De la Côte d’Ivoire, il garde la misère et Guillou en tête

Pour Yaya Touré,  » Il faut gagner, mais il est aussi essentiel de soigner la façon dont on essaie d’atteindre ses objectifs. Le football est synonyme de plaisir, pour les joueurs et les gens. Le football est aussi fraternité, il rassemble et résout les problèmes. La Côte d’Ivoire souffre de graves problèmes politiques. Il y a eu une guerre civile mais le football a réconcilié les gens. Nous avons participé à la Coupe d’Afrique des Nations à deux reprises. Nous n’avons pas gagné mais nous sommes allés loin. Les différentes ethnies se battaient mais en équipe nationale, elles se retrouvaient. C’est beau, le football.  »

Il poursuit :  » L’Afrique vit dans la misère. Des parents luttent jour après jour pour nourrir leurs enfants. J’ai donc l’intention de fonder un centre de formation comme Jean-Marc Guillou l’a fait à Abidjan, afin de donner à des talents la chance de rejoindre l’Europe. Les gens sont contents de me revoir, quand je retourne en Afrique. Ils me posent des tas de questions et quand je m’en vais, ils disent : -Un jour, je partirai aussi, comme toi ! Je ne peux pas revenir et me contenter de regarder la misère. Mais c’est moralement très dur. Je vois ma famille, mes amis, les enfants dans la rue, je remarque qu’ils n’ont rien et mènent une vie pénible. Moi, j’ai tout, un bonheur que mes enfants connaîtront aussi plus tard. Je me sens donc obligé…  »

Yaya Touré reste en contact téléphonique régulier avec Guillou et est au courant de la controverse suscitée par son académie à Tongerlo :  » Il détrône plusieurs grands clubs et ceux-ci sont inquiets. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, mais à mes yeux, il reste un homme qui accorde aux jeunes la chance de réussir leur vie grâce au football. De toute manière, je trouve bien que des joueurs, au terme de leur carrière, transmettent leurs connaissances à d’autres, pour les aider à progresser. « 

Cela dit, tous ses compatriotes de l’époque de Beveren n’ont pas connu la même réussite que lui par la suite. Touré estime qu’ils sont seuls responsables :  » Ils n’ont pas tous mené la vie nécessaire pour réussir. C’est connu : les Africains aiment s’amuser. Mais il faut respecter son travail. Je ne vais pas parler de moi mais de DidierDrogba ou de Kolo Touré, mon frère. Ils voulaient être comme les footballeurs européens. Et c’est comme ça qu’on réussit.  »

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