Derby italien

Vite, je préambule un p’tit coup vu que ma bafouille précédente a suscité des doutes. C’est évidemment AbbasBayat que j’ai fait parler au vu de son brillant parcours chaudfontainien (  » Je suis moins con en affaires que la moyenne des présidents de D1 « ) et pas moi qui suis au moins aussi nul en affaires que Trond Sollied en sourires !

De même, quand je prétends  » avoir déjà parlé avec Ferguson « , je me mets encore à la place de l’Abbas qui dit l’avoir déjà fait, le ver de terre que je suis n’ayant évidemment jamais côtoyé l’ Alex ! Okay ? Reçu ?

L’événement footballistique culminant des années impaires est pour ce soir : quand le calendrier nous sèvre d’EURO ou de Mundial, la finale de la Ligue des Champions couronne, au joli mois de Marie, la saison de tout footophile normalement constitué ! Même si suivra encore un méga-machin baptisé  » Coupe des Confédérations  » qui, jusqu’à preuve du contraire, sent davantage la rage de bizness que la rage de vaincre… Mais gagner la C1 reliftée Ligue des Champions, c’est LE rêve de tout club (et de tout footballeur de club),… très, très loin devant tout autre rêve rêvable !

Faut l’avouer et Constant lui-même l’avouera, n’avoir gagné  » que  » deux C2 et une C3 comme Anderlecht, ça laisse un petit goût de trop peu : c’est beaucoup moins mémorable qu’avoir remporté rien qu’une seule petite C1 comme l’a réussi par exemple le Steaua Bucarest… Avoir à son palmarès huit coupes d’Europe mais une seule C1 comme le Barça, c’est très en dessous des quatre C1 de l’Ajax, du Bayern ou de Liverpool… Et avoir décroché cinq C1 comme l’AC Milan, c’est une performance très supérieure à celle de la Juve qui en a seulement raflé deux : sauf qu’ici, la Juve compense via les Scudetti, où elle mène largement par 27 contre 16 ! C’est ce soir ce qu’on appelle une lutte fratricide, ou alors j’ai perdu mon latin !

Même si c’est un derby de la Botte, mieux vaut ne pas trop avancer d’explications économico-tactico-scientifiques à la suprématie italienne cette saison sur l’Europe : l’Espagne a  » réussi derby  » hier, l’Angleterre peut le réussir l’an prochain ! Trois fédérations sont historiquement les plus performantes en C1, la C1 leur permet désormais une multi-participation, la suite n’est que logique : nous n’en sommes qu’au début des derbies nationaux en finale de la Ligue des Champions. Et celle-ci, Juve ou AC, qui va la gagner ?

Buffon me semble meilleur que l’autre, les défenses à quatre sont de fer, les quatuors médians sont techniques et saignants, les paires d’attaquants sont prolifiques, Nedved va beaucoup manquer, conclusion : bouteille à encre ! Mais je me mouille : 2-1 pour l’AC parce que son banc me semble plus riche,.. et parce qu’avant Noël sur MrBookmaker.com, j’avais misé 10 contre 27 sur une victoire finale rossonérienne !

Et surtout, allons-nous vivre un grand spectacle ? Faut espérer (des buts) sans se bercer (d’illusions). Car en foot, pour peu que, dans chaque camp, les costauds-bosseurs-malins bouffent les créatifs-virtuoses, un grand événement peut devenir le contraire d’un show d’anthologie : sauf pour René Vandereycken, qui possède la capacité rare (je ne ris pas) de disséquer et d’admirer les entreprises de démolition !

Pour les autres, comme chaque fois, il y aura trois chances sur quatre de somnoler d’un £il, en lorgnant de l’autre l’exploit qui pourrait rompre la somnolence. Et une chance sur quatre de tomber sur un match excitant comme Porto-Celtic : avec du suspense, un strip-tease et des buts : parfait ! Avec des slidings à couper un b£uf en deux ( Valgaeren, Baldé) : terrifiant ! Avec le top-hit de la simulation impunie ( Baia) : pitoyable ! Et avec pour rappel, avant le match, un match nul (1-1) du côté des supporters morts, qui me fait me demander ceci : le plus tragique, c’est que les beuveries puissent tourner mal, ou que les beuveries qui tournent mal au foot soient tellement banalisées qu’elles passent inaperçues ?

par Bernard Jeunejean

Pour peu que les costauds-bosseurs-malins bouffent les créatifs-virtuoses, un grand événement peut devenir le contraire d’un show d’anthologie

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