Des Diables et des Rouches pour bien faire.

John Baete

Dans les commentaires qui ont été donnés après le tirage au sort de la Coupe du Monde asiatique, il en est deux qui méritent la palme de l’anti-sportivité. Tout d’abord à Raymond Goethals, qui a affirmé que le groupe H « était le plus faible dans lequel la Belgique ait jamais été versée dans l’histoire du Mondial ». Et puis, à Georges Leekens: « Si les Diables Rouges ne se qualifient pas dans une groupe aussi facile, ils n’auraient qu’à arrêter de jouer au football ».

La classe, non?

Evidemment, le tirage (enfin, si on peut appeler ça un tirage, parlons plutôt de répartition politico-économico-sportive), a été sympa pour la Belgique. Si on a le droit d’estimer que la Russie est un client difficile et que la Tunisie est prenable, le Japon constitue une grosse inconnue. A première vue, on serait tenté de dire que c’est un petit pays du football qui va donc plus supporter la pression de jouer chez lui dans une Coupe du Monde qu’en bénéficier: le Japon n’est pas la France. D’un autre côté, il faut se souvenir que les Diables Rouges avaient quitté le Mondial français il y a trois ans en étant incapable de venir à bout des Coréens du Sud au Parc des Princes (1-1) avec… Leekens aux commandes. Pourquoi serait-il, donc, plus facile de battre le Japon chez lui que la Corée dans la Ville Lumière?

Finalement, les paroles les plus sensées ont été dites par Robert Waseige, plus zen que jamais au Pays du Matin Calme. Bob ze coach est partisan de ne manquer de respect à aucune équipe adverse: « La Tunisie s’est qualifiée dans un continent en progression et est entraînée par Henri Michel, qui possède une expérience internationale énorme. La Russie, c’est un gros morceau et on ne doit pas penser que jouer contre le Japon pour son match d’ouverture soit un cadeau. En Belgique, on a tendance à dire que c’est un bon tirage. Disons que c’est un groupe intéressant ».

Le Liégeois préférait rester pratique et se satisfaire du fait que les trois matches des Diables se disputeront tout près de leur camp d’entraînement, à Kamamoto.

Sans verser dans l’optimisme béat, on doit tout de même espérer que l’exploit de la qualification en playoffs contre la Tchéquie aura complètement éradiqué du mental des Diables le flop de l’EURO 2000, quand ils étaient devenus la première équipe organisatrice de l’histoire à ne pas dépasser le stade du premier tour d’une grande compétition!

Accéder aux 8e de finale est une mission possible. Et elle s’impose. Car savoir que la Belgique en est à sa sixième phase finale consécutive du Mondial ne constitue pas une consolation: tout le monde rêve toujours de la 4e place au Mundial mexicain 1986. Ça c’est la vérité.

Il faut croire à la magie du football. Michel Preud’homme y croit. Celui qui a été le meilleur gardien de la planète et le plus superstitieux aussi (gardiens d’Afrique noire à part), a aussi ses grigris, aujourd’hui, comme coach.

Les attaques contre les hommes en noir, par exemple. Mais à tous ceux qui l’ont critiqué pour avoir dit ce qu’il pensait, il a répondu par une semaine du tonnerre en battant coup sur coup Gand et Bruges… chez eux. Il a enfin été en mesure de faire confiance au Norvégien Aarst qui le lui a bien rendu en marquant six buts (un contre le Lierse, trois à Gand et deux à Bruges) lors des trois matches depuis la trêve des Diables…

Preud’homme a dit que la Coupe de l’UEFA lui avait fait perdre des points. Mais on peut aussi penser que ce fut une formidable école. Le résultat est là: le Standard est relancé pour le titre!

John Baete

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