Droits TV : fini le pot commun ?

Cinq clubs pointent du doigt le changement de discours du président de la Ligue pro.

Revoilà le football belge plongé dans un autre dossier qui risque de s’envenimer : celui des droits télés. Jusqu’à présent, alors que chaque club détient ses propres droits, l’intérêt collectif primait puisque tout le monde les mettait dans un pot commun. Or, cinq clubs (Charleroi, Standard, Saint-Trond, Germinal Beerschot et Lierse) ont annoncé, à la fin de la réunion réunissant les 16 clubs de Pro League, qu’ils allaient désormais négocier conjointement (mais à part des 11 autres) leurs futurs droits TV.

Pourquoi ? Conscient de son attractivité, le Standard, soutenu et sponsorisé par Voo, y réfléchissait depuis un certain temps mais officiellement avait toujours marqué sa volonté de jouer collectivement. Cependant, les débats sur la réforme, dans lesquels le Standard a été mis sur la touche, ont marqué une rupture nette. Et depuis lors, le Standard a rallié à sa cause les autres clubs dégoûtés par la tournure des tractations concernant la réforme du championnat.

Les sécessionnistes ont clairement justifié leurs choix par le non-respect du vote du 10 décembre durant lequel 75 % des clubs avaient opté pour le retour à un championnat à 18 clubs. Ils l’ont fait via un communiqué :  » Le G4 a fait valoir dès ce moment que les petits clubs pourraient se trouver sans revenus de droits télévisés l’année prochaine et que le G4 pourrait négocier séparément les droits télévisés des clubs qui le composent. La majorité du G11 a cédé face à cette incertitude de leurs revenus. La raison de ce vote est le lien imposé par le G4 entre la répartition des droits télé et le format de la compétition. Pourtant, ce sont deux matières distinctes qui, dans les ligues professionnelles de football des autres pays, sont traitées et votées séparément.  »

Aujourd’hui, le président de Saint-Trond, Roland Duchâtelet pointe du doigt le changement de discours du président Ivan De Witte.  » Dans une interview à Sporza, il dit clairement que les droits TV sont des droits communs, tout le contraire de ce qu’il affirmait il y a quatre mois !  »

Cela implique qu’il y a désormais deux vendeurs (le G11 et le G5) et que de facto, le prix du premier groupe sera revu à la baisse. Mais cela ne signifie pas encore qu’il y a aura plusieurs acheteurs. En effet, on pourrait voir une chaîne acquérir les droits des deux groupes.

Cette scission pourrait également conduire à une dévaluation du prix global des droits TV.  » Personnellement, je ne le pense pas car la concurrence entre les chaînes sera plus ouverte « , explique Duchâtelet.  » Avant, quand on savait que Belgacom allait mettre le paquet, personne n’osait émettre une offre. Ce ne sera plus le cas.  »

De plus, ce nouveau groupe des cinq pourrait perdre en attractivité en cas de relégation de Charleroi.  » Cela ne serait pas positif « , conclut Duchâtelet,  » mais c’est un risque que l’on connaissait. « 

 » Avant, quand on savait que Belgacom allait mettre le paquet, personne n’osait émettre une offre.  » (Roland Duchâtelet)

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