DIRECTEUR SOUS PRESSION

Les professionnels n’ont guère de repos ces temps-ci. Après le Tour des Flandres de dimanche dernier, ils sont aujourd’hui confrontés aux quelque 200 kilomètres de Gand – Wevelgem. La dernière édition a pâli la renommée de cette épreuve. Dans les derniers kilomètres, l’homme de tête, Flecha, était suivi par la voiture de l’ancien directeur de course, Luc Gheysens, la voiture neutre et quelques motos. Cela avait facilité la tâche de Nico Mattan, qui avait rattrapé l’Espagnol et lui avait arraché la victoire sur le fil. Giancarlo Ferretti, le directeur d’équipe de Flecha, avait déposé plainte à l’UCI, laquelle a suspendu Gheysens pour un mois.

Les organisateurs ont choisi un nouveau directeur de course, l’ancien coureur Hans De Clercq.  » Gheysens a commis une petite erreur, bien humaine « , explique de Clercq.  » C’était normal. Nul ne s’attendait à ce que Mattan parvienne à revenir. Pourtant, il fallait le prévoir. Un moment donné, Gheysens et Cie se sont retrouvés dans une situation inextricable. Il était trop tard pour agir. Ce que je trouve regrettable, c’est que le directeur de course ait été le bouc émissaire. Normalement, le jury de la course a toujours le dernier mot. Je suis convaincu que son président était aussi coupable que Gheysens. Si nous revivons une situation semblable, j’estime que le directeur de la course doit se mettre hors des pieds des coureurs. Il doit les dépasser et franchir la ligne d’arrivée avant eux. C’est évidemment complètement différent quand trois coureurs sont en tête et que le peloton suit à quatre minutes. Là, le directeur de course doit arriver derrière les meneurs.

A propos de Flecha, l’année passée, il y avait aussi un membre du jury à moto, un régulateur qui peut diriger les autres motards et a le droit de faire dégager certaines personnes, et une moto de la télévision. Si cela ne tient qu’à moi, celle-ci doit aussi s’en aller dès que les coureurs sont en vue de la caméra fixe.

On n’a pas pris de mesures spécifiques suite à l’accident de l’année passée mais on a limité le nombre de permis. En 2005, on a autorisé plus de 300 véhicules à suivre la course. Je trouve que c’est excessif. Nous en avons limité le nombre de 200 à 250.

J’ai insisté auprès des motards pour qu’on ne revive pas une situation analogue à celle de l’édition passée. Cela nuit à l’image de la course « .

Cet incident engendre-t-il un surcroît de pression cette fois ?  » Oui, quand même. Tout est nouveau pour moi et en plus, on va nous observer avec un regard doublement critique « .

par kristof de ryck

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