Devin Green : le remplaçant de Kobe Bryant

22 janvier 2006. LA Lakers – Toronto Raptors. Kobe Bryant, la star, marque 81 points pour l’équipe locale. C’est le deuxième meilleur score de l’histoire de la NBA. À quatre secondes du terme, 18.997 supporters enthousiastes réservent une standing ovation à Bryant, tandis qu’un joueur de 23 ans achève le match. Son nom ? Devin Green, sous le maillot du BC Ostende en 2008, un des piliers du Spirou Charleroi depuis le début de cette année.

L’Américain, maintenant âgé de trente ans, a donc assisté à la performance de Bryant.  » On m’en parle encore « , raconte Green.  » Je me rappelle chaque seconde du match. Comment j’observais, bouché bée, les mouvements phénoménaux de Kobe, le moment où l’entraîneur, PhilJackson, m’a appelé,à 40 secondes de la fin, alors que Kobe venait de marquer son 81e point, la demi-minute durant laquelle, assis sur le parquet, j’ai attendu de monter au jeu, les applaudissement frénétiques du public quand j’ai enlacé et félicité Kobe puis les secondes durant lesquelles j’ai moi-même pu dribbler.  »

Green est le premier à relativiser son rôle.  » Je raconterai l’histoire à mes petits-enfants plus tard mais ce n’est certainement pas le fait saillant de ma carrière. Les cinq points que j’ai inscrits, neuf jours plus tard, à Madison Square Garden, contre les New York Knicks, m’ont procuré plus de satisfaction. Je ne veux pas non plus qu’on se souvienne de moi comme du joueur qui a remplacé Kobe Bryant après ses 81 points.  »

Green n’a pourtant pas réalisé tellement de hauts faits. Durant la saison 2005-2006, sa seule campagne complète en NBA, il n’a décollé du banc qu’à 27 reprises en 82 matches. Il a inscrit en moyenne 0,9 point en cinq minutes, pour un salaire minimum de près de 400.000 dollars (320.000 euros). Plus tard, l’Américain a signé des contrats à Miami, à San Antonio, au Minnesota et à New York mais sans succès.

Bien qu’il n’ait pas émergé, Green peut quand même être fier de sa saison au sein du plus grand championnat de basket du monde.  » Des millions de jeunes Américains veulent jouer en NBA mais ils ne sont que quelques centaines à réaliser ce rêve. Je conserve précieusement le maillot des Lakers, qui date de mon premier match contre les Phoenix Suns, le 3 novembre 2005, match dont j’ai joué huit minutes. Il est le symbole de milliers d’heures d’entraînement. Pendant mes premières semaines d’entraînement avec Bryant et Cie, je devais me pincer pour me convaincre que je ne rêvais pas. J’ai d’excellents rapports avec Kobe. Il ne s’est jamais estimé trop bon pour dispenser des conseils à un jeune, qu’il s’agisse de la préparation des matches, de la façon de soigner son corps… Il m’en a appris davantage sur le basket durant cette saison-là que le collège pendant des années.

Je m’entendais encore mieux avec les autres jeunes, comme Ronny Turiaf, qui est maintenant aux Minnesota Timberwolves, et Andrew Bynum, qui joue pour les Cleveland Cavaliers. Nous nous parlons régulièrement. Je reste aussi en contact avec Kobe, par sms. Nous ne parlons pas de basketball mais de choses personnelles.  »

Bryant n’est pas la seule grande vedette de NBA avec laquelle Green a passé des heures sur le terrain.  » J’ai grandi à Akron, dans l’Ohio, dans le même quartier que LeBron James (quadrupleMVP et double champion NBA avec les Miami Heat, ndlr). Il a trois ans de moins que moi mais il se jouait de moi comme des autres sous le panier. Ce n’était évidemment pas marrant à ce moment mais maintenant, je suis très heureux d’avoir joué avec lui comme avec Bryant. Tout le monde ne peut pas en dire autant.  »

PAR JONAS CRÉTEUR

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