DIX QU’ON N’AIME PLUS

Et le départ de Zidane ne fait qu’accentuer le mouvement.

Suite à la prestation assez pitoyable des Diables dans le match d’ouverture pour les qualifications à l’Euro 2008, j’ai préféré ne pas revenir sur l’aspect tactique de ce match. Tout simplement pour ne pas jeter de l’huile sur le feu et laisser à nos internationaux le loisir de préparer la prochaine échéance contre l’Arménie. J’ai donc décidé cette semaine de ne pas me référer à un match en particulier mais plutôt de tenter d’analyser les tendances actuelles quant à l’animation de jeu en possession de balle. Que constate-t-on ?

Tout d’abord, on remarque que les numéros 10 (ou meneurs de jeu) deviennent de plus en plus une espèce en voie de disparition et ce, pour plusieurs raisons : les coaches choisissent de plus en plus rarement un système avec un soutien d’attaque derrière deux attaquants, la présence fréquente de deux demis récupérateurs dans l’équipe adverse fait que le milieu de terrain offensif central adverse se retrouve étouffé dans un football qui est de plus en plus fermé et le bloc-équipe de plus en plus compact.

Schéma 1 : les systèmes généralement choisis par la plupart des entraîneurs.

Le traditionnel 4-4-2 (avec un demi défensif, un demi offensif, deux demis latéraux et deux attaquants) est de moins en moins utilisé et les coaches se dirigent de plus en plus vers un système avec deux balayeurs devant la défense et deux attaquants dont l’un devient, comme disent les Français, un 9,5. Donc, pas de meneur de jeu, mais des infiltreurs qui doivent venir de deuxième ligne (style KarelGeraerts au Standard), un des deux attaquants qui décroche et qui possède la vitesse et la technique pour évoluer dans de petits espaces mais est également capable d’appeler le ballon sur les flancs (style MbarkBoussoufa à Anderlecht).

N’oublions pas bien évidemment, même si cela n’a rien à voir avec l’animation de jeu, l’importance croissante des phases arrêtées et à ce titre, les mentors choisissent de plus en plus des défenseurs athlétiques qui montent systématiquement sur les corners, les coups francs latéraux et même les rentrées en touche (voir analyse de Roulers-Bruges dans le numéro précédent).

Schéma 2 : l’importance de plus en plus grande des flancs dans le football actuel.

La plupart des entraîneurs dédoublent les flancs et à ce niveau recherchent des joueurs alliant vitesse et technique. Des joueurs style AhmedHassan, SergioConceiçao ou MilanRapaïc font partie de ce qu’on pourrait appeler des meneurs de jeu de flanc. Il n’est, à ce propos pas étonnant, que les transferts les plus onéreux de notre championnat sont précisément des joueurs de flancs tels KoenDaerden et Boussoufa.

Et pour l’instant, on se rend compte combien la perte d’un tel joueur est préjudiciable chez les Gantois. Le dédoublement des flancs, comme son nom l’indique, doit également s’appuyer sur des défenseurs latéraux capables de venir de loin, de déborder et de centrer. Tout ceci doit bien sûr trouver sa concrétisation via des attaquants (voire un seul) forts dans les 16 mètres et particulièrement efficace dans le trafic aérien secondé par la plongée d’un demi axial venant de loin.

Conclusion

L’arrêt de la carrière de ZinédineZidane correspond à peu près à la disparition du vrai numéro 10 !

par Étienne delangre

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