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 » En 2015, j’ai été Prince Carnaval d’Eupen « 

Mike Thisen (31) a deux grandes passions : le football et la musique. C’est lui qui chante le nouvel hymne de l’AS Eupen.

MIKE THISEN :  » Il y a un an et demi, j’étais encore le leader du kop de l’AS Eupen mais j’ai eu une petite fille, j’ai un boulot à la câblerie d’Eupen, je suis pompier volontaire et chanteur : ça commençait à faire beaucoup. J’ai quand même transmis ma passion du football à ma fille : elle a un an et est déjà membre du FC Cologne, comme moi. J’aime deux clubs : Eupen et Cologne. Sans doute un peu en raison du carnaval. J’ai été abonné à Cologne pendant dix ans. J’effectuais même souvent les déplacements.

L’hymne de l’AS Eupen était vieux, ils voulaient quelque chose de plus moderne. Avec Team Belgien, on a donc lancé KAS Eupen, Wir sind da, on est là. On a présenté la chanson début septembre, avant le match à domicile contre Saint-Trond. Et ça a directement marché. Elle avait été diffusée sur You Tube deux jours plus tôt et lorsque je suis arrivé à Eynatten après le match, tout le monde m’a demandé de la chanter, alors qu’elle venait de sortir et que ce n’était pas prévu. Mais c’était un moment formidable, regardez ( il montre une vidéo d’une guinguette en délire). Il y avait plus de mille personnes et tout le monde chantait. C’est beau, non ?  »

Mike Nüchtern

 » On a écrit le texte avec les gens de Team Belgien. J’ai toujours chanté. J’ai commencé au carnaval. J’y vais depuis que je suis petit. Ça n’a lieu qu’une fois par an mais pour nous, ça dure toute l’année (il rit). Je ne raterais les carnavals d’Eupen et de Cologne pour rien au monde. Je suis président de la société de carnaval KG Micky Mäuse, fondée en 1949 par mon grand-père. En 2015, j’ai été Prince Carnaval d’Eupen, comme mon père en 1972. Maintenant, je suis Mike Nüchtern et je donne 50 concerts par an, avec des chansons populaires, de ma composition ou des reprises. Toujours en allemand. Je chante en Belgique mais aussi en Allemagne, à Majorque et en Bulgarie.

La première fois que je suis allé au stade d’Eupen, j’avais six ans. C’était à l’occasion d’un match de vétérans Allemagne-Belgique. Après, j’ai continué à suivre les matches de l’AS, d’abord en D3 et même en Promotion. Y compris en déplacement. Quand on me dit qu’on doit toujours aller loin, ça me fait rigoler. Le plus loin, c’est 2h30 de route. Lorsque j’allais voir Cologne, le déplacement le plus court, c’était aussi 2h30 à 3 heures…

Lorsque Aspire a repris le club, le noyau dur a boycotté les matches pendant un an. Aspire et le Qatar n’avaient pas bonne réputation. Mais quand on a remarqué que la nouvelle direction s’investissait aussi dans la vie locale, faisait du social et tenait compte des intérêts des gens de la région, on a discuté et on est revenu au stade. Maintenant, le contact est bon. On représente le club et, surtout, la ville. C’est la différence entre la Belgique, où un seul homme peut-être propriétaire d’un club, et l’Allemagne où, en raison de la règle des 50+1, une seule personne ne peut jamais diriger un club. Celui-ci appartient donc à la communauté.  »

Proche des joueurs

 » On est peu nombreux ? Eupen ne compte que 20.000 habitants. Si on fait le rapport entre le nombre de spectateurs et la population, on est le club qui compte le plus de supporters. Pour faire aussi bien que nous, l’Antwerp devrait avoir 50.000 fans. On s’entend bien avec les joueurs, qui viennent nous serrer la main après les matches. Cette année, ça a failli mal se passer parce qu’il y avait beaucoup de nouveaux joueurs et ils ne connaissaient pas les habitudes. Après le match contre l’Antwerp, ils ont immédiatement quitté le terrain mais les vieux les ont rappelés.

On leur dit toujours ce qu’on pense de leur prestation mais on ajoute qu’on sera encore derrière eux la semaine suivante. Avant, on avait même leurs numéros de GSM. Maintenant, on les croise parfois en ville car la plupart d’entre eux habitent ici. On s’entend bien avec les supporters d’autres clubs aussi, surtout avec ceux d’Ostende, notre déplacement le plus long. Ils savent ce que c’est de faire l’ascenseur. Quand on va là-bas, c’est toujours la fête. Pareil quand ils viennent chez nous.

À l’âge de 14 ans, j’ai pris le mégaphone en mains et je suis devenu kapo des supporters. Je le suis resté jusqu’à la naissance de ma fille. Avant, je ne ratais pratiquement aucun match. La plupart de ceux qui étaient à mes côtés dans la tribune étaient déjà là en D2 ou en D3. C’est aussi la réponse à la question qu’on nous pose souvent : est-ce qu’on a peur qu’Aspire retire ses billes ? Écoutez notre hymne : Egal in welche Liga. Chanter et faire la fête quand on gagne, c’est facile. Rester fidèle à son club quand les choses vont moins bien, c’est autre choses. On le fait. »

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