DEUXIÈME TAN

 » Si Tan Sri Vincent a mis en place un management capable d’offrir un bel avenir à Courtrai, c’est parce qu’il sent qu’ici, on le respecte « , dit Ken Choo, CEO de Courtrai à propos de l’homme d’affaires malaisien qui entame sa deuxième saison au VK.

Ken Choo, le CEO et bras droit du propriétaire de Courtrai, Vincent Tan, n’est pas très bavard au sujet de la décision de construire un nouveau stade ni des délais que cela prendra.  » Donnez-nous quelques années « , dit-il.  » Rien que pour la construction, il faut compter entre 18 et 22 mois. Ce que je peux vous dire, c’est que le stade comprendra un centre d’entraînement pour les jeunes, surtout pour les U21. Cela leur permettra de côtoyer les joueurs de l’équipe première, de s’en inspirer et de former une véritable deuxième équipe, ce qui facilitera leur intégration. Car aujourd’hui, l’écart est trop important. Nous devons creuser des fondations. Le niveau du championnat pour espoirs devrait également être relevé. Notre président en parlera à la Pro League et à la fédération au moment opportun.  »

FORMATION ET INTÉGRATION

La formation, l’intégration et la valorisation des jeunes est l’un des piliers du plan global de Vincent Tan, le richissime Malaisien qui est aussi à la tête du FK Sarajevo, de Cardiff City et qui a des parts dans le FC Los Angeles. A la fin du mois dernier, Ken Choo était encore à Pékin avec quelques entraîneurs de Cardiff City afin de donner des entraînements dans des écoles de Chaoyang, le quartier d’affaires le plus grand, le plus peuplé et le plus développé de la capitale chinoise.

 » Nous tentons d’étendre notre réseau « , dit Choo, qui est également CEO de Cardiff City.  » Car la Chine représente bien entendu un marché gigantesque, au potentiel énorme. Nous enverrons bientôt six entraîneurs à Pékin. Nous travaillons en collaboration avec le gouvernement, le Ministère de l’Enseignement et la fédération. La fédération galloise, que nous soutenons, collabore étroitement avec celle de Pékin. Quelques-uns de nos entraîneurs ont fait partie du staff technique du Pays de Galles à l’Euro 2016 en France, ce qui nous a permis d’aller à Pékin.  »

Des réseaux dont Courtrai peut aussi profiter, selon lui.  » En juillet, les U21 de Courtrai ont fréquenté le centre de formation de Cardiff pendant quatre jours. L’été prochain, ils resteront plus longtemps. La saison dernière, des jeunes Malaisiens sont venus s’entraîner chez nous et au cours des prochains mois, nous accueillerons de nombreux Chinois. Nous avons même déjà été invités à nous rendre à Pékin avec des équipes plus jeunes. Peut-être que quelques joueurs de Courtrai pourront nous accompagner. En septembre, à Cardiff City, nous lancerons les réseaux sociaux chinois Weibo et WeChat, nous développerons également nos sites de traduction. Tout cela fait partie d’un échange culturel mis en place.  »

COMMUNICATION ET MANAGEMENT

La communication externe offre de plus en plus de possibilités et n’en est que plus importante. C’est un point que Ken Choo tient également à développer cette saison au VK.  » Courtrai compte à peine 70.000 habitants mais ce n’est pas un problème « , dit-il.  » Les grands clubs engrangent des fans dans le monde entier. C’est à Stijn Van den Berge, notre nouveau manager de la communication et du marketing, de mettre en place une équipe et de développer la base de fans via les réseaux sociaux et le site internet. A Cardiff City, nous créons et nous livrons chaque jour du contenu vidéo.

A la fin du mois dernier, YouTube nous a invités à son siège principal car nous sommes le meilleur exemple de ce que les clubs devraient faire. On nous a demandé d’expliquer comment nous nous y prenons pour toucher des gens dans le monde entier. Notre page YouTube est vue par des millions de gens chaque année. YouTube nous paye même pour cela. Cette connaissance et ces compétences doivent permettre à Courtrai d’évoluer.  »

Pour le reste, le club sera toujours dirigé comme il l’a été au cours des dernières années.  » Nous tentons d’apporter de légères améliorations chaque année « , dit Choo.  » En ce qui concerne les infrastructures, cela passe notamment par la rénovation des toilettes, un nouveau bar et un système de payement cashless dans le stade. On ne va pas investir beaucoup dans un stade qui ne nous appartient pas. Nous le ferons lorsque nous serons chez nous.

En ce qui concerne le noyau, nous ne pensons pas qu’il faudra investir beaucoup. Nous allons chercher à prix raisonnable des joueurs dont la valeur marchande pourra encore évoluer et qui pourront être revendus lorsque la direction estimera que c’est la meilleure chose à faire dans l’intérêt du club.  »

TRANSPARENCE ET BREXIT

Comme le disait encore le président Joseph Allijns voici peu dans Sport/Foot Magazine, tout est plus transparent depuis que la responsabilité des transferts a été confiée au manager général, Matthias Leterme.  » Matthias est un homme moderne « , dit Choo.  » Il est très transparent et cela correspond parfaitement à la façon dont nous travaillons à Cardiff City. Nous nous parlons presque chaque jour, tout comme avec Joseph. Toutes les activités du club sont rapportées au conseil d’administration, ce qui permet de les analyser en profondeur et de les avaliser. L’implication de Matthias dans ce processus nous aide à garantir qu’il sera effectivement exécuté.  »

Maintenant que le Royaume-Uni a décidé de quitter la Communauté européenne et que les conditions d’entrée deviendront plus strictes pour les joueurs du continent, on peut se demander s’il est intéressant pour Vincent Tan de conserver un club comme Cardiff City.  » Actuellement, il est impossible de prédire ce qui va arriver « , dit Ken Choo.  » Personne ne le sait vraiment. Nous n’anticipons pas car nous ne voulons pas interrompre les processus en cours et perturber le management.  »

Quoi qu’il en soit, il assure qu’ après une onzième et une huitième places en Championship, il va à nouveau tenter de faire monter Cardiff City en Premier League. A Courtrai, il est néanmoins des gens qui espèrent que, suite au Brexit, leur club devienne le préféré de Tan.  » Quand on a trois ou quatre enfants, on n’en préfère pas un par rapport aux autres « , rigole Ken Choo.  » C’est la même chose pour Tan Sri Vincent par rapport à ses clubs. Tan Sri aime Courtrai, c’est un fait. Et s’il a mis en place un management capable d’un bel avenir au club, c’est notamment parce qu’il se sent respecté.  »

PAR CHRISTIAN VANDENABEELE – PHOTO PG

 » On n’investit pas dans une maison dont on n’est pas propriétaire. Nous le ferons lorsque nous serons chez nous.  » – KEN CHOO, CEO DU VK COURTRAI

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