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Emilio Ferrera, responsable des jeunes gantois: « Je n’ai pas besoin d’avoir des matches avec des stades pleins et de la médiatisation »

Il a réalisé l’exploit de la saison 2020-2021 en faisant monter le petit Seraing. À peine cette perf’ officialisée, Emilio Ferrera annonçait son départ à Gand, où il va bosser avec des jeunes. Quelques questions pertinentes au grand absent de la D1A version 2021-2022.

1. Personne n’a compris pourquoi tu quittais Seraing après l’avoir fait monter en D1A avec une majorité de joueurs qui découvraient le monde pro. Tu peux expliquer de façon rationnelle?

La raison principale, c’est que je pense que le job qu’on m’a proposé à La Gantoise est celui qui me convient le mieux. Et puis, sur les dix dernières années, c’est le club qui a réalisé la plus belle progression en Belgique. Gand a été champion et finit régulièrement dans le top 4, il y a le nouveau stade, une dynamique. C’est sans doute le club qui a le plus d’attrait. Et puis donc, il y a cette mission qui convient parfaitement à ce que je sais faire. Via mon frère Manu qui est ici depuis longtemps et qui s’occupe du recrutement depuis les U16 jusqu’aux U21, je sais aussi que ce club est une vraie famille. Les gens qui travaillent en essayant de faire de leur mieux, ils restent longtemps dans cette famille! À Gand, on ne se sépare pas d’un employé après trois ou quatre mois, en tout cas au niveau des jeunes. La formule « We are one family », je la ressens au quotidien. C’est parfait, vu que je cherchais en plus un truc pour me stabiliser!

2. Ça veut dire que tu as mis fin à tes ambitions de T1?

Pour le moment, je ne me vois pas faire autre chose que ce que je viens de commencer à Gand. Pour le plus long terme, je ne peux rien dire. Malgré le fait que je sois actif dans ce monde depuis longtemps, je n’ai que 54 ans et il n’y a aucun ras-le-bol par rapport à la fonction d’entraîneur principal. Ces dernières années, je me suis éclaté partout où je suis passé. Je reste T1, d’ailleurs, celui des Espoirs de Gand. Je n’ai pas besoin d’avoir des matches avec des stades pleins et de la médiatisation.

3. Si tu dois retenir une image, un moment de la saison de Seraing, c’est quoi.

Les deux matches de barrage contre Waasland-Beveren. Ça a été la consécration d’un travail, d’une saison, des joueurs. Ils ont montré à tout le monde qu’ils avaient les aptitudes pour monter en D1A et qu’ils avaient perdu beaucoup trop de temps dans les divisions inférieures. Tout s’est parfaitement emboîté dans ces deux matches, ils ont été le reflet de notre parcours. Maintenant, je peux comprendre que notre montée ait surpris parce qu’aucun joueur n’avait une vraie expérience chez les pros.

4. De l’extérieur, tu prévois que cette équipe peut faire quel genre de parcours cette saison?

Ce sera beaucoup plus difficile de créer une grosse surprise comme on l’a fait. Le travail à Seraing n’est pas facile au niveau des infrastructures – c’est peu de le dire… -, on a réussi à oublier notre inconfort parce qu’on gagnait beaucoup de matches. On n’a jamais eu de spirale négative et donc l’ambiance n’a jamais été pesante. Maintenant, s’il y a une série de défaites, il faudra voir si les joueurs sont assez armés pour gérer. Il faudra voir aussi comment ils vont réagir dans les matches avec du public, un paramètre qu’ils n’ont jamais rencontré. Il y aura des déplacements dans des stades hostiles. Ça peut avoir des effets très différents d’une personne à l’autre, ça peut te transcender ou te paralyser.

5. En quoi consiste exactement ton travail à Gand?

Je dois mettre en place une politique complète de formation à partir des U16 jusqu’aux U21. Je dois veiller à ce qu’on ait des noyaux suffisamment forts et aussi appliquer une méthodologie d’entraînement et de jeu commune à toutes ces équipes. Pour résumer, on peut dire que je suis à la tête de tout ce qui concerne le foot à La Gantoise à partir des U16.

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