DOMENECH SANS EUPHORIE

Raymond Domenech (54 ans) a remplacé Jacques Santini comme sélectionneur le 12 juillet 2004. La FFF l’a choisi parce qu’il avait entraîné les Espoirs français de 1993 à 2004 et qu’il était bien placé pour mener à bien la cure de rajeunissement indispensable. Au niveau des clubs, Domenech a travaillé au FC Mulhouse (1985-1988) et à l’Olympique Lyon (1988-1993).

Footballeur, il a eu huit sélections nationales. Le défenseur s’est produit pour l’Olympique Lyon (1970-1977), le RC Strasbourg (1977-1981), le Paris Saint-Germain (1981-1982), les Girondins Bordeaux (1982-1984) et le FC Mulhouse (1984-1988). Il a été champion avec Strasbourg (1979) et Bordeaux (1984), il a gagné la Coupe avec Lyon en 1973. Sa qualification pour le Mondial est son premier succès comme sélectionneur. Depuis, elle a joué deux matches amicaux en novembre (3-2 contre le Costa Rica à Fort-de-France) et 0-0 contre l’Allemagne au Stade de France, ainsi qu’un le 1er mars : 1-2 à St Denis face à la Slovaquie !

Le retour de Zidane, Thuram et Makélélé, joint aux victoires contre la Côte d’Ivoire, les Féroé et l’Irlande ont complètement modifié le climat entourant l’équipe française. Cette euphorie est-elle justifiée ?

Raymond Domenech : Non. L’optimisme ne peut prendre les proportions exagérées du pessimisme qui régnait il y a un an. En septembre dernier, on a eu le sentiment que la qualification était en poche, que nous avions déjà gagné les derniers matches. C’était faux, même si nous étions devenus nettement meilleurs. L’équipe que j’ai alignée contre la Côte d’Ivoire était la plus forte depuis mon embauche. Heureusement, nous nous sommes qualifiés mais la défaite face à la Slovaquie a rappelé que l’euphorie était notre pire ennemie.

Leur retour a aussi fait remonter la moyenne d’âge. Elle était de 29 ans et dix mois contre la Côte d’Ivoire lors de votre victoire amicale 3-0 en août dernier à Montpellier. Votre rôle a-t-il beaucoup changé ?

J’avais le sentiment que tout le monde jouait avec l’enthousiasme d’un gamin. Je reste le même, dans ma fonction comme dans mes responsabilités. Je dois donner un objectif commun aux joueurs. Je le répète : ce sont eux qui jouent le match. Je peux leur donner des instructions, des trucs, à l’entraînement, mais ils sont maîtres du match.

Comment les autres internationaux ont-ils accueilli les revenants ?

La sélection n’a guère changé. Il y a juste plus de personnel de sécurité à l’hôtel… Des joueurs comme Patrick Vieira, William Gallas et Thierry Henry sont habitués à travailler avec des stars. La rentrée de Zidane ne les a pas impressionnés. Chacun était évidemment très heureux de ce retour.

Avez-vous constaté un effet Zidane ?

Je connais Zizou depuis longtemps. Il n’est pas revenu en champion qui remet chacun à sa place. Il n’est pas bavard mais les autres aiment à le prendre en exemple. C’est aussi le cas de Thuram et Makélélé. Nous avons obtenu un renfort chevronné dans chaque ligne, ce qui a un effet positif sur l’ensemble. Je n’ai jamais douté des capacités de mes joueurs mais ils étaient quelque peu anxieux. Je les sens plus confiants maintenant.

N’avez-vous pas le sentiment d’avoir perdu un an ?

Non. J’ai fait ce qu’il fallait au bon moment. Nous aurions aussi bien pu être éliminés. L’équipe a progressé lentement l’année dernière. Nous avons ensuite accompli un grand pas en avant contre la Côte d’Ivoire et l’Irlande en gagnant là-bas 0-1 en qualif en septembre. Je ne regrette rien.

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