» ÉMILE MPENZA EST MAL CONSEILLÉ »

Anderlecht s’est emparé pour la 27e fois du titre. Le Sporting est-il un grand ou un petit champion ?

Je dirai qu’il est le numéro un mérité d’une compétition des plus mièvres, entendu que les autres prétendants à l’écusson national qu’étaient, en début de saison, Bruges, le Standard et le Racing Genk, ne l’ont jamais poussé dans ses derniers retranchements. S’il y avait eu davantage d’âpreté à ce niveau, je suis convaincu que les Mauves auraient poursuivi sur leur lancée du premier tour et qu’à l’heure du jugement final, il n’y aurait pas ce goût de trop peu dû à un relâchement, faute de concurrence, depuis quasiment le début des matches retour. Ce titre, c’est essentiellement la récompense de la régularité, plutôt que le couronnement du panache. Au moment d’opérer des choix en prévision de la campagne à venir, la direction anderlechtoise serait bien inspirée de s’en souvenir car si elle désire réellement que son équipe Première progresse encore, dans le cadre de la Ligue des Champions notamment, elle se doit absolument de transférer un ou deux éléments susceptibles d’accroître sa valeur. Tout en conservant l’essentiel de ses forces vives aussi. Il ne servirait évidemment à rien de transférer Mbo Mpenza si, dans le même temps, Aruna Dindane devait quitter le club.

Au programme de la prochaine journée figure un certain Bruges-Standard. Qu’en attendez-vous ?

Grâce aux deux unités perdues par le Club à Mouscron, les Rouches ont à nouveau leur sort entre les mains. S’ils réussissent le carton plein au cours des trois matches restants, ils termineront à la deuxième place, qualificative pour les préliminaires de la Ligue des Champions. Pour ce faire, ils doivent évidemment battre les Bleu et Noir sur leurs terres et j’estime qu’ils en sont tout à fait capables. Les hommes de Trond Sollied n’ont pas l’habitude de s’adapter à leur adversaire, tant sur les plans européen que belge et je m’attends à ce qu’à l’image de ce qu’ils ont fait ces dernières semaines, et même contre Anderlecht, ils essayent d’inscrire rapidement un but libérateur avant d’essayer de contrôler les opérations. Cette manière d’agir s’est toutefois retournée contre eux, par moments. Pas plus tard que vendredi dernier d’ailleurs, face à Mouscron, et plus tôt encore, contre Charleroi. Sans compter que les Mauves eux-mêmes furent à deux doigts de réaliser le partage au stade Jan Breydel. Pour moi, c’est le signe que Bruges a perdu de la souveraineté ces dernières semaines, alors que le Standard, de son côté, me paraît requinqué. Il avait réalisé ce qui reste, pour moi, le match de l’année, au Parc Astrid, où il s’était imposé 1-4. S’il prend ce match comme norme, le club liégeois est parfaitement en mesure de l’emporter aussi dans la Venise du Nord, d’autant plus qu’Alexandros Kaklamanos revient en forme au moment précis de l’emballage final.

Son compère au sein de l’attaque liégeoise, Emile Mpenza, a décidé de mettre l’équipe nationale en veilleuse. Que vous inspire cette décision ?

Je me demande franchement si elle émane de lui tout seul. J’ai plutôt l’impression qu’il a écouté certaines voix, dans son entourage, pour je ne sais trop quelles raisons. Mais le sait-il d’ailleurs lui-même ? En tout cas, à lire ses explications dans la presse, on n’est pas plus avancé. Quoi qu’il en soit, si des influences ont joué, je dirai qu’Emile Mpenza a été mal conseillé. Le propre d’un grand joueur est de se situer au-dessus de la mêlée. Si le cadet de la famille s’estime visé par une certaine presse, son courroux ne doit pas se porter sur les Diables Rouges mais, tout simplement sur une frange des journalistes face auxquels il pourrait, par exemple, observer un silenzio stampa. Et c’est sûr que ceux-là seraient embêtés s’il livrait alors des matches d’enfer. En lieu et place, il fait les choux gras de tous les médias par son attitude d’enfant gâté. Ce n’est pas très intelligent.

La semaine passée, cinq équipes étaient encore concernées par la lutte pour le maintien. Elles ne sont plus que trois à présent.

L’Antwerp, Charleori et Heusden-Zolder livreront une lutte indécise jusqu’au bout. Mais une chose est d’ores et déjà sûre : la saison prochaine, un grand nom du football belge, au moins, jouera dans l’antichambre de l’élite, que ce soit l’Antwerp, matricule 1 ou Charleroi, matricule 22. C’est dommage.

Propos recueillis par Bruno Govers

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