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De brève en brève…

D’abord Michel Lecomte. Très jolie Tribune voici dix jours, pour fêter la retraite d’un chouette mec, auquel je glisse ici mon petit hommage, du fond de mon vieux petit coeur : je lui dois de m’avoir ouvert les portes et les arcanes du foot télévisé lors du Mondial 94. Je lui dois surtout, durant ce tournoi, de m’avoir assumé jusqu’au bout… alors que j’y soufflais le chaud, mais aussi le froid !

Puis de Lecomte à Marcel Javaux : transition facile, on fêtait aussi la quille du Prince du Sifflet. Autant les polémiques découlant de Lois du Jeu foutraques m’énervent toujours autant qu’aux débuts de La Tribune, autant l’absence de Marcel marquera la fin d’un système D distrayant : celui où l’arbitrage avait un défenseur de terrain, certes instinctif, mais riche d’un vécu qui nous rendait plus zen – ou en tout cas plus blasés – vis-à-vis des contradictions siffleuses qui surgiraient inévitablement dès les matches suivants…

Les fanas de l’Atalanta ont vu quasi QUATRE buts à chaque match de leurs favoris. Une stat hénaurme.

Puis de Javaux à Virton : facile aussi, Marcel est de la belle Province et il en fut le président footeux. Quels qu’y soient les problèmes de licence ou de fric (qui ne distinguent guère Virton de la norme…), je n’arrive pas à croire qu’on puisse faire dégringoler contre son gré, au quatrième échelon national, un club qui vient d’être à deux doigts d’accéder à l’échelon suprême. Ça me semble une preuve absurde de pourriture en profondeur : comme si, en foot, le score final ne faisait plus la loi…

Puis de Virton à Thomas Meunier : facile encore, l’un a fait éclore l’autre.  » Quelle baltringue ! « , avait tweeté Thomas à propos de Stéphane Pauwels, pour défendre Romelu Lukaku, malheureux lors de Séville-Inter. Et cela m’a charmé de voir ressurgir le mot baltringue du fin fond de l’argot, via la prose de l’Ardennais ! J’ai cru que Thomas se gourait et qu’on disait UN baltringue. Puis j’ai appris que la new generation avait féminisé le mot (c’est tendance), et l’avait mis à plusieurs sauces : Thomas, tu voulais dire bouffon, couillon, cafteur ou tocard ? En tout cas, c’est pas gentil pour Steph : un footeux, s’il ne peut plus ricaner d’un auto-but maladroit, de quoi peut-il encore ricaner ?

Puis de Meunier à Timothy Castagne : facile toujours, ils sont originaires de cette belle Province, jouent au même poste et ont changé de club. Plus qu’au PSG (cfr. Serge Aurier, puis Dani Alvès, puis Thilo Kehrer…), la voie est dégagée pour Thomas, car cette machine d’ Achraf Hakimi a quitté le Borussia pour l’Inter. Et elle semble dégagée pour Timothy aussi : le temps devenait long à Bergame, Hans Hateboer et Robin Gosens ne lui laissaient que 50% de temps de jeu… Tandis qu’à Leicester, Ricardo Pereira vient d’être opéré des croisés, et Ben Chilwell est transféré à Chelsea. Reste à voir lequel l’emportera chez les Diables, de l’ex-attaquant redescendu dans le jeu, ou du défenseur qui sait désormais sortir fissa de position ?

Enfin, transition fastoche de Castagne à l’Atalanta Bergame, pour dire deux mots de cette Dea (Déesse en français), révélation de la saison sur le plan du jeu comme des chiffres. D’abord, brièvement et pour nous cultiver, sachons qu’en mythologie, l’Atalante n’était qu’une mortelle : certes canon, mais ça n’empêche que le club porte mal son surnom. Ensuite et surtout, pour nous culturer footballistiquement, signalons qu’en championnat, la différence de buts de Bergame a été de 98-48 en 38 matches : cela signifie que les fanas de l’Atalanta ont vu quasi QUATRE buts à chaque match de leurs favoris, moyenne qui fut d’ailleurs similaire durant leur parcours européen. C’est une stat hénaurme et insolite. Impossible de ne pas décrocher la palme du foot offensif quand on cartonne et qu’on se laisse cartonner comme ça !

Et pourtant, Bergame, presque disposé en 3-7 en possession de ballon et en 9-1 quand le cuir est perdu, joue plutôt un foot obsolète : le recours au marquage individuel y est intense comme nulle part ailleurs, le un-contre-un et l’adversaire direct s’y repèrent sur tout le terrain ! J’adore ça, mais deux questions me taraudent : Gian Piero Gasperini produit-il spectacle et buts parce qu’il a compris les limites de la tarte à la zone ? Et si oui, tous les preux théoriciens prônant à foison la supériorité (tactique, intellectuelle, voire morale) du jeu en zone, stigmatisant dès lors le simplisme du marquage-culotte, comment ces gars-là osent-ils admirer la Déesse ?

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