« Devenir le nouveau Kuijt ! »

A 23 ans, Björn fait une étape intermédiaire dans son rêve d’Angleterre.

Ils auraient pu être frères. Quand on voit Björn Vleminckx jouer au foot, la comparaison avec Dirk Kuijt vient inévitablement à l’esprit. Un jeu basé sur une déferlante d’énergie sans concession et un noyé de sueur et de boucles blondes. La comparaison s’arrête là mais elle fait certainement plaisir à Vleminckx.  » J’en suis fier « , dit-il en riant.  » Kuijt est un exemple pour moi. Il a une très belle carrière, dont je ne peux que rêver. Mais mon objectif est d’arriver aussi loin que lui. C’est pourquoi je suis très heureux d’avoir mérité mon transfert aux Pays-Bas, au NEC. Je pourrai y développer mon talent les prochaines années. Je veux vraiment me montrer en Eredivisie de façon à gagner à terme mon billet pour la Premier League. Je pense pouvoir très bien m’accommoder de ce championnat. Etant donné mon style de jeu, il m’ira comme un gant. Chacun peut nourrir des ambitions, avoir des rêves et ces prochaines années j’espère exaucer le mien. Je veux devenir le nouveau Kuijt.  »

Belle sincérité ! Alors que la plupart des footballeurs détestent être comparés à des collègues, Vleminckx en rajoute une couche.

Wilmots l’inspire

En Belgique, on l’a déjà plus d’une fois comparé à l’ex-international Marc Wilmots. Un autre attaquant qui était connu pour ne pas regarder à la débauche d’effort :  » Dans ma jeunesse, je prenais Wilmots en exemple. Il était une source d’inspiration pour moi et j’ai imité certains aspects de son jeu. C’est pourquoi, dans mes premières années en tant que pro, on m’a souvent comparé à lui. Ce qui est beau, c’est qu’un jour mon téléphone a sonné et qu’au bout du fil c’était Wilmots. Il m’avait déjà vu quelques fois à l’£uvre et trouvait que j’étais bon. Wilmots voulait faire connaissance avec moi et nous avons été manger un bout ensemble. Il m’a raconté de belles histoires au sujet de sa riche carrière et m’a donné quelques bons conseils. – Suis toujours ce que tu ressens, était le plus important que j’aie retenu. Cette leçon, je ne l’oublierai jamais. Beaucoup d’observateurs ont peut-être des doutes quant à mon passage du KaVé au NEC alors que des clubs du top belge étaient aussi intéressés. Mais j’ai suivi mon feeling.  »

Boskamp l’adore :  » Un gentleman, un battant « 

Chaque footballeur belge est gravé dans le disque dur impressionnant de Johan Boskamp, jusqu’il y a peu entraîneur principal à Dender et entre-temps retourné à Beveren. En entendant prononcer le nom de Vleminckx, le Rotterdamois s’enthousiasme :  » Ha, c’est vraiment un gars qui me tient à c£ur. Pas seulement un magnifique joueur, mais en dehors du terrain un vrai gentleman. Je l’ai rencontré à plusieurs reprises et c’est un mec très normal, sympathique. On ne voit pas ça souvent. Il sera très rapidement l’un des chouchous du public du NEC, notez bien ce que je vous dis.  »

Bossie estime aussi que Vleminckx a fait le bon choix en optant pour la compétition néerlandaise :  » J’avais peur qu’il ne choisisse le Standard, qui était aussi sur sa piste. Dans l’équipe liégeoise, il aurait dû évoluer contre nature. Combiner, jouer en un temps, en triangle, etc. Dans cette phase-ci de sa carrière, il conviendra parfaitement à Nimègue. Laissez-le seulement bien remuer son équipe et avaler des kilomètres, il inscrira quelques buts au passage, soyez-en certains. Pour une défense, c’est horrible de jouer contre un joueur de la trempe de Vleminckx, car il n’abandonne jamais. Si les ailiers de sa nouvelle équipe fournissent de bons centres, il mettra la balle au fond de la tête. Il a également une bonne frappe, il tire un peu en dessous de son genou, de façon presque dissimulée. Dans les années à venir, il devra apprendre à être plus posé balle au pied, ce qui ne le rendra que meilleur comme relais pour ses partenaires. Quoi qu’il advienne, il sera la star au NEC car il n’y aura pas beaucoup d’éléments meilleurs que lui.  »

