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Drôle de mercato à Mouscron

Le nouveau propriétaire a promis le feu, on n’a encore que de l’eau.

Il y avait plein de lucidité dans les mots de Frank Defays quand il a lâché, après la défaite contre Bruges : « Si les renforts arrivent, il n’y aura pas de souci pour la suite de la saison. » Sous-entendu : « Par contre, s’il n’y a pas de renforts… » Une semaine plus tôt, après la défaite à Ostende, l’entraîneur de Mouscron avait déjà évoqué un certain « manque d’expérience dans le groupe. » Et ce samedi soir à nouveau, après le revers face à l’Antwerp, il a à peine voilé ses doutes sur la qualité de son effectif.

Le constat saute aux yeux : le Mouscron actuel est moins fort que celui de la saison dernière. Logique à partir du moment où le club a perdu ses quatre meilleurs joueurs : Jonathan Bolingi,Taiwo Awoniyi, Dorin Rotariu et Omar Govea. Et pour les remplacer, la direction n’a encore fait venir que des joueurs gratuits et / ou inconnus. Plus et que ou, d’ailleurs…

Quelles ambitions l’Excel peut-il avoir, dans ces conditions ? La situation d’aujourd’hui rappelle un peu celle de l’été 2015, quand on entendait dans les bureaux des pronostics sportifs merveilleux alors que les moyens pour les atteindre n’étaient pas libérés. On se rappelle par exemple l’interview surréaliste que nous avait accordée Teni Yerima, devenu patron sportif du club peu de temps avant. Il parlait de play-offs 1 dès la saison qui allait débuter, d’une qualification européenne chaque année, de la lutte pour le titre endéans deux ou trois ans.

Mais son équipe était plus que moyenne pour le début du championnat et était restée moyenne pour la suite. Yerima voulait aussi booster le travail avec les jeunes : « Les meilleurs clubs belges vont très vite nous trouver sur leur route dans le recrutement. » Et il évoquait des grands travaux au Futurosport. On n’a (évidemment) jamais rien vu de tout ça et Yerima a d’ailleurs été rapidement dégagé.

C’est trop tôt, aujourd’hui, pour dire que l’histoire repasse déjà les plats. Mais le premier bilan de Pairoj Piempongsant, l’homme d’affaire thaïlandais qui a racheté le club il y a trois mois, n’est pas enchanteur. Et surtout, on ne voit rien de toutes les belles choses qu’il a promises lors de sa conférence de presse de présentation.

Piqûre de rappel. Il évoquait des partenariats avec le marché asiatique, en sponsors et en joueurs entrants. Il se vantait d’avoir des projets pour le centre de formation. Il disait que des moyens financiers importants allaient être libérés pour renforcer l’équipe. Au même moment, le directeur, Paul Allaerts, nous lâchait : « Pairoj Piempongsant veut s’investir personnellement dans le projet, il a beaucoup d’idées pour faire grandir le club. »

Mais le constat actuel est le même qu’avec les Zahavi et d’autres personnes qui ont brièvement détenu le club : ils brillent surtout par leur absence et on a constamment l’impression que leurs priorités sont ailleurs. Ces derniers jours, le boss thaïlandais était par exemple occupé avec le rachat du Panathinaikos, alors que ça commençait déjà à brûler dans le Hainaut. A-t-on à nouveau affaire à un businessman qui considère l’Excel comme un simple jouet ? Le président Patrick Declerck reste poli mais a quand même sorti dans SudPresse une phrase qui veut dire beaucoup : « Sans tirer sur le pianiste, notre nouvel actionnaire majoritaire a peut-être commis une erreur à travers ses propos. » C’est compris ?

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