Delangre-De Boeck

Voyons pourquoi le coach du Cercle Bruges – l’adversaire du Standard en Coupe ! – est si tendance pour l’instant.

Glen, comment as-tu mis en place ton groupe de joueurs pour préparer ta première expérience de coach principal ?

Glen De Boeck : J’ai d’abord eu plusieurs entrevues avec l’entraîneur adjoint Ronny Desmet afin de connaître nos forces et faiblesses au niveau individuel et collectif. J’ai aussi regardé et analysé sur cassette les sept dernières rencontres de la saison passée. Et en fonction des départs déjà entérinés, j’ai proposé à la direction des noms de joueurs susceptibles de nous renforcer.

As-tu obtenu tous les renforts que tu attendais ?

Excepté Axel Lawarée qui figurait parmi mes priorités et qui n’est pas venu car il souhaitait vivre le plus près possible de Liège, la direction a suivi mes desiderata en tenant compte du budget. Après six mois, les nouveaux ont apporté, dans l’ensemble, ce que l’on attendait d’eux. Des garçons comme Bram Verbist, Besnik Hasi et Oleg Iachtchouk ont été performants et ont permis à tous les autres de se bonifier.

Avais-tu la certitude de jouer en 4-3-3 dès avant la reprise des entraînements ?

Oui, mais le coach doit aussi s’adapter aux qualités et aux défauts de ses joueurs. Il est dangereux de faire évoluer son équipe dans un schéma tactique rigide : on risque alors de ne pas tirer la quintessence de son groupe. A ce propos, j’avais eu une longue discussion avec Oleg pour le convaincre d’évoluer comme attaquant sur les flancs. En Grèce, il jouait comme médian droit et il ne voulait pas revivre une telle expérience. Quand je lui ai fait comprendre qu’il jouerait comme véritable attaquant, il a été séduit par le challenge. Mais en perte de balle, il doit travailler comme l’ensemble de l’équipe à la récupération.

Beaucoup de coaches parlent souvent de 4-3-3 mais il se traduit très souvent par un 4-5-1 en perte de balle…

Tout est une question d’équilibre. C’est vrai qu’en possession, mes joueurs sont libres de participer offensivement et que le danger doit venir de partout. Par contre, tout est organisé afin que les hommes sortis de position soient couverts par le repositionnement d’un ou plusieurs partenaires. Lorsqu’on perd le ballon, notre système devient plutôt un 4-2-3-1.

A-t-il été compliqué d’expliquer à Honour Gombani qu’il pouvait avoir un apport énorme aussi bien offensivement que défensivement ?

Non, car le potentiel physique chez mon flanc droit offensif était énorme. Il a fallu simplement lui expliquer ce que j’attendais de lui et il devait comprendre que l’intérêt collectif prime sur celui de l’individu. L’équilibre de l’équipe est la chose la plus importante. De plus, en se repliant défensivement, il devient dangereux car il peut venir de loin et sa vitesse et ses qualités techniques font alors merveille.

Quelles sont les consignes générales dictées à tes joueurs échelon par échelon ?

Le gardien évolue haut car le groupe doit être ambitieux et évoluer le plus possible vers l’avant. Les quatre défenseurs sont positionnés en ligne et les deux défenseurs centraux Denis Viane et Anthony Portier sortent peu, excepté sur phases arrêtées. Les deux arrières latéraux doivent apporter offensivement sur leur flanc mais Tom Van Mol à gauche a un tempérament plus offensif que Frederik Boï, à droite. Pour revenir sur l’équilibre, les deux demis récupérateurs (Besnik Hasi et Sergiy Serebrennikov) sont chargés de couvrir les montées des arrières latéraux de leur côté respectif. Les quatre joueurs offensifs (Gombani, Iachtchouk, Stijn De Smet et Tom De Sutter) peuvent donner libre cours à leur créativité mais tout en restant dans mes consignes précises quant aux lignes de course.

De Sutter, par ses qualités de course, est-il justement le déclencheur au niveau de la libération d’espaces pour ses trois compagnons offensifs ?

Non, pas spécialement. Mes joueurs connaissent leur rôle et tout est une question de complémentarité et de respect des consignes afin que l’ensemble reste performant.

Es-tu un coach distant ou un coach joueur ?

Je veux montrer qui est le patron. Et même si je parle beaucoup avec mes joueurs, je participe très peu aux exercices avec eux car je veux garder une certaine distance.

Utilises-tu un préparateur physique spécifique ? Car ton groupe est en excellente condition et Iachtchouk, si souvent blessé dans le passé, est épargné depuis 6 mois…

Non, pas de préparateur physique. Pour la préparation physique, je fais confiance à mon vécu de joueur de haut niveau, à mon expérience d’adjoint de Frankie Vercauteren et aux cours que j’ai suivis pour l’obtention du diplôme A. Pour le reste, je travaille plutôt au feeling. Mais on effectue des tests à l’université de Gand.

En cas de suspension ou de blessure, comment gères-tu le ou les remplaçants ?

Mon leitmotiv est toujours de garder l’équilibre et je préfère placer un joueur polyvalent à un poste qui n’est peut-être pas son meilleur plutôt que de changer plusieurs joueurs de place et risquer de déstabiliser mon onze. Donc, je remplace généralement les joueurs poste pour poste et ceci même en cours de match.

par étienne delangre

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