Delangre-Jacobs

Le 4-3-3 du coach mauve appliqué aux joueurs actuellement disponibles et en forme fonctionne plus que bien.

Ariel, as-tu apporté des modifications au niveau de l’organisation et du planning depuis ta nomination en tant que coach principal ?

Ariel Jacobs : Non, je n’ai pas modifié grand-chose mais depuis que je suis entraîneur en chef, nous avons quasiment toujours évolué en fonction d’un match en milieu de semaine. Cela m’a obligé à travailler dans un programme à une séance quotidienne et il n’y avait donc aucune raison de changer le nombre d’entraînements hebdomadaires. Toutefois, j’ai voulu tenir compte de la récupération et l’horaire a été adapté et quelques fois décalé en fonction du sommeil des joueurs. Quant aux activités de team building chères à mon prédécesseur, on en a diminué la fréquence.

D’un point de vue tactique, as-tu opté pour des changements radicaux ?

On n’a pas changé grand-chose au concept général, la volonté étant d’évoluer avec trois attaquants. Les seules modifications apportées se situent au niveau de l’entrejeu où on a utilisé 4 dispositifs différents avec 3 médians évoluant quasiment sur la même ligne, avec un triangle pointé vers le haut ou vers le bas et enfin avec un vrai numéro 6, un 10 et un relayeur comme intermédiaire entre les 2. Je pense que c’est dans le troisième exemple avec le triangle formé d’un médian récupérateur et de deux soutiens d’attaquants que les joueurs se sentent le plus à l’aise. Mais dans certaines rencontres face à des adversaires de haut niveau, on ne peut pas se permettre d’évoluer dans un tel schéma.

Ton 4-3-3 devient-il un 4-5-1 en perte de balle ?

En tout cas, il ne doit pas le devenir car je veux absolument que mes trois attaquants gardent de la fraîcheur pour exploiter leurs qualités offensives et je leur demande donc seulement de reprendre position dans leur zone. Après plusieurs matches décortiqués sur vidéo, on s’est rendu compte que nos attaquants de flanc couraient beaucoup trop derrière leur adversaire direct. En possession de balle, par contre, les ailiers sont libres de tout mouvement et peuvent carrément changer de côté afin de créer des problèmes à la défense adverse.

Suite à ta promotion, as-tu changé quelque chose dans l’approche que tu avais vis-à-vis du groupe ?

Non, il faut surtout rester soi-même et je ne crois pas à la légende de l’adjoint confident des joueurs et plus particulièrement des remplaçants, des écartés et des blessés. Aussi bien en début de saison que maintenant, je garde les mêmes distances avec tous les joueurs même si ma porte est toujours ouverte.

Quand il n’y a pas de match en semaine, comment places-tu tes séances tactiques ?

D’abord, je suis à l’écoute du préparateur physique qui me conseille sur les filières à travailler sur le plan athlétique. De là, on établit le programme ensemble et à chaque entraînement, on retrouve toujours le fil rouge de notre système. Les spécificités par rapport à l’adversaire ou la répétition de phases arrêtées bien précises ne sont pas prévues à des jours fixes.

Es-tu un coach qui joue beaucoup en fonction de l’adversaire ?

La question ne se pose pas sous cet aspect-là mais plutôt par rapport à l’équipe que l’on entraîne et contre quel adversaire on joue. Je m’explique : quand on est coach d’une équipe comme Anderlecht, avec tout le respect que j’ai vis-à-vis de la concurrence, il est évident que l’on cherche à imposer son propre jeu et que l’adaptation se fait plus en fonction des éventuelles faiblesses de l’adversaire. Par contre, en Coupe d’Europe on a souvent dû s’adapter face à des équipes réputées plus fortes que nous tout en conservant nos principes de base et nos ambitions.

Deux joueurs comme Luigi Pieroni et Nicolas Frutos peuvent-ils être complémentaires ?

J’avais dit tout un temps que Jan Polak et Lucas Biglia ne pourraient pas évoluer de concert et ils sont en train de me prouver le contraire. Je pense qu’il en est de même pour l’Argentin et le Liégeois, à la différence près que pour les aligner ensemble dès l’entame du match, il faudrait probablement changer de système car aucun des deux n’est un joueur de flanc. Jouer en 4-3-3 signifierait sacrifier un flanc offensif et donc provoquer un déséquilibre. Ce qui revient à dire que l’on devrait s’orienter vers un 4-4-2 classique et perdre pas mal d’automatismes mis en place depuis de nombreux mois. Ceci dit, il ne faut jamais dire jamais.

La polyvalence de Guillaume Gillet ne risque-t-elle pas à un moment donné de se retourner contre lui ?

C’est vrai qu’un coach en manque d’effectifs va inévitablement se servir de cet atout pour solutionner ses problèmes et que cette qualité sera alors un avantage. A contrario, si tout le monde est sélectionnable, l’entraîneur aura souvent tendance à choisir des spécialistes et alors cet atout pourrait se retourner contre lui. Mais dans le cas de Guillaume, je ne suis pas inquiet. Il peut jouer à de nombreux postes même si à mes yeux, c’est au milieu du jeu qu’il est le plus rentable actuellement. C’est là que ses qualités d’infiltreur font merveille.

Le coach actuel prépare-t-il activement la saison 2008-2009 ? Si oui, comment ?

Même si officiellement je ne suis pas encore le coach pour la reprise en juin prochain, je me permets d’aiguiller la direction pour ne plus commettre les erreurs du passé. Un rééquilibrage du noyau s’impose afin de ne plus devoir débuter une saison comme la précédente avec certains postes à quatre solutions et d’autres qui n’étaient même pas dédoublés. L’issue du championnat, par rapport à la place à laquelle on terminera, sera déterminante quant à la politique de transferts à réaliser. L’autre paramètre important sera évidemment le départ éventuel de certains joueurs de base.plus, psychologiquement, changer quelque chose qui fonctionne bien n’est peut-être pas la meilleure solution !

par étienne delangre

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