DIRK BIKKEMBERGS

Le créateur de mode Dirk Bikkembergs est fou de son FC Fossombrone (pensionnaire de D6 italienne) et du football en général. Il fait sa pub à la une de la Gazzetta dello Sport et nous apprend qu’il a acheté le club par hasard, un des collaborateurs de sa société italienne venant de cette bourgade de 9.000 âmes.

Quelles sont vos ambitions sportives ?

Dirk Bikkembergs : Je veux que mon club évolue en Ligue des Champions d’ici six ans (sic). Durant cette première année, j’observe. Je souhaite ériger ici un nouveau stade qui sera aussi le siège de ma société. Le club et son ambiance servent mes fins professionnelles. Certains se tournent vers des mannequins, je préfère le football. Je suis mon instinct, sans m’occuper des rapports de marketing. Il y a quelques années, j’employais un mannequin. Il essayait les vêtements devant le miroir sans témoigner le moindre intérêt. Alors qu’il était malade, j’ai demandé au capitaine de l’équipe locale de foot de le remplacer. Il avait les bonnes mensurations mais pas la prétention d’un modèle. En observant ses réactions devant le miroir, j’ai eu une révélation. Je voyais à ses yeux ce qu’il pensait d’un vêtement. J’ai compris que je devais faire essayer mes vêtements à ceux qui les porteraient. C’est ainsi que j’ai fait appel à des footballeurs pour mes défilés. Ils sont aussi attentifs à ce qu’ils portent que les femmes.

David Beckham vous a-t-il inspiré ?

Il a porté mes vêtements mais sa femme a d’autres intérêts. Je n’ai pas besoin de lui mais de son aura de footballeur. Gamin, j’avais des posters de chanteurs pop. Maintenant, les garçons ont des posters de joueurs. Je ne vois que des looks rétro dans les collections alors qu’il faut penser à 2010. Je ne conçois pas des vêtements pour les musées. Je veux qu’on les porte. Montrez 20 T-shirts à cinq jeunes de pays différents et demandez-leur d’en choisir cinq : les miens seront dedans parce qu’ils reflètent l’ambiance dans laquelle ils vivent.

Comment avez-vous pu monter un défilé au stade Meazza ?

En téléphonant aux responsables du stade, qui appartient à la ville et non à l’AC Milan ou à l’Inter…

Puis vous avez fourni les tenues de sortie des joueurs de l’Inter pendant deux ans….

Après le défilé, Barbara Bigi, le bras droit de Massimo Moratti, le propio de l’Inter, m’a contacté : elle avait besoin d’une nouvelle ligne de vêtements mais Versace et Ferré étaient mes concurrents. Par contre, à Barcelone, Nike a mis son veto à ma venue. C’était lui ou moi. Or, il pèse 200 millions d’euros ! Marseille, le PSG et Lille ont pris contact avec moi et Chelsea devrait le faire. J’adore l’énergie de ce club et en plus, je vis à Londres.

G. FOUTRÉ, À FOSSOMBRONE

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