Elégant et efficace

La fluidité et la justesse de sa technique constituent toujours un ravissement pour l’oil.

Que serait-il advenu d’ Oleg Iachtchouk sans la kyrielle de bobos qui ont entaché sa carrière ? Sans doute que l’attaquant d’origine ukrainienne aurait été promis à la même destinée prestigieuse que ses frères d’armes Andriy Shevchenko et Serhiy Rebrov. Car balle au pied, le natif de Ternopil sait tout faire. De Johan Boskamp, le coach de ses débuts à Anderlecht en 1996, à Hugo Broos dix ans plus tard, en passant par Aimé Anthuenis, tous ont déploré de ne pas avoir pu tabler davantage sur les services de ce footballeur hors-pair mais fragile.

Actif au Cercle Bruges depuis un an et demi après une saison à Ergotelis, en Grèce, Tchouki semble délivré de ses tourments grâce à un régime d’entraînement moins corsé. Il donne donc la pleine mesure de son talent pour le plus grand bonheur des yeux.

1. Le jeu en un temps

 » Mes entraîneurs m’ont toujours encouragé à jouer en un temps en m’incitant à utiliser toute la surface du pied afin de ne pas être trop prévisible pour l’adversaire : l’avant, le milieu voire l’arrière au besoin. Dans le cadre d’un une/deux, par exemple, je peux me servir tout aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur pour remettre le ballon. Au sol, il existe même une troisième variante (illustrée sur cette série de photos) : faire écran avec la jambe d’appui et restituer le cuir avec l’intérieur de l’autre pied. Ce mouvement-là est quasi impossible à réaliser lorsqu’on est en extension… sauf si on s’appelle DiegoMaradona.

Dompter la balle en un temps n’est pas une mince affaire. Beaucoup éprouvent déjà bon nombre de difficultés à conserver sa maîtrise après contrôle, c’est dire si le one touch est autrement plus compliqué.  »

MES TRUCS

 » Je ne saurais assez encourager les jeunes à prendre un mur comme partenaire. J’ai passé des heures, pied gauche, pied droit, à taper le ballon contre cet obstacle. En commençant à cinq mètres puis en m’en rapprochant petit à petit avant de faire marche arrière. En matière de maîtrise individuelle, je pense devoir énormément au travail en salle également. En Ukraine, au cours de l’hiver, nous devions troquer les aires de jeu habituelles contre le parquet ou le béton. C’était utile au plan de l’équilibre et de la technique. « 

2. La volée

 » Contrôler le ballon en l’air puis le frapper avant qu’il ne touche le sol (illustration sur cette série de photos) ou après un léger rebond, comme je l’ai fait récemment lors du déplacement du Cercle Bruges à Anderlecht, est l’une de mes spécialités. Je ne compte plus le nombre de buts que j’ai inscrits de la sorte. Tantôt du droit, comme au Parc Astrid, tantôt du gauche, à l’image de ce que j’avais fait à la mi-décembre en championnat, face au SV Roulers. A cet égard, gauche ou droite, c’est vraiment du pareil au même pour moi. J’ai eu un nombre incalculable de bobos, soit à une jambe, soit à l’autre. Quand je reprenais les entraînements, j’utilisais toujours la jambe qui n’avait pas été blessée. Puisque celle-ci était tour à tour la gauche ou la droite, j’étais sur un strict pied d’égalité à la fin ( il rit). Honnêtement, je n’ai pas de préférence.  »

MES TRUCS

 » J’ai été poussé dès mes premiers pas sur un terrain à shooter des deux pieds. Il n’y avait pas moyen de privilégier l’un ou l’autre, dans la mesure où les centres étaient expédiés tantôt de la gauche, tantôt de la droite. Et chaque entraînement se terminait par ce genre d’exercices ; il n’y avait donc pas moyen d’y échapper.

Pour la série de photos, j’ai shooté du droit, mais j’aurais pu le faire du gauche. Ma seule petite réserve concerne les tirs placés : dans ce domaine-là, je suis un peu plus précis de la droite que du gauche. « 

3. La talonnade

 » Depuis mon arrivée au Cercle, j’ai évolué la plupart du temps derrière une pointe, comme Tom De Sutter, Kanu ou, à présent, Dominic Foley. Moi-même, dans cette position de repli, j’ai opéré tantôt dans l’axe, tantôt sur le flanc, à gauche ou à droite. Sur cette portion du terrain, le propos est évidemment d’atteindre la ligne de fond et de centrer. Mais c’est une entreprise de plus en plus corsée car le marquage est de plus en plus sévère. Parfois, dans ces conditions, on est cerné par plus d’un adversaire et il est alors compliqué de se retourner et de faire marche-arrière pour échapper à l’opposant. Le truc, c’est alors d’utiliser la talonnade, directe ou derrière la jambe d’appui comme sur la série de photos, afin d’alerter un partenaire.  »

MES TRUCS

Au lieu du talon, la plante du pied est susceptible également de servir aussi dans le feu de l’action « .

par bruno govers – photos: reporters

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