Deutsch :  » J’aime le côté imprévisible du Standard « 

Le point avec le romancier Xavier Deutsch, nouveau chroniqueur dans La troisième mi-temps.

Vous avez été pris pour contrebalancer le côté  » mauve  » de Jacques Duvall.

Apparemment, Erik Libois a reçu quelques remarques disant que l’émission avait un parti pris. Il a donc voulu équilibrer le propos. Je ne sais pas comment il a su que j’étais supporter du Standard. Quand il m’a contacté, j’ai longtemps hésité. Je ne suis pas un expert. Il y a un nombre incroyable de supporters qui connaissent mieux le foot que moi. Mais Erik m’a expliqué qu’il n’avait pas besoin d’une analyse de technicien mais d’un regard frais et subjectif.

Les chroniques de Duvall ont un ton ironique et décalé. Chez vous, le regard est candide.

Je rajouterai que Jacques a une connaissance incroyable du foot. Il est capable de citer des dates, des événements précis… C’est vrai que j’ai un ton assez enthousiaste et émerveillé. Erik s’amuse à me faire perdre mes illusions sur le  » milieu « . Mais j’ai envie de continuer à croire que le football est un spectacle pur et euphorique. Quand j’écris mes chroniques, j’essaie toujours de partir d’un fait de match ou d’un événement percutant. Ou bien du sentiment des supporters, comme après la raclée reçue par le Standard à Anderlecht.

D’où vient cette passion pour le Standard ?

Quand nous étions enfants, mon grand frère a décidé que nous serions supporters du Standard. Et c’est devenu normal ! Aujourd’hui, c’est plus compliqué. J’ai compris que j’adorais ce club car il y a toujours un côté imprévisible : des exploits miraculeux mais aussi des chutes inimaginables.

En tant que romancier, vous êtes un intellectuel parlant de foot, sport populaire par excellence : c’est un drôle de contraste, non ?

Le foot traverse toutes les couches sociales : les ouvriers, les cadres, les femmes, les intellectuels… Il fédère. Mon père était professeur d’université et j’ai grandi dans un milieu intello-bourgeois. Il y avait trois garçons à la maison et vivre dans un tel milieu ne nous a jamais empêchés de vivre à fond notre passion.

Vous avez écrit un roman, Onze, qui raconte la demi-finale d’un club flamand contre l’AC Milan.

Je me suis inspiré de Beveren qui avait éliminé l’Inter Milan en Coupe d’Europe, à la fin des années 70. Le sport raconte des luttes incroyables, des exploits improbables… Regardez la victoire de Philippe Gilbert lors de Liège-Bastogne-Liège. Il a peu de chances, il est seul pour livrer un combat contre deux frères, les Schleck. Et il gagne ! C’est digne de n’importe quel récit mythologique.

PAR SIMON BARZYCZAK

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