Electronique et Polynésie

Avez-vous une prédilection pour les prénoms originaux?

Claude-Arnaud Rivenet (30 ans): Mon prénom était difficile à porter quand j’étais gosse. éa faisait un peu noble. On le déformait. Ma famille avait l’habitude de donner des prénoms composés aux enfants. On m’appelle parfois Nono. Notre fils de six ans s’appelle Kylian. C’est un nom celte, contraction de Kevin et Dylan. L’idée vient de Frédéric Tilmant, avec lequel j’ai joué à Gueugnon: des amis à lui avaient baptisé leur fils Kylian. Notre second, Nathan, deux ans et demi, est plus classique.

Etes-vous Lillois?

J’y suis né mais j’y ai conservé peu de contacts car je l’ai quitté à huit ans. Si nous sommes revenus dans la région, c’est pour permettre à mon épouse de suivre des cours d’esthéticienne à Lille et ne pas perturber la scolarité des enfants. En Belgique, la formation de Stéphanie aurait duré deux ans sans être reconnue en France. Le village est calme. Il convient parfaitement à notre vie actuelle. Les enfants peuvent jouer dehors sans danger.

Quelles sont vos occupations?

Le mercredi est libre, pour moi comme pour les enfants. Nous venons d’effectuer une grande balade à vélo. Je joue dehors avec eux, aussi, et j’entretiens le jardin. Je vais bientôt tout nettoyer. Quand il fait beau, m’occuper à l’extérieur est un plaisir, surtout quand on a été sevré par un long hiver. Je tente aussi de canaliser l’énergie de Kylian. C’est une tornade! J’étais également nerveux à son âge. Quand nous avons congé le dimanche, nous en profitons pour revoir des amis d’Amiens. Je m’étais mis au golf mais je n’ai guère de temps: le quotidien m’accapare, au rythme des enfants. En plus, il n’y a pas beaucoup de parcours ici. Je ne déteste pas faire les boutiques à Lille. Oui, je m’habille seul: Stéphanie m’a bien dressé. Avant j’étais en santiags et en perfecto. Je suis devenu plus attentif à son contact.

Vous avez inculqué le virus informatique à vos enfants!

La technologie me passionne. Je pourrais passer des heures dans un magasin spécialisé. Mon ordinateur n’a que deux ans mais il est déjà dépassé. C’est sans fin. Le numérique, les écrans TV en plasma… Je surfe sur Internet, je stocke des photos sur CD, Stéphanie y compile ses dossiers et les enfants en profitent aussi.

Suivez-vous les informations?

Nous aimerions mais le journal débute à 20 heures, quand nous mettons les enfants au lit. Nous regardons un DVD, avec une prédilection pour les thrillers et les films de suspense dont on essaie en vain de deviner le dénouement et qui nous laissent songeurs. Je lis des magazines et L’Equipe.

Qui cuisine?

Stéphanie. Il s’agit plutôt de cuisine lyonnaise que française. Elle est originaire de Lyon. C’est d’ailleurs là que nous nous sommes rencontrés, dans une discothèque, entre deux avions, en 1994. Les bouchons lyonnais sont réputés. Ils sont regroupé dans l’ancienne ville piétonnière. Ils ont peu de tables mais beaucoup d’ambiance. Nos spécialités? Les quenelles, l’andouillette, le saucisson cuit à la vapeur, les pieds de porc, le gratin dauphinois… Je préfère une version allégée car c’est très calorifique, même si je n’ai jamais eu de problème de poids. Le soir, nous aimons aller au restaurant ou au cinéma, à deux, à condition de trouver quelqu’un pour garder les enfants.

Cultivez-vous un rêve?

Acheter une maison. Ce n’est pas comme en Belgique, où on peut se permettre d’en acquérir une très vite. J’ai joué à Lyon, Troyes, Amiens, je suis maintenant à Mons. Je ne peux pas rouler trois ou quatre heures pour aller à l’entraînement! Nous attendons d’être fixés sur l’avenir mais cette expectative est pénible.

Vous évoquez l’avenir. Quels contours prendra le vôtre?

Je l’ignore, même si je devrais y songer, à 30 ans. Je n’ai pas fait d’études car j’ai rejoint le centre de formation de Lyon. Je voulais un contrat le plus vite possible. Je n’ai pas envie d’entraîner. Je pourrais peut-être m’occuper du marketing dans un club ou représenter une marque de sport.

