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DAVID ROZEHNAL

KV Ostende

MES SUCRERIES

Quand j’étais petit, certains fruits, comme les bananes et les pamplemousses, n’étaient disponibles qu’une fois par semaine au supermarché. Celui qui voulait des bananes devait faire la queue pendant des heures et ouvrir grands les cordons de sa bourse. Je ne connaissais pas le Coca-Cola. Je n’avais jamais entendu parler de marques comme Mars, Schweppes et Milka. Le régime communiste tchécoslovaque ne voulait pas de produits occidentaux dans nos magasins. Je suis tombé des nues quand mon équipe de foot a disputé un tournoi en Allemagne et que je suis entré dans un magasin. J’ai découvert des sucreries comme Snickers, Caramba et Léo. Mes coéquipiers et moi avons presque vidé les rayons ! A notre retour en Tchéquie, la douane fouillait généralement nos bagages. Il n’était pas interdit de ramener de petites quantités de produits occidentaux mais là, les douaniers ont tout confisqué. En général, ils fermaient les yeux sur les sucreries des enfants mais si les entraîneurs avaient acheté du vin, ils le confisquaient et ils le gardaient pour leur consommation personnelle.

MON VILLAGE

J’ai grandi à Kozusany, un hameau où vivent 700 personnes, à cinq kilomètres d’Olomouc. Cette ville jetait un regard méprisant sur notre village, de même que Prague était condescendante avec la Moravie, ma région. Les gens de la capitale nous prenaient pour des bohémiens dénués d’importance. Moi, j’ai adoré passer ma jeunesse à Kozusany. Ce village était un terrain de jeu fantastique. Les rares autos qui passaient ne roulaient pas vite et nous ne devions pas craindre des personnes mal intentionnées. En plus, nous avions beaucoup de famille à proximité. Je n’avais que 500 mètres à faire pour rejoindre mes cousins et les parents de mon père vivaient à 800 mètres de chez nous. Les parents de ma mère partageaient notre maison. Mes grands-parents vivaient au premier étage, nous au second. Ces habitations kangourous étaient habituelles pour les générations précédentes. Les enfants pouvaient ainsi continuer à occuper la maison une fois devenus adultes. Cette tradition perd du terrain, notamment parce que les maisons sont devenues plus chères. Mon frère, qui a des enfants de sept et dix ans, vient de faire construire une maison normale. Mais on continue à trouver des familles qui font ajouter un troisième étage, plus tard, pour leurs enfants.

MON ÉCOLE

Le système scolaire tchèque est stressant. Vous êtes habitués à des cotes sur vingt mais en Tchéquie, elles vont de un à cinq, comme en Allemagne. Un est la meilleure cote, cinq la pire. Mon fils Luka fréquente une école à Lille. Il vient de revenir avec un quinze sur vingt, un bon résultat, selon moi. Mais en Tchéquie, pour la même dictée, il aurait obtenu un trois. On sombre vite dans ce système. Il suffit de faire deux fautes pour passer de un à deux. Deux fautes de plus et on obtient un trois. Or, les cotes de trois à cinq sont très mal perçues. Il arrive que des enfants tchèques reviennent en pleurs chez eux avec un bulletin rempli de uns mais avec un trois. Ces bulletins ne présentent que des chiffres alors que sur le bulletin de Luka, je lis des annotations style  » progrès en mathématiques  » ou  » peut mieux faire en géographie « . Je préfère cette approche car elle tient compte de la sensibilité de l’enfant.

MON HÉROS FOOTBALLISTIQUE

Pavel Nedved est le meilleur footballeur tchèque de tous les temps. Il était le moteur de son équipe. Quand sa technique ne lui apportait rien, il mettait la pression et entraînait ses coéquipiers dans son sillage. Seuls les vrais leaders parviennent à se faire suivre par toute une équipe.

MON PAYS

Je ne ferais pas un bon guide touristique. Comme j’ai toujours été absorbé par le football, je ne connais que les terrains de mon pays. Des amis me racontent maintenant qu’ils sont allés là et là en Tchéquie mais je ne sais pas de quoi ils parlent. Je voudrais un jour retourner au pays et prendre le temps de le découvrir.  »

KRISTOF DE RYCK

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