Dur à cuire

Le capitaine liégeois est limbourgeois et irremplaçable.

Henri Depireux: « Quand Sergio n’est pas là, on sent qu’il manque. Je l’ai converti en milieu défensif et il y assume pleinement sa tâche. Il est exemplaire à tous les niveaux. Vous voyez qu’il y a des joueurs flamands qui réussissent en Wallonie… »

Le contrat de Petosa arrive à terme en fin de saison et il est donc assez incertain sur son avenir. Côté terrain, il réalise une bonne saison selon l’avis de tous et principalement de son coach.

Sergio est milieu défensif et capitaine. Il pratique un assez bon français et est donc parvenu à s’imposer comme leader de l’équipe. En fait, c’est un joueur peu technique mais il a une force de caractère hors du commun.

« Je suis un battant, c’est vrai. Mais à part cela, j’ai quelques difficultés à me juger. C’est la tâche du coach et même du public. Je me donne à fond pour chaque match. Cette année; je m’amuse beaucoup à Liège. L’équipe joue un beau football et le public est toujours présent. On a de très bons éléments comme Wawa, Moukoko, Nong et Pieroni. Je dois avouer que jouer à Liège est vraiment très agréable. L’ambiance est géniale et le club est chaleureux. Les gens sont beaucoup plus tolérants et plus positifs qu’en Flandre. On s’amuse bien sans se cacher grâce à eux. Ils viennent voir les matches pour le plaisir et non pas pour critiquer. Ce sont les mentalités qui sont différentes. Les Wallons sont passionnés et ils le montrent.

Le groupe est vraiment soudé. On rigole bien car la mentalité est vraiment jeune. C’est vrai qu’on rigole beaucoup. Mais quand l’entraîneur dit stop, on se concentre. Les joueurs sortent beaucoup ensemble. Mais moi, passé minuit, je suis crevé à cause du boulot. De toute façon, je n’aime pas trop sortir et surtout pas en boîte. J’aime bien la musique et j’écoute de tout, surtout du rap et de la techno. La techno flamande c’est la meilleure. J’ai été voir Lenny Krawitz en concert il y a quatre mois et c’était vraiment excellent. Je suis plutôt du genre à aller boire un verre tranquillement avec des amis. J’aime bien lire les journaux et les magazines. On s’éloigne du foot, là, non? »

C’est vrai. Alors, que pense-t-il de son coach, qui le complimente tant et plus?

« Henri Depireux est un excellent entraîneur. Il est calme et juste », dit Petosa. « Il donne vraiment confiance. Avant, je jouais stopper et je ne devais que détruire le jeu. Maintenant, je suis plus obligé de jouer au football. . En général, je ne parle pas trop de conseils tactiques à mes coéquipiers, sauf s’ils sont jeunes, alors je les tuyaute pour le marquage ».

Jamais été blessé

Quand il dit qu’il est un battant, Sergio ne ment pas. On doit aussi préciser qu’il est un joueur physique…dans la pure tradition limbourgeoise.

« Heureusement, dans ma carrière je n’ai jamais eu de grosses blessures », soupire-t-il. « C’est vraiment de la chance et c’est très rare. J’adore quand les équipes sont très offensives. D’ailleurs, mes clubs favoris sont le Real et Manchester United comme tant de gens parce qu’ils pratiquent le genre de football que j’aime, un football toujours porté vers l’avant. Et je supporte Genk, parce qu’il joue bien et que c’est le club qui m’a formé. Très honnêtement, je prends mon pied en D2, dont le niveau a vraiment augmenté. Avant, il y avait seulement deux ou trois clubs, dont Genk et le Beerschot qui jouaient la tête. Maintenant, on ne s’y retrouve plus parmi les favoris. Il y a beaucoup plus de jeunes et c’est plus technique, plus rapide. Toutes les équipes peuvent monter. Mais j’ai l’une ou l’autre ambition. Mon plus beau souvenir a été d’affronter voici quelques années le Club de Bruges, avec Franky Van der Elst, en Coupe de Belgique et de l’avoir éliminé, mais dans ma carrière je n’ai jamais rien gagné. J’aimerais donc jouer les playoffs avec Liège. C’est possible. Il suffirait de gagner quelques matches pour être bien classés ».

A ceux qui se demandent pourquoi Petosa n’a jamais eu sa chance en D1, il offre la réponse suivante : « Je n’ai eu un manager qu’une saison et c’était Freddy Luyckx. C’est peut-être pour cela que je n’ai jamais joué plus haut. Car se faire représenter par un agent est primordial dans le foot actuel. Sans doute que mon niveau actuel est le mien. Je suis en tout cas mille fois plus heureux ici qu’à Visé. Le pire souvenir de ma carrière a été la descente en D3 avec ce club. Ce fut une année noire. L’entraîneur avait démissionné et pourtant on avait une bonne équipe. Très dur mentalement… »

Et quand Sergio dit que c’était comme dur, on peut le croire. Le bonhomme ne se plaint pas facilement..

Tim Baete

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