» Eden Hazard, équipier de Roger Claessen… « 

Pierre Bilic

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

 » Les expositions permettent parfois d’unir des joueurs de générations différentes. Ce sera le cas lors de la semaine thématique (Foot Fair-Play 2011, infos : voir le site internet foot-fair-play.be) organisée à Braine-le-Comte du 18 au 27 novembre prochain. Une vitrine m’est consacrée et j’ai prêté des photos, le dernier maillot que j’ai porté en équipe nationale, un autre en… mauve, etc. En y regardant de plus près, j’ai découvert que cette  » expo  » rend aussi hommage à Raymond Goethals,Jovan Curcic,Roger Claessen, Philippe Léonard, les frères Hazard, Fernand Goyvaerts, des arbitres comme Jérôme Nzolo, Laurent Colemonts,Sébastien Delferière, Alexandre Boucau, etc. On pourra même découvrir un film intitulé…  » L’Union qui sourit  » : tout un programme. Et une idée m’a traversé l’esprit. Durant les huit jours de cet événement, Eden Hazard sera l’équipier fictif du regretté et légendaire Claessen (1941-82).

Je connais ces deux grands joueurs. Je me rends fréquemment au LOSC où, comme tout le monde, j’apprécie le talent et l’évolution d’Eden. Il est exceptionnel et cet artiste donnera une autre dimension aux Diables Rouges. Quant à Claesen, je l’ai fréquenté en équipe nationale et affronté durant des années sur les terrains de D1. Roger mérite largement sa place à l’entrée du stade de Sclessin : cette fresque est splendide et symbolise tout ce qu’il a apporté à son public. Il est le plus grand attaquant de l’histoire du Standard : doué, généreux, enthousiaste, sans peur… Pourtant, je garde le sentiment, et même la certitude, que Claessen aurait pu devenir bien plus que le plus grand monument de Sclessin. Son talent aurait dû lui permettre d’atteindre le top du top européen. Il a disputé une demi-finale de la Coupe des Champions en 1962 contre le Real Madrid, une en Coupe des Coupes face au Bayern de Munich en 1967, etc. Roger était unique en son genre. On aurait tort de ne s’attarder que sur son incroyable détente aérienne.

Un de ses coaches, Michel Pavic disait souvent aux autres joueurs : – Contentez-vous d’expédier de bons centres dans le petit rectangle, Claessen fera le reste. Quand Roger volait, c’était impressionnant. Ce baroudeur était plus doué qu’on ne le pense balle au pied. Il ne lui a manqué qu’une chose : un bon manager pour l’empêcher de brûler la vie (et sa carrière) par les deux bouts. Hazard, l’anguille, et Claessen, l’aigle royal, auraient formé un duo sensationnel. Et Roger aurait plus que jamais sa place au sommet. Le jeu a changé mais il serait entraîné différemment et il y a une chose qui a toujours fait la différence : la classe.  »

PIERRE BILIC

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire