Documents d’identité svp !

Hourra, le championnat reprend ce week-end ! Mais pas question de prendre le classement actuel pour argent comptant avec tous ces matches en retard. Les apparences sont trompeuses pour pas mal de clubs et certainement pour le Club Bruges, 4e et le seul – avec le confortable leader anderlechtois – à ne pas avoir de retard. Bref, les Blauw en Zwart sont surclassés. Virtuellement, ils peuvent être dépassés pas Lokeren et le Cercle (!) et rejoints par le Standard et même Courtrai ! En stage, ils ont perdu leurs trois matches amicaux (2-3 contre ADO La Haye, 0-2 contre le NEC Nimègue et 0-5 contre Bâle). On connaît les spécificités de ces parties, mais ça fait tache. C’est tellement humiliant que le site du Club n’en a pas repris les scores, alors qu’il le fait d’habitude.

Les Brugeois sont en crise de confiance et n’en sortent pas. Notre Document en page 92 établit que ces résultats qui plongent sont basés sur un ensemble de facteurs ayant tous mené à une perte d’identité. Le Club qui marchait était historiquement dirigé par des gens du terroir ; l’actuel président, l’architecte Pol Jonckheere n’en est que le 11e président, preuve que ce club ne change pas facilement de cadres. Feu le mythique directeur technique Antoine Vanhove resta en place de 1976 à 2003. C’était aussi l’époque où le Club présentait toujours une image unie et disciplinée. Il cultivait cette identité, ce respect pour tout ce qui est Blauw en Zwart. Or, le Club a été champion pour la dernière fois en 2005 et comme il ne parvient pas à retrouver la recette du succès, ça grenouille de plus en plus.

Il a fallu que Gert Verheyen (40 ans), ex-idole du Club (4 titres, 4 Coupes) devenu consultant, dise que Vadis Odjidja (21 ans) se conduit comme un enfant pour que ce dernier, offensé, réplique en assénant que Verheyen n’a jamais joué  » que  » pour le Club Bruges. C’était blessant et erroné : il a aussi joué pour Anderlecht (1 titre, 1 Coupe,… l’ancien club de Vadis) et a été international à 50 reprises (10 buts). Vadis n’a joué qu’une minute avec la Belgique en amical en Russie et dix fois moins de matches en club (une soixantaine contre 550 !). Bref, le jeune médian défensif est allé trop loin et a été sommé par son club de présenter ses excuses urbi et orbi sur la TV du site officiel. C’est bien.

Après le cas Mbokani, le Clasico de dimanche sera marqué par les retours au Stade Constant Vanden Stock, de deux de ses ex-vedettes : Mémé Tchité et Jelle Van Damme, deux joueurs qui ont été importants respectivement dans les conquêtes des titres de 2007 et 2010. L’attaquant a marqué deux fois dans le 5-1 de l’aller à Sclessin mais son cas n’est pas comparable à celui de Van Damme. Mémé, qui venait du Standard, n’a pas laissé d’amertume dans son sillage à Bruxelles ; Van Damme si, même s’ils sont deux instables (6 clubs pros pour le premier à 26 ans et 7e club pro à 27 ans pour JVD). Sur le terrain, ils tombent à pic. Sans eux, l’entrejeu et l’attaque sont radicalement décimés.

Le Standard souffre. Sa 6e place actuelle est convoitée par le Cercle et Courtrai (qui ont un match en moins). Lokeren, placé devant lui, a deux matches de moins ! Bref, le Clasico arrive à un mauvais moment pour des Rouches qui ont plutôt besoin d’être rassurés et qui sont dans la gueule de Mauves pour qui tout roule : en tête du championnat, encore un avenir européen, pas de grands blessés et un stage très calme avec un nul blanc contre le PSV et une victoire contre Murcie (1-0). Et accueillir le Standard, c’est quelque chose : il faudra effacer l’humiliation du 3 octobre, cicatriser cette blessure d’amour-propre que constitue toujours le transfert de Van Damme et gérer le fait que Marcin Wasilewski rejoue pour la première fois contre ce club. Le fait qu’ Axel Witsel (qui n’a jamais pu rencontrer le Polonais malgré ses propositions) soit suspendu, facilite les choses. Mais on espère qu’Anderlecht prendra toutes les dispositions utiles pour accueillir avec dignité un Standard amoindri mais toujours ressenti comme l’ennemi public. Sinon, ce serait renier son identité.

PAR JOHN BAETE

Anderlecht se renierait s’il n’accueillait pas avec dignité un Standard amoindri mais toujours l’ennemi public.

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