» En coaching, les ex-stars sont avantagées « 

Comment coache-t-on en D1 quand on n’a pas de passé d’international ?

Hein Van Haezebrouck : Je ne suis pas le seul dans le cas. Certains n’ont jamais évolué au plus haut niveau comme Jacky Mathijssen ou Thierry Siquet. Mais il ne faut pas être international pour avoir des capacités d’entraîneur. Néanmoins, les grands footballeurs partent avec un avantage. Car quand tu fais des remarques à tes joueurs et que tu dois leur montrer comment faire mais que tu n’en es pas capable, cela peut poser problème. Et sembler ridicule ! C’est un peu comme un professeur d’histoire qui ne saurait pas répondre aux questions de ses étudiants.

Vous avez grimpé les échelons petit à petit. Pourquoi arrivez-vous en D1 maintenant avec Courtrai et pas avant ?

Car je suis quelqu’un qui respecte les règles. Or, elles disent que pour entraîner en D1, il faut la Licence Pro que je n’ai pas. J’ai eu des contacts avec Gand mais je leur ai dit que je n’avais pas le diplôme. Pour moi, il ne pouvait y avoir qu’une exception à cette règle : permettre aux entraîneurs qui montent de D2 en D1 de se mettre en règle assez vite.

Vous avez commencé votre carrière d’entraîneur comme adjoint de Georges Leekens à Lokeren…

Oui. J’étais également responsable de la formation. Et c’est là que les gens ont commencé à me connaître. On était envieux de la qualité du jeu de nos jeunes.

Puis vous vous êtes mis à votre propre compte…

Je suis parti fin 2002 au Sporting West où j’avais réalisé la plus grande partie de ma carrière. On me connaissait. Mais il y avait des tiraillements au sein du comité de direction. C’était intenable et j’ai décidé d’arrêter et de travailler pour Prime ( Betv flamand). Ma femme était enceinte de notre premier enfant. Je voulais privilégier une qualité de vie.

Pourquoi avez-vous replongé ?

Lauwe, l’équipe du village où j’avais grandi et qui évoluait en Promotion, m’a demandé de la sauver. Or, j’ai un lien très affectif avec ce club. Ce n’était que deux soirs par semaine et un match le week-end. J’ai donc convaincu ma femme. On s’est sauvé et cela fit forte impression dans la région.

Et cela vous a relancé ?

J’ai reçu plusieurs propositions de clubs de D2 et D3. Surtout des équipes qui m’avaient connu comme joueur. Elles se souvenaient de mes qualités de leader et de patron sur le terrain.

C’était important pour vous de rejoindre Courtrai, un club que vous connaissiez bien ?

Pas spécialement. Ma période courtraisienne de joueur remontait à 22 ans. Tout avait changé.

Vous avez fait pratiquement toute votre carrière de joueur et d’entraîneur en Flandre-Occidentale. Une question de mentalité ?

Non. Il y a des différences entre Sporting West et Courtrai. Je ne suis pas limité à la région. Mais en dehors, on ne me connaissait pas comme entraîneur et on se souvenait encore moins du joueur. Soit tu vas te présenter ailleurs avec ton CV mais ce n’est pas mon style. Soit tu fais des résultats avec ton équipe. C’est ce que j’ai réussi.

A Courtrai, ce n’est plus deux entraînements et un match le week-end… Comment avez-vous convaincu votre femme ?

( Il rit) Elle savait que je n’allais pas rester à la maison tout le temps.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire