Des universitaires vont décortiquer l’humour des supporters
L’ULB se penchera sur cette question le vendredi 26 avril, lors d’un colloque international présidé par le sociologue Jean-Michel de Waele. Jusqu’où peut-on aller dans un stade ? Comment l’humour peut devenir une forme de contestation politique ?
Tifo de Steven Defour décapité, bannière » Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis » lors de PSG-Lens, chants Kawashima-Fukushima, … Ces » créations » de supporters ont engendré beaucoup de débats. Sociologue régulièrement consulté sur les questions de foot, Jean-Michel de Waele est parti de ces constats pour rassembler des universitaires autour de la question de l’humour dans le foot et, par corollaire, dans la société.
» L’histoire du foot est parsemée de moments où on se demande qui doit décréter ce qui est drôle ou pas « , analyse le sociologue. » Pour les supporters, c’est clairement de l’humour. Mais pour les autres ? Ces questions valent aussi pour les caricatures. Le tout dans un contexte de société où le » politiquement correct » domine et où se pose les questions des limites de l’humour. »
Les débordements seront évoqués mais aussi l’imagination insolite de fans qui mène à des décalages loufoques loin des stéréotypes réduisant les supporters à des crétins finis. » Quand les supporters de l’Union organisent un crowfunding pour acheter le match retour de Coupe de Belgique contre Malines, c’est très drôle et révélateur de l’esprit » zwanze » bruxellois. De manière générale, les supporters ont beaucoup de gouaille. Il suffit de relever les montages photos réalisés sur Neymar lors du dernier Mondial. »
L’humour sera au centre de thématiques plus » sérieuses » et politiques, certains intitulés de conférences ( » Un supporter de foot peut-il être (juridiquement) drôle ? « ) prêtant déjà à sourire… » On s’intéressera à ce qu’on peut dire quand on réalise un tifo. Autre thématique : l’humour comme moyen de résister à la politique. Pour un régime au pouvoir, c’est difficile d’arrêter un stade tout entier ou de repérer les personnes à l’origine des moqueries. »
Organisé à l’Institut de sociologie (avenue Jeanne 44, Bruxelles), le colloque devrait déboucher sur la publication d’un livre reprenant les interventions.
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