Douche écossaise (bis)

Anderlecht se cherchait un rival en championnat, il l’a trouvé : ce sera le Standard.

Quatre jours après Glasgow, Anderlecht a subi une deuxième douche écossaise. 0-2 après 17 minutes : du bord de la touche, Hugo Broos a cru revivre le même cauchemar qu’au Celtic Park. Sa défense accusait les mêmes symptômes : passive, elle manquait de réaction et de vitesse, particulièrement au sein de son axe central. Glen De Boeck avait pourtant repris sa place aux dépens de Hannu Tihinen, mais n’a pas fait beaucoup mieux que le Finlandais. Vincent Kompany, encensé à juste titre depuis le début de la saison, semble un peu à la recherche de son deuxième souffle. Pas encore tout à fait remis de son K.O. d’outre-Manche, le Sporting a d’emblée reçu une nouvel uppercut. Il n’a jamais pu se relever. Son entraîneur lui-même est apparu passif. Il a attendu le dernier quart d’heure pour effectuer son premier remplacement : Sherjill McDonald à la place d’Ivica Mornar. Etait-il déjà résigné ? Estimait-il qu’il n’avait personne sur le banc capable de renverser la situation ? Anderlecht, obligé de courir très rapidement derrière le score, n’a jamais paru avoir les ressources physiques et mentales pour y parvenir. Pire : en se lançant à l’offensive, il laissait des espaces dans le dos de sa défense. Les attaquants liégeois ne se firent pas prier pour s’y engouffrer.  » Je dois reconnaître que nous avons été battus par meilleurs que nous « , avoua Hugo Broos.

En face, effectivement, il y avait une équipe du Standard déterminée et bien organisée. Si Anderlecht se cherchait un rival en championnat, il l’a trouvé : le Standard sera une noix dure à croquer. Le gouffre qui séparait le Sporting de ses plus proches poursuivants est désormais réduit à six points. Et, le 6 décembre, les Mauves se rendent à Genk. Leur avance pourrait donc fondre comme neige au soleil. Du coup, on se souvient que si les Bruxellois avaient engrangé dix victoires pour un seul match nul jusque-là, ils avaient rarement été étincelants. L’écart qu’ils avaient forgé au classement était sans doute forcé. Du côté liégeois, en revanche, on regrette toujours le 0 sur 9 du mois de septembre. Que s’était-il passé ? Au risque de se répéter, il a fallu intégrer trois nouveaux joueurs. Si leur qualité n’a jamais été mise en cause, ils avaient besoin à la fois de s’intégrer dans l’équipe et de retrouver la condition. L’un revenait de blessure, l’autre n’avait joué qu’en Réserve pendant un an. Dominique D’Onofrio a peut-être été trop précipité en les lançant trop rapidement en équipe-fanion, mais comment résister à la pression des supporters et de la… direction qui auraient mal compris qu’on achète Emile Mpenza, Gonzalo Sorondo et Micky Mumlek pour les laisser sur le banc. Aujourd’hui, tous ces joueurs démontrent qu’ils valaient l’investissement. Tout comme Aliyu Datti, qui pour une fois, n’a pas marqué dimanche après avoir été introduit comme joker.

Bisconti, le maillon fort

Il y a cependant un transfert dont on a peu parlé et qui se révèle peut-être le plus important. Roberto Bisconti était arrivé sur la pointe des pieds. On se demandait ce que son troisième séjour au Standard allait bien pouvoir apporter. Or, le redressement des Rouches s’est produit lorsqu’il a été introduit dans le onze de base, à l’Anwerp. Ce n’est sans doute pas un hasard. Il récupère un nombre invraisemblable de ballons, effectue un pressing constant et soulage ses partenaires dans leur tâche défensive. De ce fait, il libère également Almami Moreira, qui peut jouer plus haut et donne libre cours à son inspiration. Le Portugais rayonne de plus en plus. Devant, une complémentarité a été trouvée entre Emile Mpenza et Alexandros Kaklamanos. Ce qui relègue Sambegou Bangoura, dont le transfert en bord de Meuse avait fait couler tant d’encre, sur le banc des remplaçants. Quelle richesse !

L’ambiance, heureusement, ne semble pas se ressentir de cette abondance de biens. Au-delà du talent individuel, le Standard possède désormais un véritable groupe. C’est sans doute le plus important et le mérite en incombe en grande partie à Dominique D’Onofrio. On savait que les Liégeois possédaient une bonne équipe sur papier, ils démontrent aujourd’hui qu’ils en ont une sur le terrain également. Le Standard, qui réalise une série de 15 points sur 15, ne doit plus craindre un faux pas chez un sans-grade s’il continue à manifester le même état d’esprit. Personne ne s’en plaindra.

Daniel Devos

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