Dernière chance pour les touristes du Standard

La sanction est tombée : les champions en titre sont étiquetés play-offs 2. Très dur à avaler à Sclessin, mais il ne pouvait pas en être autrement. On a toujours eu la nette impression que le Standard avait pris le championnat par-dessus la jambe. Ou alors qu’il avait préféré donné l’impression de s’en f… plutôt que de regarder ce qui n’allait vraiment pas dans l’équipe.

A quel moment aurait-il fallu virer Laszlo Bölöni pour sauver la saison ? Dès qu’il commença à se disputer avec tous les journalistes, comme s’il voyait des fantômes partout ? Ou dès qu’on sentit que le vestiaire commençait à lui échapper ? Inutile de remuer le couteau dans la plaie, c’est passé. D’autant que le départ de l’acide Roumain n’a pas tout résolu. Dimanche soir, après l’humiliante défaite à domicile face à Gand, Dominique D’Onofrio a dit que certains joueurs n’avaient pas respecté les consignes et qu’il était déçu. Le mal existerait donc toujours…

En coupes d’Europe, les Rouches enfilent tous leur smoking mais se fringuent n’importe comment en championnat. La faute à qui ? Le club doit se séparer de ses touristes à la première occasion, autrement pas moyen de reprendre la progression. Pour définitivement les cerner, les play-offs 2 seront riches d’informations, d’autant que c’est toujours un moyen d’accrocher l’Europe en bout de course. Et avec les clients du groupe B (Charleroi qui doit en profiter pour faire bonne figure enfin, Genk et G. Beerschot), pas question de paraître pour triompher. D’autant que les Rouches doivent aussi garder le meilleur niveau possible pour préserver toutes leurs chances en Europa League… car passer le cap d’Hambourg est tout à fait jouable. La défense de l’HSV est parfaitement prenable comme Anderlecht l’a démontré.

Le Standard conserve donc un double objectif sportif en ce printemps et ce sera exaltant pour ses fans, à condition que tous les joueurs rayent de leur passé proche qu’ils  » méritaient de figurer dans les PO1 « . S’ils ne réalisent pas qu’ils viennent de se prendre une grosse claque et doivent se remettre en question, les PO2 seront pour eux une nouvelle souffrance. Mais les touristes, ceux qui se croient plus beaux et plus malins que les autres, accepteront-ils de faire leur autocritique ou esquiveront-ils à nouveau toutes leurs responsabilités ?

C’est au club à faire place nette cette fois, au risque de mettre sur la touche des éléments très déterminants. Autrement, ce sera vite la pétaudière entre joueurs. Sans ressortir le rôle de grand frère joué par Momo Sarr (en complément ou en l’absence de Steven Defour), on voit mal des joueurs expérimentés comme Sébastien Pocognoli et Koen Daerden accepter que tout le monde ne se donne pas à 1.000 %.

Outre la réaction du Standard, on attend beaucoup de belles choses de ces play-offs.

Et on est également déjà curieux d’en faire le débriefing à la mi-mai, lorsque tout aura été joué. En ce qui concerne Anderlecht, engagé jusqu’aux yeux dans sa lutte poursuite pour un 30e titre qui lui a échappé depuis 2008, ses six points d’avance sur dix matches pourraient vite fondre comme neige au soleil en cas de problèmes. Qu’on ne s’y trompe pas : autant la première phase du championnat a semblé facile pour les Mauves, autant la pression d’être obligés d’assurer pourrait se faire sentir. Car si on peut estimer que des clubs comme le Standard mais aussi Genk auraient normalement dû avoir leur place en PO1 (et auraient encore plus compliqué la tâche du candidat champion), ce serait idiot de sous-estimer les trois petits : Zulte Waregem, Courtrai et Saint-Trond qui pourraient coûter des points.

Sans compter que par rapport à son poursuivant immédiat brugeois, Anderlecht possède deux fragilités objectives : moins de possibilités de turn-over (le dada d’ Adrie Koster) et un gardien un chouïa moins fiable.l

PAR JOHN BAETE

Par rapport au Club Bruges, Anderlecht a moins de possibilités de turn-over et son gardien est un chouïa moins fiable.

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