« Des abus »

Une quinzaine de joueurs africains viennent de déposer plainte à Bruxelles et à Anvers contre des clubs et des managers belges. Certains ont été abandonnés à leur sort après une période de tests peu fructueux et sont devenus illégaux. Et ceux qui ont obtenu un contrat sont trompés par les managers et les clubs.

« Je ne connais pas d’abus », dit Verhoost. « Je trouve d’ailleurs scandaleux qu’on exploite ainsi la misère de jeunes qui viennent de pays si démunis. Ce genre de comportement doit être sévèrement puni. Il s’agit généralement d’Africains qui ne sont pas affiliés à un club dans leur pays natal, ou du moins pas dans un club sérieux, des jeunes qu’on a vu taper dans un ballon quelque part et auxquels on a fait de belles promesses pour les attirer en Belgique. Lokeren n’enrôle que des internationaux, des hommes qui ont déjà une certaine expérience et qui ne seront pas ridicules ici. A mes débuts, j’en ai pris quatre ou cinq par l’intermédiaire de managers mais ceux que nous transférons maintenant sont d’un tout autre niveau. Ils doivent pouvoir atteindre rapidement un rendement optimal, même si nous leur accordons une période d’adaptation. Je ne suis pas près d’oublier qu’après le premier match de Youla, avec la Réserve, contre Alost, mes entraîneurs sont venus me dire qu’il n’était pas assez bon. Je l’aurais renvoyé si je ne l’avais vu à l’oeuvre chez lui, si je n’avais connu sa réputation et son passé.

Je sais très bien comment ça marche et encore mieux ce qu’il faut faire. Cette saison, un club belge a écarté d’un coup sept Nigerians et a passé des coups de fil partout pour vanter leur talent. Une fois, le FC Roulers a testé un Africain qui avait atterri à Zaventem à midi et qui s’est entendu dire, à 15h45, qu’il n’était pas assez bon ».

Les joueurs africains qui ne percent pas en Belgique n’osent pas rentrer chez eux, de honte, et ils deviennent illégaux. Verhoost confirme : « S’ils émigrent en Europe, c’est pour réussir et envoyer de l’argent à leur famille. Ils sont obligés car tout le monde compte sur eux. Ils sont en proie à une forte pression sociale. Ne pas réussir est terrible pour eux. Vous pouvez vous demander ce qu’ils peuvent encore envoyer chez eux. Sans doute sont-ils obligés de gagner de l’argent avec… d’autres choses ».

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