 » Mon tempérament efface mes doutes « 

Vleminckx n’était, à la base, pas vraiment ce qu’on appelle un talent naturel. Quand il se présentait comme footballeur, il était accueilli partout avec un froncement de sourcils. Voilà un nouveau parallèle avec Kuijt. Lors de sa formation à Beveren, il voyait toujours des joueurs qui étaient plus doués que lui dans la maîtrise du ballon :  » Tous des grands talents, dont certains étaient repris dans les sélections nationales. Moi pas. Comparé à eux, je n’étais qu’un joueur limité. Mais je ne m’en suis pas laissé compter à cette époque. J’avais beau avoir un talent inné moins développé, j’avais la volonté absolue de réussir. Cette mentalité est quelque chose que j’ai hérité de mes parents, qui m’ont toujours dit : – Si tu veux arriver à un résultat, il faudra travailler en conséquence. On n’a rien sans rien. Et travailler, c’est ce que j’ai fait : j’ai commencé à corriger mes points les plus faibles d’arrache-pied. Ma technique, mon passing. Finalement je suis arrivé en équipe Première, alors que d’autres qui étaient plus doués que moi ont échoué par paresse.  »

Cela prit quand même du temps avant que Vleminckx ne s’impose dans le onze waeslandien.  » A cette époque, l’équipe était presque exclusivement composée d’Ivoiriens qui devaient jouer un maximum. Cela ne m’a pas empêché de disputer de nombreuses rencontres. « 

Après trois saisons il avait fait le tour à Beveren et, ne sentant pas beaucoup de confiance de la part du club, il signa à Ostende, en D2.  » Là aussi tout le monde s’est mis à douter. Mais j’ai réalisé une belle saison, ce qui a attisé la convoitise de Malines, où les réactions furent tout aussi tièdes quant à mes aptitudes footballistiques. Lors de ma première saison, j’ai inscrit 16 buts et nous avons décroché notre ticket pour la D1. Certains pensaient que je serais trop court une fois arrivé au plus haut niveau. Mais ces deux dernières années, je fus loin de gamberger et je n’ai fait que m’améliorer. C’est une question de caractère. Dans ma carrière, toutes mes réussites actuelles je les dois au moins à 60 ou 70 % à ma détermination. Je continuerai toujours à me battre. « 

Sa combativité, justement, lui a déjà valu quelques surnoms pas très flatteurs dans notre championnat : cheval de trait, Rambo… Vleminckx rit.  » Je trouve ça beau que les supporters inventent tous ces noms pour moi. C’est une forme essentielle de reconnaissance. « 

Il éprouve toujours beaucoup de plaisir dans l’effort :  » Prenez Cristiano Ronaldo. Un très beau footballeur, avec des mouvements incroyables. Mais donnez-moi plutôt un joueur qui retire le plus de rendement possible de ses actions. Je préfère voir un beau tacle glissé qu’une feinte. Tu peux faire dix passements de jambe sans avancer d’un mètre alors qu’avec un mouvement puissant tu peux mettre ton adversaire dans le vent. Perso, j’opte pour la seconde solution. J’adore les footballeurs qui conservent une simplicité dans leur jeu et ne rechignent pas à effectuer des tâches ingrates. Ils sont très précieux dans chaque équipe. Avec 11 footballeurs de salon (sic), on ne gagne pas des matches.  »

Rambo vu par Peter Maes

Ce n’est pas de gaieté de c£ur que Vleminckx quitte Malines, où il a vécu trois belles saisons. Son séjour chez les Sang et Or débuta en D2 et se termine par une place en milieu de classement et une finale de Coupe perdue. C’est pour le blondinet que le public magnifique du Malinwa applaudissait le plus et chantait le plus fort. Son entraîneur à Malines, Peter Maes, explique que  » Vleminckx était le favori du public étant donné son énorme drive. Mais attention, Björn est beaucoup plus qu’un travailleur acharné. Ces dernières années il est devenu un très bon footballeur.  »

