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Dorian Dessoleil

Capitaine de l’actuelle meilleure défense du championnat, l’homme aux 163 matches avec les Zèbres valide la méthode Bayat et les envies de grandeur de son club.

1 Le 1er septembre prochain, vous connaîtrez votre adversaire du troisième tour préliminaire de l’Europa League. Sur une rencontre unique, Charleroi peut-il concurrencer des équipes du calibre de Tottenham, du PSV, de l’AC Milan, de Wolfsburg, du Sporting Portugal, du Sparta Prague ou de l’AEK Athènes, pour ne citer que les plus gros morceaux amenés à croiser votre route ?

Sur un match, tout est possible. Et on peut s’imaginer qu’un grand club comme Tottenham ou l’AC Milan, ne connaissant pas le Sporting de Charleroi, pourrait prendre ce match à la légère. Mais clairement, l’avantage du terrain sera prépondérant. Sans parler de pouvoir jouer dans un stade plein ou non. Même si objectivement, il y a peu de chances que cela soit le cas. C’est dur, parce que jouer l’Europe, à domicile, contre un gros, mais sans supporter, ce serait vraiment triste. On va y croire dans tous les cas, en sachant que ce sera compliqué, mais avec l’envie de créer l’exploit. Après, ce qui n’est pas facile pour tout le groupe, c’est qu’on s’y voyait déjà, dans cette phase de poules. Et qu’en ce sens-là, cette finale de Coupe nous a un peu coupé les jambes. On a compris aujourd’hui que le chemin serait encore long. Donc voilà, personne ne rêve d’une grosse affiche, mais plutôt d’un tirage accessible. En espérant que les gros morceaux, ce sera pour plus tard.

2 Avec un seul transfert payant cet été, celui d’Ivan Goranov, évalué à 135.000 euros, Charleroi continue sa technique des petits pas. Peut-on devenir un grand club en refusant d’investir massivement dans son équipe ?

Je pense que oui. Et de toute façon, on est au courant de comment le club fonctionne. C’est le jeu, chaque année, on sait qu’il y aura un départ. Quand le transfert est bouclé, on sait aussi que c’est bouché pour les autres, donc on avance ensemble. Mehdi prouve depuis plusieurs saisons qu’il sait ce qu’il fait. La preuve, c’est que jusqu’à maintenant, ça a toujours payé, et je ne vois pas de raison que cette progression s’arrête. Et puis, il y a un esprit familial à Charleroi, qui nous donne cette envie d’avancer tout en se réjouissant pour ceux qui partent. Tout le monde était content pour Núrio, par exemple.

3 Charleroi devra-t-il attendre de voir son stade sortir de terre à l’horizon 2024 pour s’affirmer dès le début de saison comme un candidat au titre ?

Ce que je sais, c’est que Charleroi est en avance sur son projet par rapport à il y a quelques années. Cela ne change pas notre approche : on se positionne à l’heure actuelle comme candidat aux PO1 et c’est très bien comme ça. Je ne sais pas si cela changera après 2024, quand il y aura le stade, mais je ne crois pas que ce soit dans l’intérêt du club de crier haut et fort qu’il vise le titre.

4 Dorian Dessoleil sera encore là en 2024 ?

Aucune idée. En tant que Carolo, en tant que capitaine de ma ville, connaître le tout nouveau stade, ce serait formidable. Après, il y a encore quatre ans entre aujourd’hui et la construction du nouveau stade et c’est très long quatre ans, dans le football… Je préfère rester prudent. Je ne vais pas dire que je vais partir, je ne vais pas dire que je vais rester. Ce que je peux dire, c’est que ce ne serait certainement pas un échec de faire toute ma carrière à Charleroi. Mais si je dis aujourd’hui que je veux être le Maldini du Sporting de Charleroi et que cinq jours après il y a une grosse offre qui arrive et que je m’en vais, j’aurais l’air bête… Mais au plus profond de moi, je pense que je serai toujours à Charleroi le 5 octobre.

5 La préparation carolo n’a pas franchement été convaincante, avec des scores parfois lourds contre Saint-Étienne (4-0) ou Metz (3-0). Est-ce que vous avez douté à un moment du fait d’être prêt pour le début de championnat ?

La préparation a surtout été beaucoup plus longue que la normale, avec huit semaines en tout de travail foncier. Quand on sait ça, on se dit que c’est normal de connaître un coup de fatigue à un moment. On a peut-être pas fait une bonne préparation au niveau comptable, mais physiquement, on savait qu’on était très forts.

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