Emile, POULE AUX OEUFS D’OR à Pâques

Samedi 26 mars, 19 h. Moral à zéro. Nous venons de perdre le match qu’il ne fallait pas perdre : vous n’imaginez pas à quel point, par rapport à cette défaite, le Belgique-Bosnie qui va démarrer dans une heure m’indiffère,… j’aurais préféré 600 défaites des Diables que le fiasco des miens cet après-midi ! C’est bien simple : j’avais le moral si profond dans les chaussettes que, pour la première fois en douze ans de cette couillonnade qu’on appelle coaching, j’ai fait grève de buvette. Une demi-heure après le match, j’étais chez moi, seul, et j’ai profité que la machine était en panne pour faire à LA MAIN une vaisselle familiale de trois jours : quand j’ai eu fini, j’ai même pensé que si je l’avais faite AVEC LES PIEDS, je n’aurais pas été plus nul que ceux que j’ai appelés  » les miens « … quoique je me demande parfois en quoi ils le sont !

Bref, séquence/apitoiement terminée, chronique oblige, rideau après la vaisselle, faut quand même plonger dans Belgique-Bosnie. Dès le moment où des gars comme GaëtanEnglebert ou SvenVermant lui filent de l’urticaire, je ne vois guère ce qu’ AiméAnthuenis aurait pu aligner d’autre que le onze annoncé. J’ai seulement peur du talent lent de la paire centrale défensive, j’aurais préféré une défense à cinq avec TimmySimons derrière, VincentKompany à droite et OlivierDoll comme colleur absolu d’attaquant de pointe. Mais ça peut marcher sur ce coup-ci, faut pas me faire croire que la Bosnie est un Dream Team si j’en crois les clubs d’affiliation de leurs gars, sans compter l’absence de celui du Bayern dont le nom rappelle le saucisson. Saucisson dont je vais d’ailleurs m’empiffrer durant ce match pour tenter d’étouffer mon chagrin, à tout à l’heure.

Samedi 26 mars, 22 h 30. Sans aller jusqu’à la pâmoison et parler de  » grand triomphe  » comme le duo commentateur ertéeléen, faut jamais cracher sur une victoire capitale remportée largement : compulsez vos archives, ce n’est pas si souvent que les Diables ont émergé en nous en mettant quatre au fond ! Dieu sait pourtant à quel point le monde footeux belge, de la presse spécialisée jusqu’aux basiques des buvettes, était morose avant ce match. Rapport à l’apport d’Aimé, tout le monde avait déjà fourbi son fiel,… lequel a logiquement commencé de couler après à peine une minute et l’ouverture du score : grosse gaffe d’ YvesVanderhaeghe (inhabituelle autant qu’impardonnable), petite hésitation de DanielVan Buyten à venir ensuite au duel sur le porteur (si ! si !), piquet, reprise, gaïole,… nous voilà crucifiés la veille de la Résurrection ! ! Puis Sauveur Mpenza passa par bonheur par là, c’est-à-dire par les quatre buts inscrits ensuite.

Cet Emile, en brillant systématiquement, parfois par sa présence, plus souvent par son absence, est bien en passe de devenir une vraie grande légende : avec ce qu’elle suppose à la fois de talent et de versatilité ! Reste à espérer que le frangin de Mbo ne sera ni blessé ni fâché pour le match de mercredi à Saint-Marin, dont vous connaîtrez le résultat en lisant ce papier. C’est d’ailleurs seulement après mercredi que nous saurons si nous nous sommes replacés dans la course au Mondial : car gagner à Saint-Marin n’aura pas suffi, il aura fallu en outre (au minimum !) que la Serbie ne batte pas l’Espagne et que la Bosnie accroche la Lituanie.

Hosannah pascal donc. Grâce à l’Emile, la crise est postposée, et tant mieux pour Aimé qui n’est pas plus mal qu’un autre, et dont j’admire au moins la bouteille : j’ai pas dit qu’il picolait, mais bien que sa grande expérience lui permet un recul d’airain face aux critiques et à la pression ! Grâce à l’Emile, mais aussi selon moi grâce à Vanderhaeghe/Simons, tandem de récupérateurs qui ne s’étaient plus trouvés associés, je crois, depuis les deux premiers matches du Mondial nippo coréen sous l’ère RobertWaseige. Et grâce encore au p’tit ThomasBuffel qui, devant deux pragmatiques froids comme ces deux-là, apporte une technicité autrement infiltrante qu’un JohanWalem avant-hier ou un WalterBaseggio hier.

J’arrête, vous pourriez croire que je m’enthousiasme, et que  » leur  » victoire du soir a déjà gommé  » ma  » défaite de l’après-midi : pas du tout, c’est comme si vous compariez une friandise et le décès de mon chien. Je reste inconsolable malgré le saucisson.

par Bernard Jeunejean

JE RESTE INCONSOLABLE malgré le saucisson.

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