Du rhum, des femmes et des buts si on peut…

« Je préférerais que mes joueurs se tapent des femmes. La leur ou même des autres. C’est mieux de faire ça avant un match que d’aller boire.  » Cette phrase est de Roberto Mancini, l’homme qui n’a d’un avion de chasse que le siège éjectable. Tu achètes des purs-sang, t’en fait des bourrins à force de les gaver. T’as un entraîneur qui fait de l’élevage ou du gardiennage, c’est comme vous voulez. Il préférerait surement faire dans le décalage, le placement, le replacement, l’enchaînement, la finition. Mais non, il doit s’adapter aux limites du foot pognon… quand celui-ci est mal placé et mal géré. Le vertige des chiffres de leur contrat précipite les joueurs dans l’abîme. Le vide de leur vécu commun les empêche de se raccrocher à un collectif souvent salvateur.

Le présent des Citizens est moche car ils n’ont pas d’histoire commune. Quant à leur futur, on a déjà l’impression que c’est de l’histoire ancienne. A City, le vertige ne passe pas par la jouissance footballistique mais par l’ivresse. Celle de l’alcool. Gareth Barry, Adam Johnson, Joe Hart et Shay Given ont un jour de congé. Ils vont jouer au golf en Ecosse. Un 18 trous vite avalé et puis, on boit comme des trous. A la limite, pourquoi pas ? Mais alors après faut assumer sur le terrain.

A Wolverhampton, les Blues furent tellement pathétiques que les Wolfs en sont même devenus agréables à regarder. C’est pourtant dans ces matches-là que l’on devient une grande équipe. Battre Chelsea c’est bien ; tout faire pour gagner chaque semaine c’est mieux. N’empêche, le derby de ce soir contre Manchester United vaudra la peine d’être vécu devant son poste.

Tiens on parle d’alcool, de Man U, voilà qui nous ramène plus de 20 ans en arrière. Et voilà que je me rends compte que ma phrase qui se trouve 20 lignes plus haut n’est que de circonstance. D’ailleurs, je hais les phrases et les attitudes de circonstances du style :  » s’adapter aux limites du foot pognon… « .

Mais quand Alex Fergusson arrive à Man U en 86, le vestiaire pue l’alcool. Sa première tâche sera de réapprendre à ses joueurs à vivre sans picoler. A cette époque, on était encore loin du foot bizness.

Dix ans plus tard quand Arsène Wenger arrive à Arsenal, on s’en rapproche certes, mais on est loin des indécences du nouveau millénaire. Pourtant Arsène l’esthète doit aussi combattre la culture de l’alcool des joueurs anglais.

Le monde peut évoluer comme il veut, tant que le foot sera joué par des hommes, la perfection sera rare, l’imperfection commune. Tant mieux. On ne va pas vous jouer les politiciens. Les opportunistes du politiquement correct.

La vie de ces footballeurs ne nous regarde pas. A la limite, on les comprend. Ils sont comme nous.  » Ils doivent être des exemples ! « , nous dit-on. Oublions les exemples commençons par en être nous-mêmes, on jugera plus tard.

 » Les cuites ne mènent pas aux titres !  » Ah bon ? Et le Chelsea de Lampard, Cole ou encore Terry, il faisait la grève du goulot peut- être ? Non. Mais eux, ils assuraient au boulot.

Et Wayne Rooney, on le saoule de l’indécence de son comportement et de ses émoluments. OK pour le p’tit coup tiré en aparté pendant que Madame allait accoucher. Moche, lamentable. Une connerie d’un gamin de 24 ans qui depuis 10 ans n’est éduqué qu’à jouer au football. Son intelligence, sa maturité, son exemplarité ne peuvent être que footballistiques. N’ayons pas la mémoire courte. S’il y en a bien un parmi toutes les méga-stars qui ne triche jamais, qui s’arrache toujours dans l’exercice du pourquoi il est payé, c’est bien lui.

N’oublions pas qu’à la Coupe du Monde 2006 il a su mettre son orgueil en veilleuse dès la fin du match qui avait vu son pote Ronaldo le trahir en le faisant exclure. Rooney pensait déjà club, équipe. Le Portugais devait revenir à Manchester. Il aurait voulu dégommer l’homme, il protégeait déjà le coéquipier. L’épilé surdoué est revenu, Man U a été champion. Et quand il est parti, qui c’est qui a joué et marqué pour deux ? Wayne bien sûr. L’homme est un tout, l’oublier ne mène à rien.

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

PAR FREDERIC WASEIGE – JOURNALISTE BE/TV

 » Les cuites ne mènent pas aux titres ! Et le Chelsea de Lampard, Cole ou Terry, il faisait la grève du goulot peut-être ! « 

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