DE MOINS EN MOINS DE BELGES

Vous ne voyez que des visages souriants dans notre dossier sur la saison 2016-2017, la 42e de football professionnel en Belgique.

En 42 ans, le football belge a énormément changé. Il suffit pour s’en rendre compte de se plonger dans ses souvenirs et de remonter à sa première saison de journaliste professionnel. C’était la saison 1985-1986, quelques mois après le drame du Heysel. Le haut-fait de cette saison avait été la qualification des Diables Rouges pour le Mondial 1986, par une froide soirée de novembre, à Amsterdam. Pendant des semaines, la chanson Mexico des Humphrey Singers, sortie en 1972 mais ressortie pour l’occasion, avait été au top du hit-parade, avec Simple Minds (Don’t you Forget about me).

Des seize actuels clubs de D1, huit en étaient déjà : Anderlecht, le Club, le Standard, Gand, Malines, Charleroi, Lokeren et Courtrai. Liège était la ville la mieux représentée, avec le Standard, Seraing et le Club Liégeois. Il n’était pas encore question d’arrêt Bosman. Jean-Marc Bosman posait pour la photo du Standard, aux côtés de Michel Preud’homme, qui allait ensuite rejoindre le Malines d’Aad de Mos.

Aimé Anthuenis effectuait ses débuts d’entraîneur à Lokeren. Il travaillait en sus à la RU Gand, au service des pensions, et nous avait consacré son temps de midi dans un restaurant estudiantin, De Brug. A une longue table d’étudiants curieux, Anthuenis avait ouvert sa boîte à tartines et entamé son récit.

Les clubs belges ne pouvaient alors aligner que trois étrangers. Ça explique pourquoi seulement 87 des 464 professionnels étaient étrangers, soit 23 %. Seuls quelques étrangers étaient issus d’Afrique. Les Néerlandais (21) formaient le plus grand bataillon et il n’y avait que deux Français : Thierry Pister, né à Gand, et Jean-Pierre Papin, qui allait être la révélation du championnat au Club Bruges et allait partir en fin de saison.

Autre fait frappant sur les photos, la petite dimension des noyaux, environ vingt joueurs par club, contre 26 maintenant. Le RWDM, promu avec Charleroi, lauréat du tour final, avec l’actuel manager d’Anderlecht, Herman Van Holsbeeck au poste de deuxième adjoint de Philippe Garot, n’avait que 17 footballeurs en début de saison.

C’est Waregem qui avait réalisé l’exploit de la saison en éliminant de la Coupe UEFA, l’actuelle Europa League, l’AC Milan de Silvio Berlusconi, le nouveau président. En montant sur le terrain, Pino Decraeye avait sorti son appareil photo. Waregem allait trébucher en demi-finales contre le FC Cologne de Christoph Daum mais la qualité du parcours du club avait valu à Urbain Haesaert le titre d’entraîneur de l’année.

La lutte pour le titre s’est jouée dans un match de barrages entre le Club Bruges et Anderlecht, une lutte remportée in extremis par les Bruxellois.

Des 18 entraîneurs de cette saison, un seul est encore actif en D1. Georges Leekens, actuellement entraîneur de Lokeren, entamait sa deuxième saison de coach au Cercle Bruges.

Aujourd’hui, notre championnat compte de plus en plus d’étrangers. Seuls cinq des seize clubs de D1 ont entamé la saison avec plus de Belges que d’étrangers dans leur noyau. Il s’agit de Zulte Waregem (67 % de Belges), Westerlo et Waasland-Beveren (66%), Malines (58%) et Genk (56%). Eupen et Charleroi sont ceux qui emploient le moins de compatriotes (24%). Il y a deux ans, la moitié des clubs de l’élite employaient encore davantage de Belges que d’étrangers : le championnat avait commencé avec 54 % de Belges, contre 50 % maintenant.

Six des 24 clubs belges en D1A et D1B sont entre des mains étrangères. Il semble que le nombre d’étrangers ne va cesser de croître dans les années à venir.

Cette bible de 212 pages vous offre tout ce que vous pouvez souhaiter, avec six pages d’infos par club de D1A plus un dossier sur les huit clubs de D1B. Nous avons lancé cette idée en 1992-1993 et le numéro n’a fait que croître d’année en année, pour être toujours plus complet. Parcourez-le tranquillement mais… ne ratez pas le début du championnat.

NB : Pour des raisons techniques, nous avons clôturé les noyaux des clubs mercredi dernier.

PAR GEERT FOUTRÉ

Seulement cinq des seize clubs de D1 entament la saison avec plus de Belges que d’étrangers.

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