Dieu est juste. Et Dieumerci est  » un peu juste  » ?

Il y aura donc une poule belge en Ligue des Champions, youpie, merci les Mauves. La joie au coup de sifflet final faisait plaisir à voir, encore que les acteurs aient eu les effusions un rien excessives : à croire qu’ils venaient de la gagner, la Champion’s League ! Je gage au moins qu’en coulisses, Roger Vanden Stock et Herman Van Holsbeeck se sont au moins effusionnés pareil, hurlant, se déchirant les vestons, bondissants, rigolards, et même picoleurs : car l’euphorie du soulagement budgétaire paraît largement plus fondée que celle d’avoir éliminé le petit Limassol…

Bémol. Dieumerci Mbokani s’est réjoui autant que les autres à la fin du direct télé, mais pour faire sa starlette juste après : je partirais peut-être bien quand même, si pas tout de suite peut-être en janvier,…la place de Dieu étant  » dans le top absolu  » selon son agent ! Dieu, pour l’amour de Dieu, arrête ton char, remember ton double flip en une saison à Monaco puis Wolfsburg ! Pète d’abord des buts européens mauves avant de te la péter ! Jova aussi avait  » le niveau mondial  » quand il est parti chez les Beatles… Pète des buts contre l’AC Milan, vous tombez sur la plus has-been des têtes de série ! Pète-les face au Zenit, un club qui cherche depuis des années, sans y parvenir, à s’extirper de l’antichambre du top absolu,…et t’as quand même pas peur d’un simple Belge comme Nicolas Lombaerts, hein ? ! Et pète aussi contre Malaga, grenouille proche du hara-kiri pour avoir voulu devenir b£uf qatari ! Bref, t’as eu du bol au tirage, y’a un coup à jouer avec les Mauves. Ensuite seulement, si tu as brillé, comme le Bon Dieu est juste, il te hissera au firmament du foot. Ou sur le banc du firmament si toi, tu es un peu juste… on verra ça à l’autopsie.

A propos de banc et pour m’évader vers une considération plus globale, le fait suivant se produit fréquemment dans nombre d’équipes et m’étonne chaque fois. Ce fut d’ailleurs encore le cas lors d’Anderlecht-Limassol. Sacha Iakovenko s’apprête à entrer au jeu et Besnik Hasi, l’entraîneur adjoint armé d’un marker ou d’un stylo, lui fournit des explications en lui montrant des notes : des croquis, je suppose, pour préciser à Sacha son rôle dans le dispositif, son positionnement sur les phases arrêtées, l’animation adverse qu’il va affronter, et tutti quanti. Rien de plus normal dans le principe, il faut refiler des consignes aux gars, le foot ne se résume pas à une créativité débridée : l’illustre Valeri Lobanovski, qui a d’ailleurs fort bien connu Pavel, le papa de Sacha, a un jour joliment déclaré qu’en foot, l’improvisation était le degré suprême de l’organisation !

Ce ne sont donc pas les consignes délivrées qui me chipotent, mais le fait qu’elles soient ici l’apanage de l’adjoint. Certes, ce dernier se doit d’effectuer sa part du boulot, mais il est ahurissant que l’entraîneur principal se contente souvent d’un bref conciliabule avec son second, avant de laisser celui-ci jouer seul les messagers. Comme si la tâche était subalterne alors qu’elle est de première importance, en tout cas quand on espère un résultat via l’introduction de forces vives ! Comme si regarder le déroulement du match en silence, n’en rien perdre des yeux, était plus important que motiver son gars ! Comme si le coach devait d’abord donner l’image d’un penseur intense, seul dans sa bulle hyper-cérébrale, à ne déranger sous aucun prétexte ! Comme si le contact direct du maître avec l’élève n’était pas chose noble et prioritaire.

Attention, je n’ai pas dit qu’un John van den Brom agissait toujours de la sorte, par procuration, ni qu’il était le seul, bien au contraire. Je trouve seulement qu’une attitude à la Marc Wilmots, lorsqu’il briefe lui-même son Diable, au plus près du corps et avec cette envie évidente de faire passer son message, est infiniment plus stimulante pour le joueur, plus mobilisatrice, que si Willie déléguait le boulot à Vital Borkelmans. Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je n’ai rien contre Vital. Même si, c’est sûr, dans le rôle de l’adjoint noir-jaune-rouge et flamand pour équilibrer, j’aurais adoré revoir Gert Verheyen, mon chouchou d’hier.

 » Dieu, pète des buts contre le Milan AC avant de penser à partir ! « 

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