première pierre.  » C’est presque de la science-fiction en Flandre.  »

Pour le bourgmestre, pourtant, c’est la chose la plus normale au monde.  » Le Club Bruges était prêt à investir ici, pourquoi aurions-nous refusé ?  » La commune a cédé le terrain et a fourni les besoins essentiels. En échange, le Club paye une location qui couvre le montant de l’investissement.

Belfius Basecamp

En juin 2019, les portes du Belfius Basecamp – un nom qui, selon le président, témoigne de compétitivité à l’instar de No Sweat, No Glory – ouvriront leurs portes. L’investissement est de 13 millions d’euros. Le bâtiment, un peu austère – béton, acier et verre – est construit sur deux étages. On y trouve un terrain synthétique indoor, une salle de fitness, un cabinet médical, une piscine pour la rééducation, des salles de réunion, des vestiaires, un restaurant, des bureaux (staff technique, service communication et personnel administratif) et un auditorium pour les séances de théorie et les conférences de presse. Au deuxième étages, 40 chambres d’hôtel où les joueurs pourront se reposer entre deux entraînements et où des mises au vert ou des mini-stages pourront être organisés.

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Les quatre nouveaux terrains et le centre d’entraînement, qui pourront accueillir environ 110 joueurs et collaborateurs, seront réservés aux joueurs du noyau A, aux espoirs et aux U18.  » Un choix réfléchi « , dit Roel Vaeyens, coordinateur du sport.  » Nous ne voulons pas de séparation car la philosophie et la façon de travailler doivent être la même. C’était déjà en grande partie le cas mais, au Stade Jan Breydel, nous étions limités. Il sera par exemple dorénavant possible de quitter le centre de revalidation pour aller faire des sprints dans le hall ou sur un des quatre terrains d’entraînement tandis qu’actuellement, les joueurs doivent encore emprunter la voie publique.  »

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Au cours des quatre dernières saisons, une délégation du Club Bruges a visité les centres d’entraînement de l’Ajax, de Tottenham, d’Arsenal, de Chelsea, de Lille, de Schalke 04, de Tubize (Belgian Football Center) et d’adversaires européens afin de prendre des idées et d’en laisser tomber d’autres.  » Nous ne voulions pas copier, nous avons tenté de construire un bâtiment qui corresponde à notre philosophie. Nous avons par exemple très vite constaté qu’il ne serait pas possible d’aménager plus de quatre terrains, même si nous pouvons en utiliser un cinquième au centre sportif Molenhoek, qui est tout près.  »

Arriver à Westkapelle

C’est également pour cela que les autres équipes de jeunes continueront à s’entraîner au Stade Jan Breydel où, suite au départ de trois équipes à Westkapelle, l’infrastructure sera revue.  » Nous allons libérer des terrains et des vestiaires. Plus tard, ces équipes d’âge s’installeront dans un centre d’entraînement près du stade. Mais le but des ces joueurs doit être d’arriver un jour à Westkapelle.  »

Le nouveau centre d’entraînement doit également rendre le Club Bruges plus attractif et constituer une arme pour amener encore plus de bons jeunes à Bruges.  » D’abord, ce centre va booster tous ceux qui travaillent pour le Club mais il est vrai qu’il doit aussi nous aider à convaincre. C’est souvent la première impression qui compte… « , dit Vaeyens.  » Ceci dit, comme c’est déjà le cas maintenant, ce n’est pas la façade mais le contenu et les gens qui font la différence.  »

Le retour de Belfius

En 2014 Belfius avait disparu du maillot des joueurs du Club Bruges, où il figurait depuis 1996, lorsque le logo du Crédit Communal avait remplacé celui de VTM. Les fusions aidant, on était ensuite passé à Dexia (2000) et Belfius (2012) puis le groupe financier avait estimé que sa place n’était plus là.  » Le Club Bruges a des visées européennes alors que Belfius veut être une bancassurance belge « , disait-on à l’époque. Après être resté  » partenaire classique  » du Club pendant plusieurs années, Belfius revient au premier plan à Knokke-Heist.

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