DÉFILÉ AU BREYDEL

Hans Vanaken ne doit pas seulement penser plus vite pour s’offrir le temps de donner le ballon, mais aussi pour le recevoir. Là, sa réponse réside dans le mouvement permanent.  » Vous devriez seulement analyser tout ce qu’il court « , explique Thomas Meunier.  » En plus, il le fait avec intelligence et subtilité.  »

Difficile de ranger Vanaken dans une case, parce qu’il fait tout pour s’en sortir. Pour défendre face à lui, Michel Preud’homme avait à l’époque d’ailleurs sacrifié Timmy Simons dans un marquage individuel afin de  » jouer à dix contre dix.  » Une tactique reprise par Westerlo cette saison, quand Arno Verschueren a vécu son baptême du feu en Pro League dans le costume de chien de garde d’un Hans pourtant souverain. Bilan de la soirée : deux buts et une passe décisive.  » C’était impossible de le suivre partout et tout le temps.  » Pas facile de jouer nonante minutes en ayant perpétuellement une seconde de retard.

Libéré de l’influence gargantuesque de Vázquez, Vanaken peut profiter d’une liberté presque totale :  » En possession, je reçois beaucoup de liberté. Je peux bouger entre les lignes, et c’est ce dont j’ai besoin.  » Preud’homme confirme, en évoquant un joueur pour qui  » le mouvement fait partie de sa nature « . Peu importe où il choisit d’aller, tant que cela se voit dans les offensives brugeoises.  » Chez Dior, une maison à l’héritage considérable, ma mission de designer est de faire la différence « , expliquait Raf Simons quelques mois avant de quitter la marque française. Depuis février, Vanaken a mis sa griffe sur le jeu brugeois, avec sept buts et trois passes décisives en treize rencontres, à une période de l’année où les blessures avaient pris la vilaine habitude de gagner leur duel perpétuel face à Victor Vazquez.

Voici quelques mois, alors que Vanaken était abonné au banc de touche et aux critiques, Michel Preud’homme avait joué la montre :  » Hans quittera Bruges pour une somme bien supérieure aux quatre millions dépensés pour lui « , et  » À terme, il va faire jouer cette équipe comme le fait Vazquez.  »

Le créateur de Neerpelt a organisé son défilé sur la pelouse du Jan Breydel. Pour présenter sa collection de printemps, il envoie un projecteur en profondeur sur le déhanché de José Izquierdo. Le flair de Vanaken pourrait emmener le Colombien en Une de Vogue. Hans se contente de quelques apparitions furtives. Le temps de célébrer un but supplémentaire, les bras écartés, comme s’il déployait ses ailes. Le port de Zeebruges n’est qu’à quelques kilomètres. N’est-ce pas un bel endroit pour voir un albatros voler ?

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