Défense de rire

Un tir cadré, un but : Ariel Jacobs ne trouve pas la bonne formule pour ne pas encaisser.

Il n’est pas illogique qu’Anderlecht ait ramené un point de son déplacement au Club Bruges. Les Sportingmen s’étaient créé une dizaine d’occasions, dont la moitié vraiment franches. Curieusement, c’est sans doute la plus difficile d’entre elles qui fut exploitée par Mbark Boussoufa alors que Jonathan Legear, Marcin Wasilewski et Nicolas Frutos loupèrent l’immanquable.

Mais autrement plus problématique, dans le chef des Mauves, c’est leur friabilité défensive depuis le début de la saison. Au stade Jan Breydel, il a suffi d’une seule opportunité à Wesley Sonck pour crucifier Daniel Zitka. Un tir cadré, un but, c’est cher payé. Le problème, c’est que la défense bruxelloise n’en était pas à son coup d’essai. Une semaine plus tôt, face à Lokeren, elle avait pour ainsi dire encaissé à du 100 % aussi sur les tentatives des hommes de Georges Leekens.

Aligné dans l’axe pour remplacer Roland Juhasz, le Serbe Nemanja Rnic avait alors manqué de répondant face à son opposant direct, Moussa Maâzou. Pour les besoins du choc dans la Venise du Nord, il avait d’ailleurs été rétrogradé à nouveau au rang de substitut, un rôle dans lequel il a régulièrement été confiné.

A sa place, c’est Arnold Kruiswijk, réduit à la portion congrue lui aussi lors du premier tiers de la compétition, qui fut cette fois-ci déclaré bon pour le service. On attendait plutôt l’arrière néerlandais contre Lokeren, en ce sens que sa taille était davantage à même de poser des problèmes au Nigérien que Rnic, plus trapu. En définitive, l’ancien de Groningue aura dû attendre le deuxième sommet de cette campagne, après le choc au Standard, pour être repêché pour la toute première fois depuis l’élimination européenne contre Bate Borisov. Une double confrontation, au demeurant, au cours de laquelle il n’avait pas été à l’abri de tout reproche non plus.

Confronté, selon les circonstances du match de Bruges à Joseph Akpala ou Wesley Sonck, Kruiswijk se sera quand même blousé une fois, sur le goal brugeois justement. Quand on saura que Juhasz a bien failli offrir un ballon de but à Akpala sur une glissade, en fin de partie, on mesure que le RSCA n’est pas encore sorti de l’auberge pour ce qui est de son imperméabilité. Depuis le passage de Nicolas Pareja à l’Espanyol Barcelone, l’équipe se cherche dans ce secteur. Moult composantes ont déjà été essayées : Juhasz- OlivierDeschacht, Rnic-Deschacht, Juhasz- JelleVan Damme sans qu’aucune ne soit marquée du sceau du succès.

Sans nouveau patron derrière, pas de 30e titre !

Ariel Jacobs, le coach, pourrait en expérimenter d’autres encore. Comme l’introduction au centre de la ligne arrière de Bakary Saré. Mais l’Ivoirien avait été préféré, sur le fil, à Lucas Biglia, plutôt effacé ces dernières semaines comme pare-chocs devant la défense. Crispé à la faveur de son premier match à enjeu en Belgique, Bouba eut toutes les peines du monde à entrer dans la partie ; avant de se ressaisir en fin de première mi-temps, distillant alors quelques très bons services.

Mais il demeure une option dans le quatre défensif, dans la mesure où il est l’un des rares à pouvoir alerter avec précision un partenaire à partir de ses bases. Juhasz, qui a multiplié sans succès les balles en profondeur, et Kruiswijk, adepte des déviations sans risque sur les côtés, ne constituent pas vraiment des solutions en la matière. Et ce n’est pas en faisant glisser au centre Marcin Wasilewski, une nouvelle fois pénalisé d’une carte jaune et qui loupera de ce fait (au même titre que NicolasFrutos) l’importantissime rendez-vous contre Westerlo ce samedi, que le problème sera résolu. Anderlecht doit absolument se mettre en quête d’un patron derrière, sans quoi, avec une moyenne de près d’un but et demi encaissé par match, il pourra faire son deuil d’un 30e titre.

En attendant, le Sporting se félicite d’avoir récupéré Jan Polak. Il est même franchement permis de se demander si le Tchèque, dans ce rôle de leader, ne ferait pas merveille derrière,… même si son apport dans la ligne médiane n’est sûrement pas négligeable non plus. Polak est de ceux à qui l’on obéit au Sporting. Et pour ceux qui en doutaient encore, il aura suffi de voir comment il a recadré à un moment donné Frutos, qui vitupérait l’arbitre au lieu de reprendre sa place.

par bruno govers

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