El Loco encore et toujours

Martin Palermo, le revenant, a sauvé l’Argentine à la 93e.

Il fut un temps où Martin Palermo suscitait davantage de commentaires sur ses frasques que sur son football. Aujourd’hui, le footballeur préféré des Argentins derrière Carlos Tevez et Lionel Messi, fait l’unanimité sur sa personne. Buteur, puissance, pied gauche, jeu de tête, les mots affluent pour définir ses qualités. A bientôt 36 ans, il bénéficie d’une aura encore raffermie la semaine dernière par un but de la tête des 40 mètres. Un pur chef- d’£uvre qui donnait la victoire à Boca Juniors face à Velez Sarsfield (3-2). Revenu en 2004 au pays, lui qui avait déjà marqué l’histoire du club en inscrivant, en 2000, un but capital contre le rival de River Plate en Copa Libertadores, s’inscrit comme une icône de la Bombonera (le stade de Boca Juniors), devenant en peu de temps le meilleur buteur de l’histoire du club en battant un record datant de 1930. En 2007-2008, avec Juan Roman Riquelme en donneur d’assists, Palermo inscrivit 34 buts et offrit la Copa Libertadores à Boca.

La légende était donc déjà largement en marche. Il ne restait plus que le dernier chapitre. Il a été écrit ce samedi. Car, si le sélectionneur de l’Argentine, Diego Maradona s’est peut-être trompé sur beaucoup de choses, il a eu le mérite de relancer le vétéran en sélection. Et celui-ci le lui a bien rendu en marquant le but de la victoire (et de l’espoir) contre le Pérou à la 93e minute.

Oublié El Loco, surnom reçu après quelques pétages de plomb. Lui que l’on raillait déjà pour ses nombreuses coiffures excentriques et ses sorties arrosées, le voilà qu’il se permit en 1999, en pleine Copa America de rater trois penalties lors de la même rencontre, ou de monter sur un grillage pour fêter un but avec Villarreal. Résultat : le grillage et le mur s’écroulèrent et Palermo de se relever avec une fracture du tibia et du péroné sous les décombres. Ce fut sans doute le souvenir le plus marquant de son passage en Europe.

Arrivé en 2000 à Villarreal, il passa ensuite dans les rangs du Betis Séville et d’Alaves sans réels succès. Il fallut attendre 2004 et son retour d’exil pour voir revivre le vrai Palermo.  » C’est un optimiste du but. Même si tout va mal, il croit toujours qu’il va marquer « , disait de lui son entraîneur à Boca, Carlos Bianchi. Avec Boca, il allait enchaîner les performances : talonnade aérienne, quadruplé contre Gimnasia en 2007 alors que le matin même la presse le disait fini, ou but de la moitié de terrain contre Independiente. Et puis, il y a aussi l’homme. Si les Argentins l’adulent, c’est parce qu’il est profondément humain. En 2006, après la mort de son fils et quelques jours de déprime, il débarqua au stade et demanda à être aligné. Les supporters lui firent un triomphe et, lui, marqua deux buts qu’il dédia à son fils. L’Argentine était sous l’émotion.

STéPHANE VANDE VELDE

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