Dieu vous a écrit

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

H abemus Barçam. Ave. Amen. La messe est dite. Le testament définitif du footbolum universalis est écrit. Des hommes habités par un idéal sont devenus des joueurs idéaux jamais à court d’idées. Ils ont écrit une épopée céleste. La liturgie est toujours la même, l’hostie passe toujours par dieu. Parfois il la dépose lui-même, parfois il l’a rend à un frère. La vie est partage, Il est la vie.

C’est lui qui, le plus souvent, chante l’oraison funèbre de ses adversaires. Oraison est le mot car après cette finale de Wembley on peut faire l’éloge de Manchester United.

A la régulière, en jouant au foot dans le respect de l’autre, ManU n’avait aucune chance. Il s’en doutait, mais ne voulait pas l’admettre. Tant mieux pour nous. Ils ont joué, ont perdu mais ont notre respect. Quelle que soit la manière, le Barça gagne toujours à la fin. A se demander pourquoi y en a encore qui essayent de massacrer le sacré. Ça a marché mais a dégoûté. C’est du passé, tant mieux. Et Dieu dans tout ça ?

Eh bien il écrit son nouveau testament avec les pieds. 10 doigts de pied qui offrent à ses mains la belle aux grandes oreilles. Même les malvoyants se régalent. Quand on dit : » Messi a le ballon « , l’imaginaire fait dans l’inimaginable. L’impossible devient possible. L’impossible justement vient de nous arriver, Messi nous a écrit. Une sorte de pitch sur ce qui sera sa biographie.

 » Salut Foot Mag,

Avec moi, tout est simple. Je prends le ballon, je dribble tout le monde, et je marque. Voilà, ça je peux le faire quand je veux mais j’aime aussi donner le ballon. Comme ça, mes coéquipiers sont heureux. Ils existent aussi. On est bien tous ensemble. D’ailleurs, on se réjouit tout le temps d’être sur le terrain parce que c’est là que tout devient facile, naturel. Un peu le contraire des autres.

Ah, que la vie est belle ! D’ailleurs, vous avez remarqué, je ne suis jamais blessé. C’est parce que je suis heureux, parce que j’ai trop envie de faire joujou tous les trois jours. Bon, c’est aussi parce que je suis trop rapide pour les autres mais justement comme ils sont toujours en retard, les adversaires, y en a bien qui essayent de tackler mon ombre, même quand il pleut. Paraît que ça glisse mieux. Bon, parfois y en a qui arrivent à m’allonger. Je ne leur en veux même pas. Ce ne sont que des hommes finalement. D’ailleurs moi aussi parfois, rarement, je redeviens humain.

Par exemple, quand un ami menace de me blesser et de me faire rater la Coupe du Monde que je dois jouer avec… lui. Et qu’il sait ne jamais espérer la gagner sans moi. C’est arrivé. Mon supplément d’âme s’est évaporé. J’ai perdu. Parfois, l’esprit du mal prend le dessus. Mais j’ai déjà pardonné à Esteban Cambiasso et son gourou. Dieu est amour.

Je suis au Barça car quand j’ai eu 13 ans, il s’est engagé à payer les 750 euros par mois à charge du patient pour les hormones qui devaient m’aider à grandir. J’ai un peu grandi et c’est surtout le Barça qui est devenu un géant. Je suis le petit qui écrase tout, qui élève tout. En 2009 on a réalisé un sextuplé avec mon équipe et moi j’ai été élu meilleur d’Espagne, d’Europe, du Monde et j’ai raflé le Ballon d’Or avec un record historique de voix.

J’ai même pas eu le temps d’aller les chercher tous ces prix. La saison dernière j’ai été Pichichi et Soulier d’Or européen. 43 buts sur une saison, j’étais content. Et oui : j’ai aussi eu mon deuxième Ballon d’Or. Et cette année, j’ai même plus compté ! Paraît que j’en ai mis 53, des buts. Voilà j’ai 23 ans. Fou, hein ! Je n’ai que 23 ans et j’ai déjà tout gagné. Je suis même champion Olympique. Ce qui me manque, c’est d’être champion du monde. Pas des clubs hein, ça c’est fait.

Quelle belle année ! Superbe ! Ce que j’ai le plus aimé ? On est tellement fort qu’on a le souci de rester dans la démonstration sans jamais pousser jusqu’à l’humiliation. Je pense que, cela aussi, c’est la toute grande classe.

Je vous embrasse tous et surtout Fred,

Leo' »

PAR FRÉDÉRIC WASEIGE JOURNALISTE BE/TV

Leo :  » La toute grande classe, c’est de rester dans la démonstration sans jamais pousser jusqu’à l’humiliation. « 

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