Électrique

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

L’adversaire des Ivoiriens du Freethiel n’a rien d’un club tranquille.

Après la gifle reçue à domicile face à Stuttgart, Beveren est mal embarqué dans cette Coupe de l’UEFA. Benfica semblant, comme les Allemands, un candidat plus que sérieux pour la qualification dans cette poule, les Ivoiriens de Herman Helleputte savent qu’ils sont condamnés à l’exploit face aux deux autres petits poucets du groupe, Heerenveen et le Dinamo Zagreb.

Les Waeslandiens joueront ce jeudi en Croatie. Avec quelles chances de succès ?  » Le niveau du championnat croate d’aujourd’hui est très, très peu élevé « , reconnaît le journaliste local Zdravko Reic.  » Presque tous nos internationaux évoluent à l’étranger « .

Le Dinamo Zagreb est toutefois un des plus grands noms du football croate. Son histoire et son palmarès frappent les esprits : 4 titres et 7 Coupes de Yougoslavie, 7 titres et 5 Coupes de Croatie. Créé en 1945, feu Franjo Tudjman (l’ éphémère président croate décédé en 2000) imagina que le Dinamo était le successeur du FC Gradjanski et du FC HASK, deux locomotives du foot croate avant le deuxième conflit mondial. Tudjman voulait que son Dinamo soit le plus vieux, le plus beau, le plus prestigieux de tous les clubs du pays. Au lendemain de l’indépendance, Tudjman le rebaptisa HASK-Gradjanski, puis Croatia. Une façon de montrer toute la puissance du football croate. Par la suite, l’identité originale (Dinamo) fut remise au goût du jour. Le Dinamo reste en tout cas l’un des deux ténors de ce pays et sa rivalité avec l’autre grande puissance, Hajduk Split, est féroce.  » C’est du style Roma-Lazio, Real-Atletico… ou Standard-Anderlecht « , signale Zdravko Reic, qui signale que si Vedran Runje est passé par Hajduk Split, Micky Mumlek et Bosko Balaban ont porté la vareuse du Dinamo.

Nouveau coach et Baric en belle-mère

Les supporters du Dinamo ( Bad Blue Boys) comptent parmi les plus chauds et violents de Croatie. Aujourd’hui, ils vivent très mal le classement médiocre de leur équipe en championnat. La direction, avec son richissime et bouillant vice-président Zdravko Mamic (il est aussi l’agent d’une cinquantaine de joueurs croates), avait consenti de gros efforts financiers durant l’été. Quatre internationaux -21 sont arrivés ( Goran Ljubojevic, Marijan Buljat, Danijel Pranjic et Mario Lucic), ainsi qu’un des meilleurs défenseurs du pays ( Damir Milinovic), deux des meilleurs buteurs ( Ivan Bosnjak et Veldin Karic), un des meilleurs gardiens ( Vladimir Vasilj) et d’autres valeurs sûres ( Zoran Zekic, Danijel Hrman, Dalibor Poldrugac).

Mais la sauce n’a pas pris et le coach, Nikola Jurcevic, a été rapidement remplacé par Nenad Gracan, ex-médian de Rijeka, Hajduk Split et Oviedo. Gracan fut un meneur de jeu spectaculaire mais, en tant que coach, il ne jure que par un football très viril et très défensif. Il mesure par exemple sa confiance à Niko Kranjcar, que beaucoup considèrent comme le footballeur le plus doué du championnat croate. Il sera peut-être obligé de changer d’avis depuis qu’ Otto Baric, légende vivante du foot de ce pays, vient d’être nommé directeur sportif du Dinamo, espèce de belle-mère du coach. Mais Baric n’est plus tout jeune (70 ans) et cela se voit. Lorsqu’il se rendit pour la première fois sur le terrain d’entraînement, il dit à un joueur :  » Je dois absolument te parler, Pranjic « . Réponse du joueur en question :  » Pas de problème, je vous écoute, mais moi, c’est Buljat  » !

Le Dinamo pratique en 3-4-1-2 et Beveren devra se méfier tout particulièrement du Brésilien international croate -21 Eduardo da Silva ainsi que de Kranjcar, du moins si le coach consent à le laisser 90 minutes sur la pelouse û ce qui se produit rarement.

Pierre Danvoye

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