DERBYREAL MADRID – ATLETICO MADRID

Le derby madrilène figure à l’agenda de la Primera Division samedi prochain. La joute est particulièrement importante pour les supporters de l’Atletico. La majorité des supporters des Los Colchoneros est en effet issue de la classe ouvrière. Les fans rêvent depuis des semaines d’en découdre avec l’équipe de l’establishment, une image que véhicule le Real depuis la dictature de Francisco Franco (1936-1975), qui considérait le Real comme la vitrine sportive de son régime.

La profonde aversion que nourrissent les Rouge et Blanc à l’encontre du Real a animé les derbies mais elle a également pris des proportions maladives. L’avant portugais Paulo Futre, qui a porté le maillot de l’Atletico de 1987 à 1993 et est maintenant analyste de Marca, en est l’illustration. Trois jours avant le derby, il accrochait une photo de Paco Buyo au-dessus de son lit. L’ancien gardien du Real était surnommé Schwarzenegger suite à sa ressemblance avec l’acteur.  » Avant de m’endormir, je le regardais dans les yeux et quand je me levais, je le regardais à nouveau. En fait, je voyais son visage, partout, à toute heure.  »

Ce que peu de gens savent, c’est que Santiago Bernabeu (1895-1978), l’homme dont le stade du Real porte le nom, a jadis joué pour le second club de la capitale. En 1920, selon plusieurs sources, il aurait rejoint l’Atletico mais au bout d’une saison, il aurait regretté sa  » trahison  » et serait revenu au Real. Les motifs de son détour se sont perdus dans les méandres de l’histoire du football. Quoi qu’il en soit, Bernabeu a ensuite porté l’attaque du Real jusqu’en 1927. En 1929, il est devenu secrétaire du conseil d’administration avant d’être élu président, en 1943, poste qu’il a occupé jusqu’à son décès en 1978, soit pendant 35 ans, ce qui fait de lui le président le plus résistant du Real.

El derbi madrileno est également le choc de deux styles footballistiques : l’un raffiné, l’autre axé sur le contre. L’Atletico n’a pas encore pris la mesure du Real en championnat depuis le début de ce siècle : sa dernière victoire (1-3) date de 1999. Fernando Morientes avait ouvert la marque après sept minutes, Jimmy Floyd Hasselbaink, l’actuel entraîneur de l’Antwerp, avait marqué deux buts dans le courant de la première mi-temps et José Mari avait fixé le score à 1-3.

Cependant, la dernière finale de la Coupe est encore fraîche dans la mémoire de Thibaut Courtois et Cie : l’Atletico a vaincu le Real 1-2, sur les terres du géant. Cet exploit de taille connaîtra-t-il une suite ?

PAR STEVE VAN HERPE

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