DES SHORTS TAILLÉS dans des draps de lit

Le VfL Wolfsburg ( Verein für Lebesübungen Volkswagenwerk) n’a rejoint la Bundesliga qu’en 1997. Comme la ville qui l’abrite, ce club omnisports est très jeune. Si ses couleurs sont le vert et blanc, c’est parce que le premier président avait encore dix chemises vertes et que les femmes des joueurs avaient taillé les shorts dans des draps de lit qu’elles avaient à la maison. Dans l’après-guerre, les moyens étaient réduits. Plus tard, la ville a adopté les couleurs du club. La section football a été promue en D2 en 1977. Après deux relégations, le VfL s’est fait son nid à cet étage en 1992. Trois ans plus tard, Wolfsburg a disputé sa première finale de Coupe d’Allemagne, perdue 2-0 contre le Borussia Mönchengladbach.

Depuis sa montée en Bundesliga, son meilleur résultat est une sixième place, en 1999. L’année dernière, il a terminé dixième. Il a un accord de collaboration avec River Plate, grâce à Volkswagen qui a une filiale à Buenos-Aires. C’est ainsi qu’il parvient à enrôler autant de talents argentins. Le 23 mai 2001, le club s’est détaché de l’association omnisports. Il conserve 10 % de ses parts, contre 90 % à Volkswagen, et dispose d’un budget annuel de 50 millions d’euros, le double de celui d’Anderlecht.

Depuis le 15 décembre 2002, Wolfsburg se produit dans la Volkswagen Arena (53 millions d’euros, 30.000 places). La saison passée, l’assistance moyenne était de 23.000 personnes. Par rapport au nombre d’habitants de la ville (un sur six se rend au stade), seuls Kaiserslautern (un sur trois) et Schalke 04 font mieux.

Sans Volkswagen, jamais la ville n’eût existé. En 1937, Adolf Hitler avait ordonné à l’union des travailleurs d’entamer la production d’une auto pour le peuple, près du château de Wolfsburg, sur le territoire du village de Hesslingen. L’engin avait été conçu par le Professeur Ferdinand Porsche. Le 1er juillet 1938, à côté de l’usine de Volkswagenwerk GmbH, on a fondé la Stadt des KdF-Wagens beiFallersleiben. Pendant la guerre, ce sont surtout des prisonniers qui ont travaillé là et vécu dans des baraquements, remplacés ensuite par de vraies maisons après la guerre, avec l’afflux des travailleurs. En 1949, Wolfsburg, qui avait adopté le nom du château voisin en 1945, comptait 29.000 âmes, contre 135.000 maintenant. On a construit la première école et la première piscine en 1951, l’hôtel de ville en 1958 : sans balcon !

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