Maes regrette la fin de la collaboration avec Vleminckx :  » Ce garçon est un passionné, quelqu’un qu’il ne faut jamais motiver, une bénédiction pour tout entraîneur.  » Après ces bons mots, on va encore croire que le NEC a acheté le meilleur footballeur d’Europe. Il est temps de décrire Vleminckx côté face.  » On ne peut pas attendre de lui qu’il sorte à lui tout seul l’équipe du NEC dans un mauvais jour. Il est très dépendant de ses équipiers. Si une équipe ne tourne pas, elle ne tourne pas, point. Il devra également apprendre à canaliser davantage son énergie, choisir mieux ses moments. C’est sur ces plans-là qu’il va devoir s’améliorer en Hollande. Je suis curieux de voir comment il va gérer la pression du montant de son transfert. De nombreux observateurs l’attendront au tournant. Au début il subira certainement des critiques, les gens se demanderont qui ils ont acheté. Son style n’est pas toujours très académique et ne sera peut-être pas bien accepté. Il sera important que le NEC ne le laisse pas tomber si cela se passe comme ça. J’ignore comment Vleminckx va réagir. En réalité, je ne me fais pas trop de souci à son égard. Quelqu’un avec une telle volonté de réussir survit tout le temps. « 

Confiance dans l’esprit NEC

Vleminckx lui-même voit son passage au NEC avec pleine confiance. La somme de transfert élevée ne le fait pas claquer des genoux :  » Le prix que le NEC a payé démontre la confiance qu’ils ont en moi. Mon premier entretien avec le club de Nimègue s’est tellement bien déroulé que je n’estimais pas avoir besoin de parler avec d’autres matricules. NEC m’a semblé être un club familial chaleureux. J’ai été reçu royalement par tout le personnel et bénéficié d’une visite guidée du stade. Tout s’est déroulé dans une ambiance bon enfant, comme j’y étais habitué à Malines. Et le NEC est bien sûr un club qui veut continuer son évolution, tout comme moi. « 

Vleminckx a signé un contrat de quatre ans à Nimègue :  » Aux Pays-Bas, les jeunes reçoivent une excellente formation. Ici on consacre plus de temps à l’individu, chose qui m’a marquée lors de mes pourparlers au NEC. Regardez combien de footballeurs quittent les Pays-Bas pour aller jouer dans un championnat plus huppé et comparez ce chiffre avec la Belgique. En Eredivisie, un joueur peut se développer beaucoup plus rapidement.  »

Les lumières du phare de la Premier League scintillent au loin. Un rêve à plus court terme est d’être sélectionné en équipe nationale. En mai, Vleminckx a été appelé pour la première fois suite à tous les désistements de titulaires pour la Kirin Cup au Japon. L’attaquant a toutefois dû refuser la convocation :  » Je devais me faire opérer. Deux mois avant, j’avais eu le nez cassé à plusieurs endroits et il était temps de réparer tout cela. Si j’avais attendu plus longtemps, ma préparation avec le NEC aurait été interrompue.  »

Un nez réparé est bien sûr essentiel à un joueur qui fait du combat physique son atout.  » Je peux encaisser les coups mais aussi en donner, jusqu’à un certain point. Je suis dur mais fair-play. Un coup par-ci, un coup de pied par-là, cela fait partie du jeu. Mais vous ne me verrez jamais shooter sur quelqu’un qui se trouve par terre, par exemple. « 

Enfin, Vleminckx n’a pas l’intention de modifier ses habitudes :  » Après les matches à Malines, j’allais tout le temps au café des supporters du KaVé. Et j’ai bien envie de faire la même chose au NEC. Les supporters s’époumonent 90 minutes pour toi, la moindre des choses est d’aller boire un verre avec eux après le match. D’autres joueurs préfèrent plutôt la présence des sponsors, mais j’aime être parmi les fans. Je me sens près des miens.  » Dirk Kuijt ne l’aurait pas dit autrement…

par geert-jan jakobs

« Il sera très vite le chouchou du public au NEC. (Johan Boskamp) »

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