Disparités linguistiques

A quelques jours des élections, une enquête de Sport/Foot Magazine révèle que les joueurs flamands votent plutôt à droite et les francophones à gauche.

La semaine prochaine, Sport/Foot Magazine publiera une enquête exclusive anonyme menée auprès des footballeurs professionnels de tous les clubs de D1 de la saison écoulée. Plus de 300 joueurs se sont prêtés au jeu, répondant à toute une batterie de questions permettant de comprendre mieux que jamais en quoi consiste exactement leur métier.

A quelques jours des élections régionales et européennes, nous dévoilons en avant-première, les résultats concernant les préférences des joueurs en matière de politique. Ils restent très classiques dans l’isoloir. Comme dans l’ensemble du pays, c’est la famille libérale (MR/Open VLD) qui arrive en tête. Ce qui correspond à la classe sociale dans laquelle évoluent les footballeurs. Car s’ils proviennent souvent d’un milieu social peu favorisé, les gains enregistrés lors de leur carrière les placent davantage dans le public ciblé par la droite.

18,1 % des footballeurs belges sont attirés par le programme libéral. Mais derrière ces chiffres, se cache une grande disparité entre le nord et le sud du pays. Si la famille libérale occupe le devant de la scène au nord (23,2 %) devant le CD&V (15,2 %) et la Liste Dedecker (9,1 %), la tendance est tout autre dans le sud. Côté francophone, c’est le PS qui arrive en tête (24,6 %) devant le CDH (10,1 %), le MR (7,2 %) et Ecolo (4,3 %).

Mais toutes langues confondues, 36,4 % disent ne pas s’intéresser à la politique et 9,7 % affirment ne pas être attirés par le programme d’un parti. Toutefois, on remarquera que le désintérêt est encore davantage marqué dans le sud du pays puisque 40,6 % des sondés ne s’intéressent pas à la vie politique.

Signalons quand même que trois joueurs ont avoué leur sympathie pour le Vlaams Belang. Soit 3 % des Néerlandophones sondés, ce qui est bien peu si on compare ce chiffre au score que risque d’atteindre le parti ce 7 juin. Ce qui nous permet de conclure que soit les footballeurs ne sont pas convaincus par les idées d’extrême droite, soit ils n’osent toujours pas avouer leur attirance pour le Vlaams Belang. Enfin, le RWF (Rassemblement Wallonie France), le PTB, Lidé, le SLP (ex-Spirit) n’ont attiré aucun vote.

Si on décortique par formations, on voit que Dender est le club le plus vert, Charleroi le plus socialiste, que le seul joueur à opter pour le FDF vient de Tubize, et que Gand, Mons et Malines sont les plus apolitiques.

par stéphane vande velde

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