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Edward Still

Dans La Tribune, il décortique les dispositifs des équipes via sa séquence  » Trop Stillé.  » Son parcours l’a amené à Saint-Trond et Bruges (analyse vidéo puis adjoint de Leko). Ses deux frères sont aussi actifs dans le foot : Will est adjoint au Beerschot et Nicolas est analyste-vidéo de Leko à Al-Aïn.

Lors de votre première, vous avez évoqué une perspective tactique et…geek pour votre rubrique…

Je souhaitais évoquer des détails à première vue superflus mais qui, quand ils se répètent, deviennent importants. La vision d’un téléspectateur est biaisée par le cadre de captation qui ne montre que le ballon et les joueurs environnants. Or, il y a des phases intéressantes à d’autres endroits du terrain. Je veux montrer ce qu’on ne voit pas et qui renseigne sur le niveau de préparation des clubs. L’analyse vidéo demande des moyens (caméras grand angle), du personnel et du temps pour visionner les matches, récolter les datas et les analyser. Elles apportent de l’objectivité à un regard d’abord subjectif car influencé par l’ambiance du stade, le score, la minute de jeu, etc. L’analyse de Mouscron-Waasland-Beveren m’a demandé 4 à 5 heures pour croiser les chiffres et les images.

Le football n’est pas un jeu vidéo.  » Edward Still

Après votre débriefing d’Anderlecht-Antwerp, vous avez reçu les félicitations d’Hein Vanhaezebrouck en plateau…

Sa réaction m’a fait plaisir, comme celles reçues d’autres acteurs du foot. Mon but est d’apporter du contenu et pas de dire si tel club joue bien ou pas. J’aime expliquer des termes comme le pressing négatif ou encourager les gens à se concentrer sur un joueur, à ne pas regarder uniquement ceux présents près du ballon, etc.

Vu la multiplication des analyses vidéo, est-il encore possible pour un coach de surprendre son adversaire ?

Oui. L’analyse vidéo aide à connaître une équipe mieux que le coach adverse. Mais des surprises sont inévitables : les joueurs peuvent changer une ligne de pressing ou une phase de construction maintes fois répétée. Ce qui fait la qualité d’un coach, c’est sa capacité à s’adapter. Quand Bruges est allé à Genk la saison dernière, nous avons été confrontés à des situations inédites et nous avons dû vite changer notre fusil d’épaule. C’est une partie de poker. Quels sont les joueurs en forme ? Est-ce que ce qui a fonctionné contre une équipe donnera les mêmes résultats face à un autre adversaire ? Les joueurs vont-ils ou non développer ce schéma de jeu ? Le football n’est pas un jeu vidéo. Le rôle de l’adjoint est important. L’analyste-vidéo est celui qui regarde les matches et rassemble les données. L’adjoint, lui, va les filtrer et transmettre les plus pertinentes au coach et aux joueurs.

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