» DEISLER n’est pas un cas unique, hélas « 

Le football professionnel est-il un monde agréable ? Y a-t-il éprouvé du plaisir ? GillesDe Bilde :  » Je rêvais de devenir footballeur dès mon enfance. Vers 18 ou 19 ans, je le souhaitais toujours mais je voulais surtout gagner beaucoup d’argent. Une fois dans ce milieu, on remarque très vite que les intérêts en jeu sont tels que le plaisir de jouer passe à l’arrière-plan. Le plus chouette, le plus naïf aussi, c’était Alost, avec des victoires, des sorties. La défaite ? Bah, on fera mieux la prochaine fois… Sur le terrain, on ne pense jamais à l’argent mais bien avant et après. Quand, deux jours avant un match de Ligue des Champions, MichelVerschueren et ConstantVanden Stock viennent tout nous expliquer dans le vestiaire, parlant de prestige, d’engagement, de primes, et que Verschueren jure encore une fois… ce n’est pas vraiment l’ambiance !  »

Est-ce possible ? De Bilde :  » Pas à ce niveau, hélas. Nous vivons dans une société matérialiste. Pourquoi suis-je ici ? Grâce à l’argent. Sans argent, on n’est rien dans notre société « .

En route vers la plage, nous apercevons un homme qui s’est installé tant bien que mal sur un banc. Plus loin, un Allemand parque mal son nouveau coupé Mercedes CLS. Deux extrêmes se côtoient. De Bilde :  » Il faut chercher un équilibre. Je n’ai vécu que la pression d’Anderlecht et du PSV. Imaginez celle que vivent les joueurs du Real, de Milan ou du Bayern. C’est cinq fois pire ! SebastianDeisler a fait une dépression nerveuse et a besoin d’un suivi psychologique. Il y a beaucoup de Deisler dans le football. Il faut être fort mentalement pour résister. A ce niveau, tout se joue à 70 % dans la tête. Tout le monde a les jambes, mais la tête… Moi-même, j’ai consulté un psychologue à deux reprises mais ce n’est pas mon truc. Je ne suis pas ouvert à ces thérapies. La vie est dure aussi : combien de gens ne sont-ils pas épuisés ? Notre société presse les hommes puis les jette. Je l’ai vite compris. Celui qui s’en accommode le mieux gérera bien sa carrière. Dans notre branche, tout le monde nous guette : presse, supporters, dirigeants, et chacun a son opinion toute faite. La misère que j’ai connue dans mon enfance et mon éducation m’ont aidé à relativiser tout ça « .

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