Vous avez été mannequin. Comment y parvient-on?

Stéphanie Serano (30 ans): J’ai été repérée dans des concours de Miss. Je n’ai jamais fait partie d’une agence, pour conserver mon indépendance, mais j’ai beaucoup voyagé: Malaisie, Kenya… J’ai participé à des salons, dont celui de Düsseldorf, à des présentations de collections… C’est un métier exigeant mais il ne me stressait pas, puisque je l’aimais. A part un petit pincement, juste avant de défiler. Parallèlement, j’ai fait l’école de tourisme. J’ai été hôtesse d’accueil et je me suis notamment occupée de la promotion du Raid Gauloises. Nous nous sommes mariés il y a sept ans et j’ai voulu offrir une vie stable aux enfants car nous déménagions déjà beaucoup et ma profession m’obligeait à partir régulièrement pour plusieurs semaines. Cependant, rester à la maison est pénible. J’ai donc repris des cours d’esthéticienne. J’aurais pu retravailler immédiatement dans le tourisme mais j’ai toujours aimé ces deux branches.

Que représente un CAP d’esthétique?

En France, contrairement à la Belgique, il est possible de l’obtenir en un an. Evidemment, les cours sont plus intenses. Hormis la pratique et l’aspect gestion, qui permet d’ouvrir immédiatement un salon, il y a des cours de biologie, de cosmétologie, de chimie, de dermatologie… (Elle sourit) Oui, ça ne se limite pas au maquillage! Il faut poser un diagnostic sur la peau avant de la traiter: état du derme, des vaisseaux sanguins, etc… Je ne pense pas que j’ouvrirai immédiatement un salon. Je pourrais travailler à domicile, sur rendez-vous, afin de gérer mon agenda en fonction des enfants. Travailler comme maquilleuse dans la mode ou pour la TV me plairait car ça me permettrait de retrouver mon ancien milieu.

Les voyages ne vous manquent-ils pas?

Une fois par an, Claude-Arnaud et moi partons à deux. Nous avons besoin de cette bouffée d’oxygène car les enfants, c’est du 24 heures sur 24, puisque nous n’avons personne à qui les confier à proximité. Nous changeons chaque fois de destination, Nous organisons nous-mêmes nos voyages. Le soleil doit être au rendez-vous: Polynésie, Afrique, Turquie, Maroc, Etats-Unis, Bahamas… C’est moi qui fait découvrir les voyages à Claude-Arnaud. (L’intéressé: « Je n’avais pas les moyens, avant, et comme j’étais loin des miens, je passais mes vacances chez eux. Avant de connaître, Stéphanie, ma destination la plus lointaine, c’était la Belgique, peut-être la Suisse! »)

Quel est votre plus beau souvenir?

(En choeur) La Polynésie. Pour passer d’un atoll à l’autre, il faut prendre un avion-taxi, ce qui est onéreux. Toutefois, Tétiahora, l’île aux oiseaux, est fabuleuse. Marlon Brando a racheté cette île et y a réimplanté des espèces d’oiseaux qui avaient disparu. C’est impressionnant. Il avait entamé la construction d’une maison mais l’a interrompue suite à ses problèmes avec sa fille. L’eau est limpide. On mange dedans, jusqu’à la taille, pour éviter les mouches qui infestent la plage, et les poissons viennent chercher du pain. Il y en a de toutes les couleurs. C’est la nature à l’état pur, avec un zeste d’aventure car l’avion atterrit sur une courte piste de sable. La Floride nous a plu aussi. Nous y avons effectué un circuit, qui nous a permis de découvrir autre chose chaque jour. Orlando est un paradis pour les enfants: il y a beaucoup de parcs d’attraction mais nous ne nous y sommes pas attardés. C’est moins intéressant pour des adultes.

A côté de ça, le quotidien…

Oui. La maison a cinq chambres et trois salles de bains. Je n’ai pas encore passé le cap de la femme d’ouvrage, donc, je m’en occupe en deux fois, le vendredi après-midi et le samedi matin. Nous sommes bien organisés. Claude-Arnaud donne le bain aux enfants, s’occupe de l’extérieur et moi de l’intérieur. En plus, je passe mes examens en juin.

Pascale Piérard

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