Duchâtelet rame un peu

La pression est forte sur le football flamand. Commençons par la fin : la soudaine démission de Benoît Morrenne, le président de Saint-Trond, remise dimanche au lendemain du derby limbourgeois perdu 2-1 contre Genk. Les Canaris étaient plus que jamais lanterne rouge du championnat mais on n’a jamais vu un président s’en aller comme ça. Surprise lundi après-midi : Morenne affirmait que c’était le club qui l’avait débarqué ! Quelle belle crise de nerfs limbourgeoise à quatre jours du match à x points contre Westerlo ce soir.

A qui la faute ? A Roland Duchâtelet, qui a quitté  » son  » Saint-Trond pour s’atteler à de plus grandes aventures avec le Standard ? Une chose est sûre, même si Duchâtelet rame un peu chez les Rouches, il a laissé un vide énorme dans son ancien club. Outre sa vision d’un football professionnel intégré à des pans de la vie socio-économique, il avait eu le mérite de mettre sous l’éteignoir les tendances dissidentes d’un club où la polémique interne a souvent été le pain quotidien. Guy Mangelschots, le directeur sportif des Canaris et perpétuel homme de l’ombre du club, a demandé de  » séparer le sportif de l’administratif « . Un souhait louable, mais ce n’est pas cette précaution qui va rendre des couleurs à un Franky Van der Elst plus déprimé que jamais sur le banc limbourgeois. Il doit se demander dans quelle pièce surréaliste il joue, d’autant qu’il coache ce soir contre l’équipe de son ex-compère sur le terrain brugeois, le légendaire Caje Ceulemans. Cynique raccourci de l’histoire d’un Club où les choses tournent à l’aigre.

Le Club Bruges est à la rue malgré les belles promesses d’une direction new-look en début de championnat. On allait devenir LE club pro de D1. Mais il ne suffisait pas de le dire, hein ! Aujourd’hui, après avoir remercié Adrie Koster et constaté que la campagne de transferts n’a pas été brillante, on se retrouve avec un Christoph Daum qui semble avoir tout désappris à son équipe et coulé une chape de plomb dessus. Elle a été obligée de faire des transferts en toute hâte et tôt ou tard, si les résultats ne changent pas, Daum sera menacé. Quand une direction est mise sous pression, la meilleure chose qu’elle trouve à faire est de virer le coach.

Au Standard, on fait mine de rester calme, mais l’affaire Tchité est tout de même très énervante. Vraiment blessé ou pas ? Lundi dernier, c’était le buzz à Sclessin et à l’Aca. S’il devait partir, on réviserait la théorie des dominos formule montoise. Tout le monde sait qui remplacerait Mémé au mieux et au plus vite.

Bref, après avoir démarré plutôt lentement, le mercato progresse en intensité. Pour tout le monde. Seul Anderlecht échappe un peu aux normes : le noyau a certes été soumis à une vraie purge stalinienne et le club a tranquillement mis sur pied l’engagement d’une paire congolaise qui s’intègre très bien, apparemment, à son nouvel environnement. Pour les Mauves, on peut parler d’un mercato d’appoint, mais seulement pour eux.

Chez certains, il s’agit d’une question de vie ou de mort comme ce transfert qui a déjà marqué les imaginations : Glenn Verbauwhede qui n’avait plus de club, passait à Westerlo et empêchait à lui tout seul le Standard de gagner ! Des Rouches bien sûr diminués sans Tchité mais aussi Kanu (au Brésil au chevet de sa mère) et Jelle Van Damme, toujours blessé, et garant paradoxal d’un vrai esprit rentre-dedans.

Bref, si le président Duchâtelet a écrémé son noyau et déjà repris trois joueurs ( Gershon, Bjarnasson, Gakpé), il n’est pas certain que José Riga soit repu pour autant et que ça arrange tout. Le Standard a eu besoin de temps avant d’être performant un temps cette saison. Il n’en irait pas autrement. Exemple : Bjarnason, capable de jouer en un temps et en déviations, à condition que ses partenaires saisissent ses intuitions. Ce n’est pas parce qu’on est en 2012 que les automatismes se construisent plus rapidement…

PAR JOHN BAETE

Daum a mis sa direction sous pression.

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